1933 L’homme invisible (the invisible man) de James Whale avec Gloria Stuart & William Harrigan | 1942 Casablanca – de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, Paul Henreid & Peter Lorre | 1943 Cap sur Marseille (passage to Marseille) de Michael Curtiz avec Michèle Morgan & Humphrey Bogart | 1960 Le monde perdu (the lost world) de Irwin Allen avec Michael Rennie, Jill St. John & Fernando Lamas | ||
William Claude Rains, né le 10 novembre 1889 à Londres, est le fils de l’acteur Frederick Rains (mort en 1945). Issu d’une famille très nombreuse, il baigne dans l’univers du théâtre dès son enfance et, influencé par son père, il fait ses débuts sur scène à onze ans. Deux ans plus tard, il décide de tenter sa chance aux Etats-Unis, mais doit retourner en Grande-Bretagne lorsqu’éclate la Première Guerre Mondiale. Enrôlé dans l’armée écossaise, il perd pratiquement l’usage d’un œil après avoir été gazé. Rendu à la vie civile, c’est Herbert Beerbohm Tree, le fondateur de la Royal Academy of Dramatic Art de Londres, qui l’encourage à suivre sa vocation d’acteur et lui paie des cours destinés à corriger sa diction et son accent cockney. Il devient par la suite professeur d’art dramatique à la RADA, où il a pour élèves Laurence Olivier et John Gielgud, entre autres.
Dans les années vingt, il poursuit sa carrière sur les planches à Londres, puis à Broadway, notamment dans «La charrette de pommes» de George Bernard Shaw. Il débute au cinéma plutôt tardivement, mais d’emblée son premier rôle lui permet de s’imposer: tenant le rôle principal de «L’homme invisible» (1933), on le ne voit qu’à la fin du film, mais sa voix envoûtante et très particulière suffit à distiller une atmosphère inquiétante. Les rôles se bousculent et il entre à la Warner Bros en 1936, incarnant notamment Napoléon Bonaparte dans «Betsy» (1936). Mais c’est en interprétant toute une galerie de personnages louches et ambigus que Claude Rains va entrer dans la mémoire des cinéphiles. Dans «Les aventures de Robin des Bois» (1938), grand classique de la Warner avec Errol Flynn, il incarne un Prince Jean fourbe à souhait, avant de se transformer en sénateur véreux dans «Monsieur Smith au sénat» (1939). Devenu l’un des acteurs fétiches de Michael Curtiz, il retrouve Errol Flynn dans le spectaculaire «Aigle des mers» (1940), puis livre l’une de ses plus belles prestations dans le mythique «Casablanca» (1942), où il tient le rôle d’un officier de police corrompu, face à Humphrey Bogart.
On retrouve une partie de la distribution de ce chef-d’œuvre, dont Bogart et Rains, dans «Cap sur Marseille» (1944), toujours de Curtiz, les intrigues des deux films présentant en outre un certain nombre de similitudes. Claude Rains retourne au film d’épouvante avec «Le fantôme de l’Opéra» (1943), d’après Gaston Leroux. Il est aussi un excellent Jules César dans «César et Cléopâtre» (1945), film adapté de George Bernard Shaw qui sera pourtant un échec retentissant, puis confirme son aisance pour les rôles de traîtres en jouant le chef d’un réseau d’anciens nazis dans «Les enchaînés» (1946) de Alfred Hitchcock, où il se montre remarquable. Dès les années cinquante, Claude Rains tourne moins pour le cinéma et semble privilégier la télévision. En 1960, il apparaît dans une adaptation du «Monde perdu» d’Arthur Conan Doyle, avant de trouver un nouveau rôle intéressant dans la puissante fresque de David Lean «Laurence d’Arabie» (1962), aux côtés d’autres acteurs de prestige comme Peter O’Toole, Omar Sharif, Anthony Quinn, Alec Guinness et Jack Hawkins. Enfin, il termine sa carrière en interprétant le roi Hérode dans «La plus grande histoire jamais contée» (1964), film biblique plutôt hétérogène. Grand acteur de composition, Claude Rains, marié six fois, fut l’un des méchants les plus mémorables du cinéma hollywoodien, marquant ses rôles de son jeu subtil et expressif. Il succombe à une hémorragie intestinale le 30 mai 1967 à Laconia, dans le New Hampshire.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1920 | Build thy house – de Fred Goodwins avec Ann Trevor |
1933 | L’homme invisible ( the invisible man ) de James Whale
avec Gloria Stuart
+ chansons |
1934 | Le Clairvoyant ( the Clairvoyant / the evil mind ) de Maurice Elvey
avec Fay Wray
Crime sans passion ( crime without passion ) de Ben Hetch & Charles MacArthur avec Margo L’homme qui réclamait sa tête ( the man who reclaimed his head ) de Edward Ludwig avec Joan Bennett Le mystère d’Edwin Drood ( the mystery of Edwin Drood ) de Stuart Walker avec Valerie Hobson |
1935 | Intelligence service ( the last outpost ) de Charles Barton & Louis J. Gasnier
avec Cary Grant
Betsy ( hearts divided ) de Frank Borzage avec Marion Davies |
1936 | Anthony Adverse, marchand d’esclaves ( Anthony Adverse ) de Mervyn LeRoy
