1945 La belle et la bête – de Jean Cocteau avec Josette Day, Jean Marais, Michel Auclair & Mila Parély | 1947 L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Edwige Feuillère, Jean Marais, Jean Debucourt & Silvia Monfort | 1949 Orphée – de Jean Cocteau avec Jean Marais, Maria Casares, François Périer & Marie Déa | 1950 Les enfants terribles – de Jean-Pierre Melville avec Nicole Stéphane, Edouard Dermithe & Renée Cosima | ||
Jean Cocteau né à Maisons-Laffitte en région parisienne, le 5 juillet 1889. Il est issu d’une famille particulièrement aisée. Dernier d’une fratrie de trois enfants, il a neuf ans quand son père se suicide. Après une scolarité médiocre, il tente à deux reprises de passer son baccalauréat, Jean, sensible et raffiné va promener son originalité dans les salons à la mode du Paris où il côtoie tous les artistes de l’époque. Il publie ses premières œuvres poétiques en 1909. Pendant la première Guerre Mondiale, sa faible constitution ne lui permet pas d’être mobilisé mais il accompagne comme volontaire des convois sanitaires de la Croix Rouge.
À la fin de 1917, Jean Cocteau présente au théâtre du Châtelet à Paris, le ballet «Parade», œuvre pour laquelle interviennent Serge Diaghilev mais aussi Erik Satie et Pablo Picasso. Dans les années vingt et trente, il participe à tous les courants artistiques avant-gardistes. Il écrit des pièces de théâtre à succès comme «Orphée» (1927) ou «Les enfants terribles» (1938). Avide de toutes les découvertes, il multiplie les aventures sentimentales tant féminines que masculines et s’adonne aux «paradis artificiels».
Jean Cocteau tente sa première expérience au cinéma, en 1925, dans un cours métrage original, sorte d’autoportrait cinématographique «Jean Cocteau fait du cinéma». En 1930, il réalise «Le sang d’un poète» avec Pauline Carton et Jean Desbordes. L’artiste juxtapose les scènes avec une logique pas toujours très compréhensible mais l’esthétique des plans et des décors est indéniable. Il retrouve le cinéma, presque dix ans plus tard, en adaptant une pièce à succès de Nicolas Evreinov, «La comédie du bonheur», réalisé par Marcel L’herbier avec Michel Simon et Ramon Novarro. En 1942, c’est le tournage du «Baron fantôme» avec Odette Joyeux. Il est encore acteur en 1943 dans «La Malibran» de Sacha Guitry, aux côtés de Suzy Prim. Mais 1943, c’est surtout l’année du film mythique «L’éternel retour» avec Madeleine Sologne et Jean Marais qui est devenu, cinq ans plus tôt au théâtre, l’interprète fétiche de Jean Cocteau et bien plus encore. Marais le racontera avec beaucoup de tendresse et de retenue dans son livre «Histoires de ma vie» (1975). Mais en attendant Cocteau adapte pour Robert Bresson «Les dames du bois de Boulogne» (1944). Puis c’est «La belle et la bête» (1945). La beauté des décors, les jeux d’ombre, les trucages donnent à ce conte écrit en 1757, une féerie inégalée. Jean Marais est si bien maquillé qu’on ne peut plus désormais voir un félin sans penser à lui! Cocteau continue à s’exprimer sous bien des formes artistiques. Mais il reste fidèle au cinéma. Il réalise toujours des œuvres pleines de charme dont le principal interprète masculin est Jean Marais, «L’aigle à deux têtes» (1947) avec Edwige Feuillère, «Les parents terribles» (1948) avec Josette Day, «Orphée» (1949) avec Maria Casares. Il reste un scénariste recherché et travaille notamment pour «La couronne noire» (1951) de l’Argentin Luis Saslavsky.
En 1953, Cocteau est président du jury au festival de Cannes. En 1955, il est élu à l’Académie Française et à l’Académie Royale de Belgique. Il expose aussi ses œuvres graphiques dans le monde entier. Après une vie extraordinairement active, Jean Cocteau, artiste atypique, parfois dérangeant mais toujours fascinant, décède le 11 octobre 1963, des suites d’une crise cardiaque dans sa maison de Milly-La-Forêt, à une centaine de kilomètres au sud de Paris.
