1936 Pépé-le-Moko – de Julien Duvivier avec Jean Gabin, Marcel Dalio, Line Noro & Gabriel Gabrio | 1937 Gueule d’amour – de Jean Grémillon avec Jean Gabin, René Lefèvre, Henri Poupon & Jane Marken | 1939 Rappel immédiat – de Léon Mathot avec Erich von Stroheim, Roger Duchesne & Bernard Lancret | 1942 Malaria – de Jean Gourguet avec Jean Debucourt, Michel Vitold & Sessue Hayakawa | ||
Blanche Mireille Césarine Balin naît à Monte Carlo, le 20 juillet 1909. Elle passe sa jeunesse à Marseille puis monte à Paris. Elle commence à gagner sa vie comme secrétaire chez Jean Patou, célèbre couturier et parfumeur. Il transforme vite cette jeune femme incroyablement belle et distinguée en mannequin vedette. C’est en 1933 qu’elle fait ses débuts cinématographiques, et quels débuts! Elle est la nièce de Feodor Chaliapin Père dans «Don Quichotte» de l’Autrichien Georg Wilhelm Pabst, sur un scénario de Paul Morand. Elle est ensuite de tous les films mythiques du cinéma français de la décennie.
En 1936, c’est «Le roman d’un spahi» d’après Pierre Loti avec Georges Rigaud dans le rôle titre. La même année, Mireille Balin est l’héroïne de «Naples au baiser de feu», tourné en Italie sous la direction de Augusto Genina, auprès de Tino Rossi, dont elle devient la compagne. Elle est aussi la partenaire fatale de Jean Gabin, le malfrat de «Pépé le Moko» quittant la Casbah d’Alger. En 1937, elle retrouve Gabin en beau spahi déchu dans «Gueule d’amour» de Jean Grémillon, film financé en partie par les capitaux allemands de la UFA. Puis elle gagne Hollywood avec un contrat Metro-Goldwyn-Mayer mais elle ne s’y plaît pas et repart vers la France et son destin.
Après l’Anschluss de l’Autriche par Hitler, Mireille Balin tourne «Capitaine Benoît» (1938) aux côtés de Jean Murat, mais surtout «Menaces» (1939) avec l’immense Erich von Stroheim, Autrichien d’origine juive qui interprète le rôle prémonitoire d’un réfugié au moment des accords de Munich. Elle joue dans «Macao, l’enfer du jeu» (1940) qui ne sortira qu’en 1942 sous un nouveau titre, dans une version «aryanisée», Pierre Renoir remplaçant von Stroheim. En 1940, elle retrouve Augusto Genina pour tourner, à Cinecittà et dans les environs de Turin, «Le siège de l’Alcazar» (Sin novedad en el Alcázar) où au début de la guerre civile espagnole, le colonel franquiste Moscardó et les élèves de l’Académie Militaire de Tolède résistent aux troupes républicaines. Mireille qui semble peu concernée par l’événement va finalement soigner les blessés et s’amouracher d’un beau capitaine joué par Fosco Giachetti.
Après l’invasion allemande, l’actrice reste en zone dite libre puis remonte à Paris. Mireille Balin y est dirigée par tous les grands metteurs en scène qui tournent sous l’occupation dont Léon Mathot. Mais bien qu’elle s’affiche ouvertement avec un officier de la Wehrmacht, dont elle est follement éprise, elle ne fait pas partie du voyage promotionnel des comédiens français organisé à Berlin en 1942. Elle joue dans «Malaria» (1942) de Jean Gourguet auprès de Sessue Hayakawa. À l’été 1944, elle tente de s’échapper avec son amant. Arrêtée près de la frontière italienne, elle est séparée de l’officier allemand. Elle est battue et violée avant d’être emprisonnée à Nice puis à Fresnes. Le metteur en scène Léon Mathot tente de l’aider, en 1946, en lui faisant tourner au Maroc, «La dernière chevauchée». C’est un échec commercial.
Mireille Balin va alors vivoter sur la côte d’Azur une dizaine d’année, puis vivre grâce à une œuvre de charité en région parisienne. Elle meurt misérablement, à l’hôpital de Clichy-la-Garenne, le 9 novembre 1968. Elle est inhumée au cimetière de Saint-Ouen. Quel destin pour une femme si belle et si raffinée ! Mais sans doute trop altière. Elle a subjugué son public sans jamais vraiment s’en faire aimer.
© Caroline HANOTTE
1931 | Vive la classe – de Maurice Cammage avec Fernandel |
1932 | Don Quichotte – de Georg Wilhelm Pabst avec Feodor Chaliapin Sr. |
1933 | Le sexe faible – de Robert Siodmak
avec Victor Boucher
Vive la compagnie ! – de Claude Moulins avec Raymond Cordy Adieu les beaux jours – de André Beucler & Johannes Meyer avec Jean Gabin |
1934 | Si j’étais le patron – de Richard Pottier
avec Max Dearly
On a trouvé une femme nue – de Léo Joannon avec Jean Aquistapace |
1935 | Marie des angoisses – de Michel Bernheim
avec Pierre Dux
Jeunes filles de Paris – de Claude Vermorel avec Michel Simon |
1936 | Le roman d’un spahi – de Michel Bernheim
avec Antonin Berval
Pépé-le-Moko – de Julien Duvivier avec Marcel Dalio Naples au baiser de feu – de Augusto Genina avec Tino Rossi |
1937 | Gueule d’amour – de Jean Grémillon
avec René Lefèvre
La Vénus de l’or – de Charles Méré & Jean Delannoy avec Saturnin Fabre |
1938 | Terre de feu ( terra di fuoco ) de Marcel L’Herbier & Giorgio Ferroni
avec André Burgère
Le capitaine Benoît – de Maurice de Canonge avec Jean Murat |
1939 | Cas de conscience – de Walter Kapps
avec Jules Berry
Scènes coupées au montage Rappel immédiat / Tango d’adieu – de Léon Mathot avec Erich von Stroheim Coups de feu – de René Barberis avec Raymond Rouleau Menaces – de Edmond T. Gréville avec Jean Galland |
1940 | Le siège de l’Alcazar / Les cadets de l’Alcazar ( l’assedio dell’ Alcazar / Alcazar / sin
novedad en el Alcázar ) de Augusto Genina
avec Andrea Checchi
Macao, l’enfer du jeu / L’enfer du jeu – de Jean Delannoy avec Sessue Hayakawa |
1941 | Fromont jeune et Risler aîné – de Léon Mathot
avec Jean Servais
La femme que j’ai le plus aimée – de Robert Vernay avec René Lefèvre |
1942 | Dernier atout – de Jacques Becker
avec Noël Roquevert
L’assassin a peur la nuit – de Jean Delannoy avec Jean Chevrier Haut le vent – de Jacques de Baroncelli avec Charles Vanel Malaria – de Jean Gourguet avec Jean Debucourt |
1946 | La dernière chevauchée – de Léon Mathot avec Jacques Dumesnil |