1939 Le monde tremblera – de Richard Pottier avec Erich von Stroheim, Armand Bernard & Claude Dauphin | 1942 Croisières sidérales – de André Zwoboda avec Jean Marchat, Julien Carette & Robert Arnoux | 1943 L’éternel retour – de Jean Delannoy avec Jean Marais, Jean Murat, Piéral, Roland Toutain & Junie Astor | 1945 Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard avec Paul Bernard, Michel Simon & Saturnin Fabre | ||
Fille d’un tailleur, Madeleine Sologne naît Madeleine Simonne Vouillon, le 27 octobre 1912, dans un petit village du centre de la France, au cœur de la Sologne. Elle commence à gagner sa vie comme couturière.
À vingt ans, la jeune femme épouse Jean Douarinou, un technicien du cinéma, sous le «Front Populaire», coalition communiste, radicale et socialiste qui a gagné les élections législatives en mars 1936. Dans l’euphorie des accords de Matignon qui reconnaissent aux salariés, surtout urbains, quinze jours de congés payés et des semaines de quarante heures, Madeleine qui porte désormais comme nom de scène celui de sa région natale, tourne ses premiers films. Il s’agit d’œuvres commanditées par le parti communiste et très marquées par les préoccupations sociales de l’époque. «La vie est à nous», est un travail collectif de metteurs en scène comme Jean Renoir, Jacques Becker et André Zwoboda. «Le temps des cerises» de Jean-Paul Le Chanois, au titre de la chanson symbole des «Communards» de 1871, met en scène des paysans et des ouvriers dans la misère face à une famille de riches industriels malhonnêtes. L’année suivante, Madeleine travaille beaucoup au cinéma mais il ne s’agit encore que de rôles de figuration: «Forfaiture» avec Sessue Hayakawa, «Les gens du voyage» de Jacques Feyder avec Françoise Rosay ou «Conflit» réalisé par Léonide Moguy. L’année 1938 lui apporte de la fantaisie avec «Raphaël le tatoué» joué par Fernandel et «Remontons les Champs-Élysées» de Sacha Guitry. En 1939, Madeleine Sologne accède au vedettariat aux côtés de Erich von Stroheim et Robert Le Vigan dans «Le monde tremblera». Elle est également une belle Tzigane, au son de l’orchestre de Alfred Rode, dans «Le beau Danube bleu», aux côtés de José Noguéro.
L’invasion allemande ralentit la production cinématographique de 1940. Mais dès l’année suivante, dans «Fièvres» de Jean Delannoy, une histoire dramatiquement romanesque avec Ginette Leclerc, Madeleine meurt d’amour pour Tino Rossi, qui se retire dans un couvent! Pour «Les hommes sans peur» (1941), Jean Murat en médecin qui découvre les rayons X, malade, renonce à sa fiancée, mais l’amour triomphe! En 1942 Madeleine Sologne joue dans une histoire d’anticipation «Croisières Sidérales» de André Zwoboda, dans «L’appel du bled» et sa vie de garnison en Afrique du Nord, et dans l’inquiétant «Le loup de Malveneur» avec Pierre Renoir. Mais c’est «L’éternel retour» (1943) qui fait entrer l’actrice dans la légende du cinéma français. Les cheveux blonds, elle est Yseult dans une vision moderne de Jean Cocteau, face à un Tristan joué par Jean Marais. Cette œuvre connaît un immense succès. La magie du noir et blanc, la beauté des jeunes acteurs, l’époque du tournage….
Puis Madeleine Sologne poursuit sa carrière pendant une dizaine d’années avec des films qui ne sont pas dénués d’intérêt. Elle fait un peu de théâtre. Elle réapparaît dans «Les naufrageurs» (1959) avec Henri Vidal. Elle a un petit rôle auprès de Robert Hossein pour «Le temps des loups» (1969). Elle fait quelques télévisions dans les années 1970. En 1976, elle perd son second mari. Elle se retire alors dans la Sologne de son enfance. Elle décède, le 31 mars 1995, dans une résidence pour personnes âgées de Vierzon, à quelques kilomètres de son lieu de naissance: «Un éternel retour».
© Caroline HANOTTE
1936 | La vie est à nous – de Jean Renoir, Jacques Becker, Jacques B. Brunius, Maurice Lime, Jean-
Paul Le Chanois, Henri Cartier-Bresson, André Zwoboda & Pierre Unik
avec Charles Blavette
Le temps des cerises – de Jean-Paul Le Chanois avec Gaston Modot CM Une femme par intérim – de André Hugon avec Félix Oudart |
1937 | Forfaiture – de Marcel L’Herbier
avec Sessue Hayakawa
Franco de port – de Dimitri Kirsanoff avec Robert Le Vigan Les filles du Rhône – de Jean-Paul Paulin avec Alexandre Rignault La plus belle fille du monde – de Dimitri Kirsanoff avec Georges Rollin Conflit – de Léonide Moguy avec Claude Dauphin Les gens du voyage – de Jacques Feyder avec Françoise Rosay CM Le réserviste improvisé – de André Hugon avec Félix Oudart |
1938 | Raphaël le tatoué – de Christian-Jaque
avec Fernandel
Adrienne Lecouvreur – de Marcel L’Herbier avec Yvonne Printemps Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal avec Lucien Baroux |
1939 | Le monde tremblera / La révolte des vivants – de Richard Pottier
avec Erich von Stroheim
Le père Lebonnard – de Jean de Limur avec Jean Murat Le beau Danube bleu / Le Danube bleu – de Emil Edwin Reinert & Alfred Rode avec Jean Galland CM Les compagnons de Saint-Hubert – de Jean Georgesco avec Gaston Orbal |
1940 | Départ à zéro – de Maurice Cloche avec Yves Deniaud |
1941 | Fièvres – de Jean Delannoy
avec Tino Rossi
Les hommes sans peur – de Yvan Noé avec Jean Murat CM Nous les jeunes – de Maurice Cloche avec Pierre Louis |
1942 | Croisières sidérales – de André Zwoboda
avec Julien Carette
L’appel du bled – de Maurice Gleize avec Jean Marchat Le loup des Malveneur – de Guillaume Radot avec Pierre Renoir |
1943 | L’éternel retour – de Jean Delannoy
avec Jean Marais
Vautrin – de Pierre Billon avec Michel Simon |
1944 | Mademoiselle X – de Pierre Billon avec André Luguet |
1945 | Marie la misère – de Jacques de Baroncelli
avec Paul Meurisse
Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard avec Paul Bernard La femme fatale – de Jean Boyer avec Pierre Brasseur |
1946 | La foire aux chimères – de Pierre Chenal avec Louis Salou |
1947 | Le dessous des cartes – de André Cayatte
avec Serge Reggiani
La figure de proue – de Christian Stengel avec Georges Marchal |
1948 | Une grande fille toute simple – de Jacques Manuel avec Jean Desailly |
1951 | Le bouquet de la Saint-Jean – de ?
avec Raymond Pellegrin
Inachevé |
1959 | Les naufrageurs – de Charles Brabant avec Charles Vanel |
1960 | Il suffit d’aimer – de Robert Darène avec Bernard Lajarrige |
1969 | Le temps des loups – de Sergio Gobbi avec Robert Hossein |