© Caroline HANOTTE
1925 | CM Jean Cocteau fait du cinéma – de Jean Cocteau
+ montage & scénario |
1930 | Le sang d’un poète – de Jean Cocteau
avec Enrique Rivero
+ montage & scénario |
1940 | La comédie du bonheur – de Marcel L’Herbier
avec Michel Simon
Seulement scénario |
1942 | Le baron fantôme – de Serge de Poligny
avec Odette Joyeux
Seulement interprétation, dialogues & scénario |
1943 | L’éternel retour – de Jean Delannoy
avec Madeleine Sologne
Seulement scénario & dialogues La Malibran – de Sacha Guitry avec Suzy Prim Seulement interprétation |
1944 | DO De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain – de Sacha Guitry
Seulement récitant & voix Les dames du Bois de Boulogne – de Robert Bresson avec Maria Casarès Seulement scénario & dialogues |
1945 | La belle et la bête – de Jean Cocteau
avec Josette Day
+ voix, sujet, scénario & dialogues Prix Louis Delluc, France |
1946 | Ruy Blas – de Pierre Billon
avec Danielle Darrieux
Seulement scénario CM La danse à travers les âges – de ? avec Alberto Spadolini Seulement costumes & commentaires |
1947 | L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau
avec Edwige Feuillère
+ scénario |
1948 | Les parents terribles – de Jean Cocteau
avec Yvonne de Bray
+ narration, pièce & scénario Les noces de sable – de André Zwoboda avec Denise Cardi Seulement narration L’amour ( l’amore ) de Roberto Rossellini & Marcello Pagliero avec Jane Marken Seulement sujet, pièce & scénario CM Aller et retour / Ulysse ou Les mauvaises rencontres – de Alexandre Astruc avec Sylvia Bataille Seulement costumes |
1949 | Orphée – de Jean Cocteau
avec Marie Déa
+ narration & scénario CM Désordre – de Jacques Baratier avec Juliette Gréco Seulement apparition DO Jean Cocteau – de Jørgen Ross Seulement apparition DO Ce siècle a cinquante ans – de Roland Tual avec Geneviève Page Seulement scénario & apparition |
1950 | Traité de bave et d’éternité – de Isidore Isou
avec Marcel Achard
Seulement apparition Les enfants terribles – de Jean-Pierre Melville avec Nicole Stéphane Seulement narration, nouvelle & scénario DO Colette – de Yannick Bellon avec Georges Wague Seulement apparition CM Coriolan – de Jean Cocteau avec Jean Marais |
1951 | La couronne noire ( la corona nera ) de Luis Saslavsky
avec Maria Félix
Seulement sujet & scénario |
1952 | Les parents terribles ( intimate relations ) de Charles Frank
avec Marian Spencer
Seulement pièce CM La villa Santo-Sospir – de Jean Cocteau avec Edouard Dermithe + apparition |
1953 | CM Les têtes interverties – de Alejandro Jodorowsky
avec Raymond Devos
Seulement écriture de l’introduction |
1954 | CM Pantomimes – de Paul Paviot
avec Marcel Marceau
Seulement scénario & écriture des commentaires |
1957 | CM Le bel indifférent – de Jacques Demy
avec Edith Piaf
Seulement sujet & scénario CM Django Reinhardt – de Paul Paviot avec Stéphane Grappelli Seulement scénario & écriture des commentaires |
1958 | CM Musée Grévin – de Jacques Demy & Jean Masson
avec Jean-Louis Barrault
Seulement apparition |
1959 | Le testament d’Orphée / Le testament d’Orphée, ou ne me demandez pas pourquoi ! – de
Jean Cocteau avec Jean Marais
+ interprétation |
1960 | La princesse de Clèves – de Jean Delannoy
avec Marina Vlady
Seulement scénario CM Les gens de lettres – de Henri Champetier & Léonce Peillard avec Marcel Pagnol Seulement apparition |
1963 | Thomas l’imposteur – de Georges Franju
avec Emmanuelle Riva
Seulement nouvelle & scénario |