1935 Le petit Jacques – de Gaston Roudès avec Constant Rémy, Annie Ducaux, Jacques Varennes & Jacques Berlioz | 1944 La fiancée des ténèbres – de Serge de Poligny avec Jany Holt, Pierre Richard-Willm & Edouard Delmont | 1944 L’enquête du 58 – de Jean Tedesco avec Charles Vanel, Julien Carette, René Génin, René Blancard | 1947 La grande volière – de Georges Péclet avec Albert Préjean, André Le Gall, Luce Feyrer & Pierre Renoir | ||
Aline Simone Noro naît le 22 Février 1900 à Houdelaincourt dans la Meuse. D’aussi loin qu’elle se souvienne, déjà toute enfant, la petite Aline a toujours rêvé d’être une actrice. Elle sort du conservatoire à vingt-deux ans, munie du deuxième prix (On remarquera l’importance du 2 dans la vie de mademoiselle Line Noro pour ceux qui s’intéressent à ce genre de troublants détails! Née le 22 du 2 elle sort en 22 avec un deuxième prix, elle a vingt-deux ans!). Ce deuxième prix n’est hélas pas suffisant pour intégrer la sacro-sainte Comédie Française et il semblerait d’après les archives maisons que les engagements de Mary Marquet et Marie Bell aient pour l’instant suffit à la maison de Molière. Elle y travaille pourtant souvent mais n’est jamais officiellement engagée, jouant les électrons libres durant plus de vingt ans. Dans les années vingt, elle travaille également avec Jacques Copeau et Charles Dullin au Théâtre du Vieux Colombier. En 1931, elle est mise en scène par Louis Jouvet dans la pièce de Jean Giraudoux «Judith».
Line Noro a déjà vingt-huit ans lorsqu’elle débute au cinéma devant la caméra de Julien Duvivier dans «La divine croisière» (1928). Elle se voit pour la première et dernière fois de sa vie à l’écran! Elle se déteste et se détestera toujours. Dans «Faubourg Montmartre» en 1931 de Raymond Bernard, elle n’hésite pas à jouer la sœur défigurée de Gaby Morlay. Elle reste chaque fois complètement stupéfiée lorsqu’on lui propose des rôles de jolies femmes. Elle préfère toujours que l’on confie à d’autres actrices le soin d’éblouir le public et préfère se consacrer à des rôles de composition où elle est de première force dans des films où brillent les resplendissantes étoiles de Marcelle Chantal («L’île des veuves» - 1936), Mireille Balin («Pépé-le-Moko» - 1936), Josette Day («La fille du puisatier» -1940), Edwige Feuillère («La part de l’ombre» - 1945), Michèle Morgan («La symphonie pastorale» - 1946) ou Jeanne Moreau («Dortoir de grandes» -1953). Des films où elle côtoie tous les plus grands acteurs de son époque, de Raimu à Fernandel en passant par Pierre Blanchar, Victor Francen, Michel Simon, Jean Gabin ou Jean Marais.
Sur sa longue carrière, Line Noro n’est que rarement tête d’affiche et c’est fort dommage car qui ne se souvient de sa fantastique prestation dans «Goupi Mains-Rouges» (1942) de Jacques Becker. Mariée au réalisateur André Berthomieu qui la dirige à quatre reprises entre 1946 et 1943, si Line Noro n’est pas fière de son visage, elle n’hésitait pas à se servir de sa langue et Hitler trouve en elle une de ses plus persiflantes ennemies. Le temps qui passe éloigne Line Noro des écrans, la nouvelle vague va définitivement détrôner les grandes actrices de composition comme ses rivales Marie Bell, Mary Marquet, Françoise Rosay ou Edwige Feuillère.
Berthomieu la laisse veuve en 1960 et la santé de l’actrice qui perd peu à peu la vue se détériore et la tient éloignée des scènes qu’elle adorait et des écrans qu’elle détestait jusqu’à ce triste jour du 4 Novembre 1985 où la vénérable vieille dame qu’elle était devenue fermait pour toujours des yeux devenus inutiles depuis bien longtemps. L’annonce de sa disparition ne bouleversa personne, mais au fond qu’importe, Line brille à jamais en gitane amoureuse de Jean Gabin dans «Pépé le Moko» (1936) de Julien Duvivier, en épouse bafouée dans «La symphonie pastorale» (1946) de Jean Delannoy ou en épouse mourante dans «Meurtres» (1950) de Richard Pottier.
