1958 Au seuil de la vie (nära livet) de Ingmar Bergman avec Barbro Hiort af Ornäs & Erland Josephson | 1965 Persona – de Ingmar Bergman avec Liv Ullmann, Margaretha Krook & Gunnar Björnstrand | 1974 La rivale – de Sergio Gobbi avec Jean Piat, Geneviève Fontanel, Maurice Biraud & Valentine Tessier | 1978 L’amour en question – de André Cayatte avec Annie Girardot, Michel Galabru & Michel Auclair | ||
Berit Elisabeth Andersson, dite Bibi Andersson, est née à Stockholm le 11 novembre 1935. Encouragée par sa mère, elle étudie l’art dramatique dans sa ville natale et dès 1951 se lance dans le cinéma. Sa fraîcheur, son sourire, sa beauté nordique séduisent le réalisateur Ingmar Bergman. S’il a d‘abord la fantaisie de la faire tourner dans des publicités pour une marque de savon, il lui ouvre les portes du théâtre de Malmö et surtout en fait la muse de son propre cinéma, à l’instar de Liv Ullmann, Harriet Andersson ou Ingrid Thulin. La présence rayonnante de Bibi Andersson, entrevue dans «Sourires d’une nuit d’été» (1955), se révèle dans «Le septième sceau» (1956), drame ésotérique autour d’un chevalier tentant de repousser la Mort par une partie d’échecs. Et dans «Les fraises sauvages» (1957), elle apaise les derniers moments d’un vieux médecin rongé par son passé. Ingmar Bergman s’ingénie à répandre dans son univers tourmenté une lumière salvatrice, personnifiée par cette actrice solaire et délicate, incarnation du bonheur de vivre. Retrouvant la force de garder son enfant après avoir tenté d’avorter dans «Au seuil de la vie» (1958), elle contrecarre les desseins de Satan dans «L’œil du diable» (1960), symbolisant la vie contre la mort et l’amour vertueux triomphant de la noirceur du monde.
D’autres réalisateurs s’emparent du charme ingénu de la comédienne, tel Vilgot Sjöman dans «La maîtresse» (1961) ou «Ma sœur, mon amour» (1965), avec récompenses à la clé. Mais c’est son maître qui la hisse au faîte de la notoriété avec un film majeur, «Persona» (1965). Bibi Andersson y incarne Alma, la fascinante infirmière au chevet d’une actrice devenue muette, jouée par Liv Ullmann, à laquelle elle confie ses secrets. Pour Ingmar Bergman, c’est un chef-d’œuvre. Pour son égérie un rôle unique. Commence alors pour Bibi Andersson une carrière internationale, jalonnée d’expériences variées, qu’elle initie avec un western américain de Ralph Nelson «La bataille de la vallée du diable» (1966). «Une passion» (1969), «Le lien» (1971) et «Scènes de la vie conjugale» (1973) sont les derniers films que l’actrice tourne avec son mentor autour des thèmes favoris du cinéaste: l’amour, le couple, l’infidélité, les faux-semblants.
«Je n’appartiens qu’à moi-même»: si Bibi Andersson doit à Ingmar Bergman sa plus belle histoire d’amour avec le cinéma, elle garde sa liberté. Ses choix sont éclectiques et font fi des frontières. Espiègle compagne de Jean Piat dans le film de Sergio Gobbi «La rivale» (1974), elle est médecin psychiatre dans «Jamais je ne t’ai promis un jardin de roses» (1976) de Anthony Page, épouse soupçonnée du meurtre de son mari dans le thriller de André Cayatte «L’amour en question» (1978), avec Annie Girardot, happée dans l’univers du fantastique avec «Quintet» (1978) de Robert Altman, auprès de Paul Newman. Et se retrouve embarquée, avec Alain Delon aux commandes, dans le Concorde pour le film catastrophe de David Lowell Rich «Airport 80» (1978). Petit rôle mémorable dans le drame danois de Gabriel Axel «Le festin de Babette» (1986) ou mère du héros dans «Rêve de papillon» (1993) de l’italien Marco Bellocchio, elle décroche encore un prix à plus de 70 ans pour son interprétation d’une religieuse inflexible dans la saga médiévale de Peter Flinth, «Arn, chevalier du temple» (2006). Trois maris et une fille ont partagé sa joie de vivre jusqu’en 2009, année funeste qui la laisse handicapée à la suite d’un AVC. Elle décède à Stockholm dix ans plus tard, le 14 avril 2019. Reste une carrière miroir de son amour pour la vie. Chapeau Bibi!