avec Olivia de Havilland
Stolen holiday – de Michael Curtiz avec Kay Francis Le prince et le pauvre / Le prince et le mendiant ( the prince and the pauper ) de William Keighley avec Errol Flynn CM Breakdowns of 1936 – de ? avec Ross Alexander Seulement apparition |
1937 | La ville gronde ( they won’t forget ) de Mervyn LeRoy
avec Lana Turner
La femme errante ( white banners ) de Edmund Goulding avec Fay Bainter La bataille de l’or ( gold is where you find it ) de Michael Curtiz avec Margaret Lindsay |
1938 | Les aventures de Robin des Bois ( the adventures of Robin Hood ) de Michael Curtiz &
William Keighley avec Basil Rathbone
Rêves de jeunesse ( four daughters ) de Michael Curtiz avec Priscilla Lane Je suis un criminel ( they made me a criminal / I became a criminal / they made me a fugitive) de Busby Berkeley avec Ann Sheridan CM Breakdowns of 1938 – de ? avec Carole Lombard Seulement apparition |
1939 | Juarez – de William Dieterle
avec Paul Muni
Filles courageuses (daughters courageous / American family / family affair / family reunion ) de Michael Curtiz avec Lola Lane Monsieur Smith au sénat ( Mr. Smith goes to Washington / Frank Capra’s Mr. Smith goes to Washington ) de Frank Capra avec Jean Arthur Quatre jeunes femmes / Quatre épouses / Rêves d’été ( four wives ) de Michael Curtiz avec Rosemary Lane CM Sons of liberty – de Michael Curtiz avec Gale Sondergaard |
1940 | L’école du mariage ( Saturday’s children ) de Vincent Sherman
avec Anne Shirley
L’aigle des mers ( the sea hawk ) de Michael Curtiz avec Brenda Marshall La femme aux cheveux rouges ( the lady with red hair ) de Curtis Bernhardt avec Miriam Hopkins Femmes adorables ( four mothers ) de William Keighley avec Priscilla Lane |
1941 | Le défunt récalcitrant ( here comes Mr. Jordan ) de Alexander Hall
avec Evelyn Keyes
Le loup-garou ( the wolf man ) de George Waggner avec Maria Ouspenskaya Crimes sans châtiment ( Kings Row ) de Sam Wood avec Betty Field |
1942 | La péniche de l’amour ( moontide ) de Archie Mayo
avec Ida Lupino
Une femme cherche son destin ( now, voyager ) de Irving Rapper avec Bonita Granville Casablanca – de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart |
1943 | Et la vie recommence ( forever and a day ) de René Clair, Edmund Goulding, Frank Lloyd,
Cedric Hardwicke, Victor Saville, Robert Stevenson & Herbert Wilcox
avec Charles Laughton
Le fantôme de l’Opéra ( phantom of the Opera ) de Arthur Lubin avec Suzanne Foster Cap sur Marseille / Passage pour Marseille / Passage à Marseille ( passage to Marseille ) de Michael Curtiz avec Michèle Morgan |
1944 | Femme aimée est toujours jolie ( Mr. Skeffington ) de Vincent Sherman
avec Bette Davis
Strange holiday / The day after tomorrow – de Arch Oboler avec Gloria Holden |
1945 | Notre cher amour ( this love of ours ) de William Dieterle
avec Merle Oberon
César et Cléopâtre ( Caesar and Cleopatra ) de Gabriel Pascal avec Vivien Leigh |
1946 | Les enchaînés ( notorious / Alfred Hitchcock’s notorious ) de Alfred Hitchcock
avec Ingrid Bergman
L’évadé de l’enfer ( angel on my shoulder ) de Archie Mayo avec Anne Baxter Jalousie ( deception ) de Irving Rapper avec Paul Henreid |
1947 | L’insoupçonnable Grandisson / Le crime était presque parfait ( the unsuspected ) de Michael Curtiz avec Constance Bennett |
1948 | Les amants passionnés ( the passionate friends / one woman’s story ) de David Lean avec Ann Todd |
1949 | La corde de sable ( rope of sand ) de William Dieterle
avec Burt Lancaster
Péché de jeunesse ( song of surrender / Abigail, dear heart / now and forever / the sin of Abby Hunt ) de Mitchell Leisen avec Wanda Hendrix |
1950 | La tour blanche ( the white tower ) de Ted Tetzlaff
avec Alida Valli
Voyage sans retour ( where danger lives / white rose for Julie ) de John Farrow avec Robert Mitchum |
1951 | Le voilier maudit / L’équipage fantôme ( sealed cargo ) de Alfred L. Werker avec Dana Andrews |
1952 | L’homme qui regardait passer les trains ( the man who watched the trains go by / the Paris Express ) de Harold French avec Marta Toren |
1956 | L’homme de Lisbonne ( Lisbon ) de Ray Milland avec Maureen O’Hara |
1958 | Cette terre qui est mienne / Cette terre est mienne ( this earth is mine ) de Henry King avec Jean Simmons |
1960 | Le monde perdu ( the lost world ) de Irwin Allen avec Michael Rennie |
1961 | La planète des hommes perdus ( il pianeta degli uomini spenti / guerre planetarie / planet of the lifeless men / battle of the worlds ) de Antonio Margheriti avec Bill Carter |
1962 | Lawrence d’Arabie ( Lawrence of Arabia ) de David Lean avec Peter O’Toole |
1963 | Le motel du crime ( twilight of honor / the charge is murder ) de Boris Sagal avec Nick Adams |
1964 | La plus grande histoire jamais contée ( the greatest story ever told ) de George Stevens avec Max von Sydow |