© Céline COLASSIN
1928 | La divine croisière / Le miracle de la mer – de Julien Duvivier avec Jean Murat |
1929 | CM Pivoine – de Albert Sauvage avec René Lefèvre |
1931 | Faubourg Montmartre – de Raymond Bernard avec Gaby Morlay |
1932 | La tête d’un homme – de Julien Duvivier
avec Harry Baur
Mater Dolorosa – de Abel Gance avec Antonin Artaud |
1933 | L’assommoir – de Gaston Roudès
avec Daniel Mendaille
Au bout du monde – de Henri Chaumette & Gustav Ucicky avec Charles Vanel |
1934 | Dernière heure – de Jean Bernard-Derosne
avec Jean Servais
Justin de Marseille / Ma belle Marseille – de Maurice Tourneur avec Pierre Larquey L’or – de Karl Hartl & Serge de Poligny avec Jacques Dumesnil |
1935 | Le petit Jacques – de Gaston Roudès
avec Jacques Berlioz
Cavalerie légère – de Werner Hochbaum avec Gabriel Gabrio La terre qui meurt – de Jean Vallée avec Pierre Larquey |
1936 | La flamme – de André Berthomieu
avec Charles Vanel
L’île des veuves – de Claude Heymann avec Pierre Renoir Pépé le Moko – de Julien Duvivier avec Jean Gabin Une femme sans importance – de Jean Choux avec Pierre Blanchar |
1937 | J’accuse ! – de Abel Gance
avec Victor Francen
Ramuntcho – de René Barberis avec Louis Jouvet |
1938 | La rue sans joie – de André Hugon avec Albert Préjean |
1939 | Dédé la musique / Dédé de Montmartre – de André Berthomieu avec Raymond Aimos |
1940 | Après Mein Kampf, mes crimes – de Alexandre Ryder
avec Alain Cuny
La fille du puisatier – de Marcel Pagnol avec Raimu |
1941 | La neige sur les pas – de André Berthomieu avec Pierre Blanchar |
1942 | Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay
avec Pierre Richard-Willm
Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment Goupi Mains-Rouges – de Jacques Becker avec Robert le Vigan |
1943 | Ceux du rivage – de Jacques Séverac
avec Fernand Charpin
Le secret de madame Clapain – de André Berthomieu avec Raymond Rouleau |
1944 | Vautrin – de Pierre Billon
avec Madeleine Sologne
La fiancée des ténèbres – de Serge de Poligny avec Jany Holt CM L’enquête du 58 – de Jean Tedesco avec Julien Carette |
1945 | La fille aux yeux gris – de Jean Faurez
avec Fernand Ledoux
Jéricho – de Henri Calef avec Pierre Brasseur La part de l’ombre – de Jean Delannoy avec Edwige Feuillère |
1946 | La symphonie pastorale – de Jean Delannoy avec Michèle Morgan |
1947 | Eternel conflit – de Georges Lampin
avec Annabella
La grande volière – de Georges Péclet avec Albert Préjean |
1948 | Le village perdu – de Christian Stengel avec Noël Roquevert |
1949 | On ne triche pas avec la vie / Docteur Louise – de René Delacroix & Paul Vendenberghe avec Madeleine Robinson |
1950 | Meurtres – de Richard Pottier
avec Fernandel
Les amants de Bras-Mort /Les requins du fleuve – de Marcello Pagliero avec Franck Villard |
1951 | Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte avec Marcel Mouloudji |
1952 | Le chemin de Damas – de Max Glass avec Michel Simon |
1953 | Dortoir de grandes – de Henri Decoin
avec Jean Marais
Avant le déluge – de André Cayatte avec Bernard Blier |
1956 | Les truands – de Carlo Rim avec Noël-Noël |