1937 Prison sans barreaux – de Léonide Moguy avec Corinne Luchaire, Roger Duchesne & Annie Ducaux | 1946 Tragique rendez-vous (whistle stop) de Léonide Moguy avec George Raft, Ava Gardner & Tom Conway | 1950 Demain est un autre jour (domani è un altro giorno) de Léonide Moguy avec Pier Angeli & Arnoldo Foà | 1956 Le long des trottoirs – de Léonide Moguy avec Anne Vernon, Françoise Rosay & Danik Patisson | ||
Leonide Moguilevsky dit Léonide Moguy naît le 14 juillet 1898 à Saint-Pétersbourg, capitale de l’Empire Russe. Après des études universitaires de droit, il travaille sous le nouveau régime bolchevique pour l’industrie cinématographique comme technicien puis responsable d’un laboratoire moscovite. Mais il préfère l’exil et gagne Paris où il assure le montage de «La merveilleuse journée» (1932) de Yves Mirande et Robert Wyler, avec Florelle. En 1935 Léonide Moguy assiste Yves Mirande qui tourne «Baccara» avec Marcelle Chantal et Jules Berry puis il réalise seul «Le mioche» (1936) avec Lucien Baroux en professeur au grand cœur.
Il devient alors le cinéaste spécialiste des films sociaux teintés d’un certain romanesque mélodramatique. En 1937, c’est «Prison sans barreaux» avec des délinquantes dont Corinne Luchaire mais aussi Ginette Leclerc et Gisèle Préville. «Le conflit» (1938) traite de la stérilité féminine et de l’adoption. Léonide Moguy dirige ensuite Jean-Pierre Aumont, devenu «Déserteur» pour l’amour de sa fiancée maltraitée par Berthe Bovy. Le titre du film jugé défaitiste se transformera en «J’attendrai» à l’entrée de la France en guerre. Le tournage de «L’empreinte de Dieu», est interrompu lors de la mobilisation générale de septembre 1939 mais reprend début 1940, avec Annie Ducaux à la place de l’Allemande Dita Parlo. Après l’armistice Léonide Moguy qui, comme exilé russe d’origine juive, peut être doublement inquiet des victoires d’Hitler et de son allié Staline, quitte la France et s’embarque à Lisbonne pour les États-Unis. À cette occasion, un article d’une revue espagnole vante ses qualités de réalisateur.
Léonide Moguy tourne à Hollywood deux films de guerre avec George Sanders, «Paris after dark» (1943) et «Intrigue à Damas» (1944), et un film noir «Tragique rendez-vous» (1946) avec Ava Gardner débutante. En 1947, le réalisateur retrouve des équipes françaises pour filmer, notamment au Maroc encore sous protectorat français, «Bethsabée» (1947) avec Danielle Darrieux tandis que Georges Marchal et Paul Meurisse, officiers coloniaux, se disputent son amour. Le cinéaste connaît ensuite une période italienne avec trois films dont «Demain, il sera trop» (1949) qui révèle Pier Angeli. Puis Moguy de nouveau en France réalise «Les enfants de l’amour» (1953) où il aborde encore le thème des jeunes filles enceintes: Jean-Claude Pascal, un médecin, recommande l’éducation sexuelle, l’assistante sociale, Lise Bourdin, rappelle les jeunes mères à leur devoir. Mais ils partagent tous deux, époque oblige, le respect de la vie de l’enfant à naître. «Le long des trottoirs» (1956) avec Françoise Rosay évoque la prostitution. Dans «Donnez-moi ma chance» (1959), Michèle Mercier, petite starlette désillusionnée, tente de se suicider.
Puis tandis que le Général de Gaulle dote la France de l’arme atomique «garante de l’indépendance nationale» face aux Etats-Unis et à l’URSS déjà grandes puissances nucléaires, Léonide Moguy surprend encore avec «Les hommes veulent vivres» (1931) où Yves Massard et John Justin, tiraillés entre leur conscience et leur métier, envisagent d’abandonner leurs recherches sur la bombe à neutron, Claudio Gora, un autre savant, cherche à leur voler leurs découvertes. Léonide se retire ensuite de la profession mais gère le fonds cinématographique de la Croix Rouge. Ce réalisateur atypique dont la filmographie peu abondante mais d’un grand intérêt est à redécouvrir, décède à Paris, le 20 avril 1976.
© Caroline HANOTTE
1932 | La merveilleuse journée – de Yves Mirande & Robert Wyler
avec Florelle
Seulement montage |
1933 | Théodore et compagnie / Théodore et Cie – de Pierre Colombier
avec Alice Field
Seulement montage Ademaï aviateur – de Jean Tarride avec Noël-Noël Seulement montage Charlemagne – de Pierre Colombier avec Raimu Seulement montage |
1934 | Le scandale – de Marcel L’herbier
avec Gaby Morlay
Seulement montage Le comte Obligado – de Léon Mathot avec Georges Milton Seulement montage |
1935 | Le bébé de l’escadron / Quand la vie était belle – de René Sti
avec Michel Simon
Seulement montage Divine – de Max Ophüls avec Yvette Lebon Seulement montage Baccara – de Yves Mirande avec Marcelle Chantal Seulement assistant réalisateur |
1936 | Le mioche – de Léonide Moguy
avec Lucien Baroux
+ scénario |
1937 | Prison sans barreaux – de Léonide Moguy
avec Corinne Luchaire
+ adaptation & scénario |
1938 | Conflit – de Léonide Moguy
avec Annie Ducaux
+ scénario |
1939 | Le déserteur / Je t’attendrai – de Léonide Moguy avec Jean-Pierre Aumont |
1940 | L’empreinte de dieu – de Léonide Moguy avec Pierre Blanchar |
1943 | Paris after dark / The night is ending – de Léonide Moguy avec George Sanders |
1944 | Intrigue à Damas ( action in Arabia ) de Léonide Moguy avec Virginia Bruce |
1946 | Tragique rendez-vous / Flamingo Bar ( whistle stop ) de Léonide Moguy avec Ava Gardner |
1947 | Bethsabée – de Léonide Moguy avec Danielle Darrieux |
1949 | Demain il sera trop tard ( domani è troppo tardi ) de Léonide Moguy
avec Lois Maxwell
+ scénario |
1950 | Demain est un autre jour ( domani è un altro giorno ) de Léonide Moguy
avec Pier Angeli
+ scénario |
1951 | L’enfant d’une autre ( cento piccole mamme ) de Giulio Morelli
avec Lia Amanda
Seulement scénario, supervision de la réalisation & production |
1953 | Les enfants de l’amour – de Léonide Moguy
avec Jean-Claude Pascal
+ dialogues & scénario |
1956 | Le long des trottoirs – de Léonide Moguy
avec Françoise Rosay
+ scénario |
1957 | Donnez-moi ma chance / Piège à filles – de Léonide Moguy
avec Ivan Desny
+ scénario |
1960 | Les hommes veulent vivre / Le crime du docteur Chardin – de Léonide Moguy
avec Valéry Inkijinoff
+ dialogues & scénario |