1949 La charge héroïque (she wore a yellow ribbon) de John Ford avec John Wayne, John Agar & Ben Johnson | 1953 Le port des passions (Thunder Bay) de Anthony Mann avec James Stewart & Gilbert Roland | 1956 Colère noire (hell on Frisco Bay) de Frank Tuttle avec Edward G. Robinson; Alan Ladd & Fay Wray | 1959 Le bagarreur solitaire (the wild and the innocent) de Jack Sher avec Audie Murphy & Gilbert Roland | ||
Joanne Dru, de son vrai nom Joanne Letitia LaCock, est née le 31 janvier 1922 à Logan, en Virginie. D’abord modèle à New-York, elle devient, à l’instar de Betty Grable, une des pin-up préférées des GI’S. C’est alors qu’elle est show-girl dans un spectacle de Al Jolson qu’elle est remarquée par un «talent scout» d’Hollywood et que sa carrière commence, au milieu des années quarante.
Les pommettes un peu saillantes, la chevelure brune, le visage plein, elle a le regard clair de ceux qui voient au-delà de l’horizon. Joanne Dru est fraîche et saine, elle a quelque chose d’une femme de pionnier ou, des plumes dans les cheveux, d’une chorus girl de saloon. C’est sans doute pour cela qu’on la voit dans nombre de westerns, son genre de prédilection. Et quels westerns! Dans «La rivière rouge» (1947) de Howard Hawks, Montgomery Clift, dont ce sont les débuts au cinéma, la sauve des Indiens. Elle arbore un ruban jaune dans «La charge héroïque» (1949) de John Ford, pour montrer qu’elle est amoureuse de John Agar. Dans cet admirable et nostalgique western, à la gloire de la cavalerie américaine, Joanne Dru déploie une coquetterie et un humour qui donneront souvent du relief à des rôles parfois stéréotypés. Un an plus tard, elle retrouve John Ford pour faire partie du «Convoi des braves», qui emmène un groupe de Mormons au Nouveau-Mexique; elle est irrésistible en fille de saloon éméchée et ce n’est pas la dernière fois qu’elle joue avec brio une scène d’ébriété. Dans «Le retour du Texan» (1952) de Delmer Daves, elle est convoitée par Dale Robertson et Richard Boone. S’il lui arrive, comme dans «Hannah Lee» (1953), de son mari d’alors, l’acteur John Ireland, de se trouver du mauvais côté de la barrière, elle se ressaisit vite et reprend le droit chemin.
Mais Joanne Dru ne se limite pas au western. Elle fréquente aussi les films noirs. Ainsi, dans «Double filature» (1953) de Rudolph Maté, elle se place sous la protection du détective incarné par Tony Curtis pour pouvoir témoigner à un procès. De même, elle est la femme de Alan Ladd dans «Colère noire» (1956) de Frank Tuttle. Policier incarcéré pour un meurtre qu’il n’a pas commis, il est aigri par son désir de vengeance et malmène quelque peu la pauvre Joanne Dru. Remontant le temps, elle revêt des atours médiévaux pour «L’armure noire» (1955) de Henry Levin, face à Errol Flynn en prince Edouard. On la voit même dans un sous-genre à part entière du cinéma hollywoodien, le film de cirque. Dans «Le clown est roi» (1954) de Joseph Pevney, c’est elle qui en possède un et qui engage deux hommes à tout faire, dont l’un, Jerry Lewis, deviendra un clown célèbre. Dans les années 1950 et 1960, elle travaille beaucoup pour la télévision, elle est notamment la vedette avec J. Carrol Naish de la série «Guestward Ho!» (1960/61).
Joanne Dru quitte le cinéma en 1964 et elle ne retrouve les écrans, en 1980, que le temps d’un seul film, «Un drôle de flic» de Sergio Corbucci où elle partage l’affiche avec Terence Hill et Ernest Borgnine. Elle s’est mariée quatre fois, en particulier au chanteur Dick Haymes, dont elle eut trois enfants (Richard, Helen et Barbara), et à John Ireland. Ce mariage-là est assez mouvementé puisque on voit Joanne Dru, en instance de divorce, paraître au tribunal avec un œil au beurre noir. Joanne Dru est aussi la sœur du comédien et chanteur Peter Marshall. Elle décède le 10 septembre 1996 à Los Angeles. Elle est incinérée et ses cendres dispersées en mer.
© Jean-Pascal LHARDY
1946 | Abie’s Irish Rose – de A. Edward Sutherland avec Michael Chekhov |
1947 | La rivière rouge ( red river ) de Howard Hawks avec Montgomery Clift |
1949 | Les fous du roi ( all the king’s men ) de Robert Rossen
avec John Ireland
La charge héroïque ( she wore a yellow ribbon ) de John Ford avec John Wayne |
1950 | Les démons du gain ( 711 Ocean Drive ) de Joseph M. Newman
avec Edmond O’Brien
L’exode des Mormons / le convoi des braves ( wagon master ) de John Ford avec Ben Johnson La vallée de la vengeance ( vengeance valley ) de Richard Thorpe avec Burt Lancaster |
1951 | Monsieur Belvédère fait sa cure ( Mr. Belvedere rings the bell / Mr. Belvedere blows his whistle ) de Henry Koster avec Clifton Webb |
1952 | The pride of St. Louis – de Harmon Jones
avec Dan Dailey
Le retour du Texan ( return of the Texan ) de Delmer Daves avec Richard Boone Sans maman ( my pal Gus ) de Robert Parrish avec Richard Widmark CM Screen snapshots : Meet Mr. Rhythm, Frankie Laine – de Ralph Staub avec Frankie Laine Seulement apparition |
1953 | Le port des passions / La baie des passions ( Thunder Bay ) de Anthony Mann
avec James Stewart
Double filature / Femme à la dérive ( forbidden ) de Rudolph Maté avec Tony Curtis Hannah Lee ( outlaw territory ) de Lee Garmes & John Ireland avec Macdonald Carey Duffy of San Quentin / Men behind bars – de Walter Doniger avec Louis Hayward |
1954 | Le clown est roi ( three ring circus / Jerrico, the wonder clown ) de Joseph Pevney
avec Dean Martin
Day of triumph – de Irving Pichel avec Lee J. Cobb La caravane du désert ( Southwest Passage / Camels West ) de Ray Nazarro avec John Ireland Le siège de la rivière rouge ( the siege at Red River / gatling gun ) de Rudolph Maté avec Van Johnson |
1955 | L’armure noire / Le prince noir ( the warriors / the dark avenger ) de Henry Levin
avec Errol Flynn
Sa dernière chance / L’homme aux doigts magiques ( sincerely yours ) de Gordon Douglas avec Dorothy Malone |
1956 | Colère noire ( hell on Frisco Bay ) de Frank Tuttle
avec Edward G. Robinson
Le pays de la haine ( Drango ) de Hall Bartlett & Jules Bricken avec Jeff Chandler |
1958 | La lueur dans la forêt / Le rebelle de la prairie ( the light in the forest ) de Herschel Daugherty avec Fess Parker |
1959 | Le bagarreur solitaire ( the wild and the innocent ) de Jack Sher avec Audie Murphy |
1960 | September storm – de Byron Haskin avec Mark Stevens |
1964 | L’enquête ( Sylvia ) de Gordon Douglas avec George Maharis |
1980 | Un drôle de flic ( poliziotto superpiù / super fuzz / super-snooper ) de Sergio Corbucci avec Ernest Borgnine |
AUTRES PRIX : | |
Botte d’Or aux Golden Boot Awards, USA ( 1994 ) |