© Isabelle MICHEL
1951 | Mademoiselle Julie ( fröken Julie ) de Alf Sjöberg avec Anita Björk |
1952 | Le sous-marin 39 ( ubåt 39 ) de Hampe Faustman
avec Karl-Arne Holmsten
Vingslag i natten – de Kenne Fant avec Lars Ekborg |
1953 | Dum-Bom – de Nils Poppe avec Inga Landgré |
1954 | Le trésor d’Arne ( herr Arnes penningar ) de Gustaf Molander
avec Ulf Palme
Une nuit au château de Glimminge ( en natt på Glimmingehus ) de Torgny Wickman avec Edvard Persson Une fille sous la pluie ( flickan i regnet ) de Alf Kjellin avec Annika Tretow |
1955 | Sourire d’une nuit d’été ( sommarnattens leende ) de Ingmar Bergman
avec Jarl Kulle
Entrée réservée ( egen ingång ) de Hasse Ekman avec Alf Kjellin |
1956 | Le dernier couple qui court ( sista paret ut ) de Alf Sjöberg
avec Harriet Andersson
Le septième sceau ( det sjunde inseglet ) de Ingmar Bergman avec Max von Sydow |
1957 | On cherche une villa / On demande une villa pour l’été ( sommarnöje sökes ) de Hasse
Eckman avec Eva Dahlbeck
Les fraises sauvages ( smultronstället ) de Ingmar Bergman avec Victor Sjöström Tu es mon aventure ( du är mitt äventyr ) de Stig Olin avec Gunnar Björnstrand |
1958 | Au seuil de la vie ( nära livet ) de Ingmar Bergman
avec Barbro Hiort af Ornäs
Prix d’interprétation féminine au festival du cinéma de Cannes, France Le visage ( ansiktet ) de Ingmar Bergman avec Ingrid Thulin |
1959 | Le jeu de l’amour ( den kära leken ) de Kenne Fant avec Sven Lindberg |
1960 | Jour de noces ( bröllopsdagen ) de Kenne Fant
avec Edvin Adolphson
L’œil du diable ( djävulens öga ) de Ingmar Bergman avec Stig Järrel Carnaval ( karneval ) de Lennart Olsson avec Gunnar Hellström La nuit des otages ( square of violence / nazilje na trugu ) de Leonardo Bercovici avec Broderick Crawford |
1961 | Le jardin des plaisirs ( lustgården ) de Alf Kjellin
avec Gunnar Björnstrand
La maîtresse ( älskarinnan ) de Vilgot Sjöman avec Per Myrberg Ours d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1962 | L’amour sous le soleil de minuit / Le garçon entre deux mondes ( kort är sommaren ) de Bjarne Henning-Jensen avec Jarl Kulle |
1963 | Toutes ses femmes ( för att inte tala om alla dessa kvinnor ) de Ingmar Bergman avec Eva Dahlbeck |
1964 | Nuit de juin ( juninatt ) de Lars-Erik Liedholm
avec Bengt Virdestam
L’île ( ön ) de Alf Sjöberg avec Jan-Olof Strandberg |
1965 | De l’amour ( o lyubvi / О любви ) de Mikhail Bogin
avec Oleg Yankovski
Ma sœur, mon amour ( syskonbädd 1782 / syskonbädd ) de Vilgot Sjöman avec Per Oscarsson Etoile de Cristal de la meilleure actrice étrangère aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Persona – de Ingmar Bergman avec Liv Ullmann Guldebagge de la meilleure actrice, Suède Prix NSFC de la meilleur actrice par la société nationale des critiques de cinéma, USA |
1966 | La bataille de la vallée du diable ( duel at Diablo / Ralph Nelson’s duel at Diablo ) de Ralph
Nelson avec James Garner
Scusi, lei è favorevole o contrario ? – de Alberto Sordi avec Anita Ekberg |
1967 | Le viol – de Jacques Doniol-Valcroze avec Bruno Cremer |
1968 | Les filles ( flickorna ) de Mai Zetterling
avec Harriet Andersson
Les palmiers noirs ( svarta palmkronor ) de Lars-Magnus Lindgren avec Thommy Berggren Pense à un nombre ( tænk på et tal ) de Palle Kjærulff-Schmidt avec Henning Moritzen Une histoire d’une femme ( the story of a woman / storia di una donna ) de Leonardo Bercovici avec Robert Stack |
1969 | La partenaire / Quatre face à l’amour (violenza al sole / un’estate in quattro ) de Florestano
Vancini avec Giuliano Gemma
Une passion ( en passion ) de Ingmar Bergman avec Erland Josephson La lettre du Kremlin ( the Kremlin letter ) de John Huston avec Orson Welles |
1971 | Le lien ( the touch / beröringen ) de Ingmar Bergman
avec Elliott Gould
