David O. Selznick

Issu d’une famille juive, c’est le 10 mai 1902, à Pittsburgh, dans l’état de Pennsylvanie que naît David Selznick. Le «O » pour Oliver de son nom, il le rajoutera bien des années plus tard pour éviter toutes confusions avec l’un de ses oncles. Son père, Lewis J. Selznick, président de la «Lewis J. Selznick Production, Inc.» société cinématographique, l’emploie à son service, après que le jeune David ait terminé ses études à l’Université de Columbia.

En 1923, David O. Selznick s’éloigne de l’influence paternelle et fonde «Aetna Pictures» pour produire «Roulette» de Stanner E.V. Taylor. L’échec de ce film et plusieurs projets inachevés l’obligent à la liquidation de sa société et réintègre l’entreprise familiale. Après la banqueroute de son père en 1925, il est engagé comme simple employé au département scénarios de la Metro-Goldwyn-Mayer l’année suivante. À partir de 1927, il supervise deux westerns de W.S. Van Dyke, puis quitte la MGM pour la Paramount pour un poste de producteur associé. En Avril 1930, il épouse Irene Mayer, la fille du puissant patron de la firme au lion. Quelques mois plus tard, il est nommé Vice-président de la RKO où il produit, entre autres, «L’oiseau de paradis» (1932) de King Vidor, «Quatre de l’aviation» (1932) de George Archainbaud et le célèbre «King Kong» de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper. En 1933, son beau-père le rappelle à la MGM, pour succéder au poste vacant de Irving Thalberg, victime d’un infarctus. Pendant trois ans, son nom est associé à quelques uns des plus beaux fleurons de la firme, parmi lesquels: «Les invités de huit heures» (1933) avec Jean Harlow, «Viva Villa!» (1934) avec Wallace Beery, «David Copperfield» (1935) avec W.C. Fields ou encore «Anna Karénine» (1935) avec Greta Garbo.

Aimant, par-dessus tout, son indépendance, David O. Selznick crée sa propre compagnie en 1936. La «Selznick International Pictures» est à l’origine de films comme «Le jardin d’Allah» (1936) avec Marlene Dietrich, «Une étoile est née» (1937) avec Janet Gaynor et «Le prisonnier de Zenda» (1937) avec Ronald Colman. Mais sa plus grande réussite reste bien sur «Autant en emporte le vent» (1939) couronné par une pluie d’Oscars. En 1940, David O. Selznick fait venir d’Angleterre Alfred Hitchcock et produit «Rebecca» qui est la première œuvre américaine du roi du suspense, ce qui vaut à Selznick un second Oscar. L’immense succès de ses dernières productions lui permet de fermer sa société. Il se consacre aux vedettes qu’il a sous contrat, telles que Ingrid Bergman, Shirley Temple ou Alida Valli, ce qui lui assurent des revenus réguliers lorsqu’ils les «prêtes» à d’autres grands studios.

En 1944, David O. Selznick revient à la production avec «Depuis ton départ» d’après le roman de Margaret Buell Wilder, qu’il adapte lui-même en collaboration avec l’auteur. Puis il se consacre essentiellement à sa nouvelle protégée, Jennifer Jones, et en fait la vedette de «Duel au soleil» auprès de Gregory Peck et Joseph Cotten en 1946. Il finit par l’épouser en 1949, quelques mois à peine après son divorce de Irene Mayer. En 1954, il entre dans l’histoire de la télévision grâce à «Light’s diamond jubilee» qui est, encore à ce jour, le seul programme à avoir été diffusée en simultané sur l’ensemble du réseau télévisé américain. Affaibli par des problèmes cardiaques, ce stakhanoviste du cinéma s’effondre le 22 juin 1965, victime d’un ultime infarctus. Il repose au Forest Lawn Memorial Park de Glendale, en Californie.

© Christophe LAWNICZAK & Philippe PELLETIER