L’homme de l’autre côté ( chelovek s drugoj storony / Человек с другой стороны ) de Yuri Yegorov avec Patrick Wymark |
1972 | Afskedens time – de Per Holst avec Ove Sprogøe |
1973 | Scènes de la vie conjugale ( scener ur ett äktenskap ) de Ingmar Bergman
avec Gunnel Lindblom
Prix NSFC du meilleur second rôle féminin par la société nationale des critiques de cinéma, USA |
1974 | La rivale – de Sergio Gobbi avec Jean Piat |
1975 | Il pleut sur Santiago – de Helvio Soto
avec Laurent Terzieff
Blondy ( germicide / vortex ) de Sergio Gobbi avec Rod Taylor |
1976 | Je ne t’ai jamais promis un jardin de roses ( I never promised you a rose garden ) de
Anthony Page avec Dennis Quaid
Un ennemi du peuple ( an enemy of the people ) de George Schaefer avec Steve McQueen DO A look at Liv – de Richard Kaplan avec Peter Finch Seulement apparition |
1978 | L’amour en question – de André Cayatte
avec Annie Girardot
Quintet – de Robert Altman avec Paul Newman Femme… d’une autre / Un homme et deux femmes / Une étrange méprise ( twee vrouwen / twice a woman ) de George Sluizer avec Anthony Perkins Airport 80 ( the Concorde : Airport’79 / airport’79 / airport’ 80 : The Concorde / the Concorde affair / the Concorde / S.O.S. Concorde ) de David Lowell Rich avec Alain Delon Fais donc l’amour, on en meurt pas ! / La révolution de la confiture ( marmeladupproret ) de Erland Josephson avec Ulf Palme |
1979 | Barnförbjudet – de Marie-Louise De Geer Bergenstråhle avec Fred Åkerström |
1980 | Jag Rodnar – de Vilgot Sjöman avec Larry Hagman |
1982 | Surexposé ( exposed ) de James Toback
avec Rudolf Nureyev
Les oiseaux noirs ( svarta fåglar ) de Lasse Glomm avec Bjørn Skagestad |
1983 | Une colline sur la face sombre de la lune ( berget på månens baksida ) de Lennart Hjulström
avec Roland Hedlund
Le dernier été ( sista leken ) de Jon Lindström avec Jacob Hirdwall |
1985 | Demain ( huomenna ) de Juha Rosma
avec Markku Maalismaa
Pauvre papillon ( pobre mariposa ) de Raúl de la Torre avec Fernando Fernán Gómez |
1986 | Los dueños del silencio / Svart gryning – de Carlos Lemos
avec Thomas Hellberg
Le festin de Babette ( Babette’s feast / Babette gæstebud ) de Gabriel Axel avec Stéphane Audran |
1988 | Les créanciers ( fordringsägare ) de Stefan Böhm, Keve Hjelm & John Olsson avec Tomas Bolme |
1992 | Quand tu me reviendras ( una estación de paso ) de Gracia Querejeta avec Omero Antonutti |
1993 | Rêve de papillon ( il sogno della farfalla ) de Marco Bellocchio
avec Henry Arnold
CM Musikbussen – de Stig Lasseby |
1994 | Le songe ( drømspel ) de Unni Straume avec Bjørn Willberg Andersen |
1995 | DO I rollerna tre – de Christina Olofson
avec Harriet Andersson
Seulement apparition |
1998 | DO Little Big Sister ( achot k’tanah achot g’dolah ) de David Fisher
Seulement voix & narration |
1999 | Det blir aldrig som man tänkt sig – de Måns Herngren & Hannes Holm
avec Gösta Ekman Jr.
Guldebagge du meilleur second rôle féminin, Suède |
2000 | Anna – de Erik Wedersøe
avec Pernilla August
DO Ljuset håller mig sällskap / Light keeps me company – de Carl-Gustav Nykvist avec Woody Allen Seulement apparition |
2002 | Elina ( Elina : Som om jag inte fanns ) de Klaus Härö
avec Henrik Rafaelsen
Guldebagge du meilleur second rôle féminin, Suède |
2005 | Quand la nuit tombe ( när mörkret faller / when darkness falls ) de Anders Nilsson avec Reuben Sallmander |
2006 | Arn, chevalier du temple ( Arn: Tempelriddaren ) de Peter Flinth
avec Joakim Nätterqvist
Guldebagge du meilleur second rôle féminin, Suède |
2007 | Arn 2: Le voyage à la fin de la route ( Arn: Riket vid vägens slut ) de Peter Flinth avec Stellan Skarsgård |
2008 | The Frost – de Ferran Audí avec Jordi Cortés |
2009 | CM Bilder från lekstugan – de Stig Björkman avec Harriet Andersson |