Robert Altman

Robert Altman naît le 20 février 1925 à Kansas City, dans le Missouri, où son père exerce le métier de courtier en assurances. Le jeune garçon reçoit une solide formation dans des établissements privés catholiques avant d’entrer à l’Université où il prépare un diplôme d’ingénieur. Il fait son service dans l’armée de l’air. Démobilisé, il s’intéresse au cinéma et part pour Hollywood où il fait un peu tous les métiers y compris celui de scénariste. Mais le succès n’étant pas au rendez-vous il se fait embaucher dans une société de production de films industriels de sa ville natale.

En 1955, Robert Altman parvient enfin, à réaliser sa première fiction: «The delinquents» dont il est aussi le scénariste et le producteur. Sa sœur Christine et son épouse Lotus Corelli font aussi partie de la distribution. Il y montre l’Amérique profonde et le malaise de jeunes désœuvrés dont l’un d’entre eux rejoint une bande de voyous. Il fait également un reportage sur James Dean qui meurt la même année. La distribution de ces films, en 1957, lui apporte une certaine notoriété et il peut travailler pour des feuilletons télévisés comme «Alfred Hitchcock presents», « Bonanza ». Il réalise en 1965 «Pot au feu», un court métrage avec ses propres parents et en 1969 «That cold day in the park», avec une femme riche mais solitaire, jouée par Sandy Dennis, qui a peut-être tort d’inviter un jeune homme à monter chez elle. C’est la même année que Robert Altman connaît enfin la notoriété grâce au très iconoclaste, «MASH», sur le quotidien d’un hôpital de campagne nord-américain pendant la guerre de Corée survenue vingt ans plus tôt. On retrouve dans la distribution Donald Sutherland, Robert Duvall et René Auberjonois dans le rôle de l’aumônier. Le film inspirera un feuilleton télévisé à succès. Le cinéaste peut alors filmer selon ses aspirations dans des genres très variés, même s’il doit être souvent son propre producteur. Citons notamment le film de science-fiction «Quintet» (1979) avec Paul Newman, Vittorio Gassman et Fernando Rey et l’adaptation du «comics» des années quarante «Popeye» (1980) avec Robin Williams en marin dévoreur d’épinard et Shelley Duvall, sa fiancée stupide. Mais il y a aussi des réalisations plus politiques comme «Secret honor» (1984) avec Philip Baker Hall, en président Richard Nixon.

Dans les années quatre-vingt dix, Robert Altman rend un hommage cinématographique à sa ville natale dans «Kansas City» (1996) avec Michael Murphy et Harry Belafonte, sur des airs de Jazz et l’ambiance de la «Prohibition» des années trente. Période qu’il retrouve, dans une atmosphère beaucoup plus collet monté mais presque aussi meurtrière dans le manoir anglais de «Gosford Park» (2001) avec Kristin Scott-Thomas et Maggie Smith. En 2006, infatigable bien qu’âgé de quatre-vingts ans passés, il monte à Londres une pièce d’Arthur Miller et tourne un film au titre prophétique «The last show», évocation d’une troupe de variétés d’une grande chaîne de radio, avec Meryl Streep qui interprète des chansons «country».

Robert Altman, marié trois fois, père de cinq enfants, aux prises de position remarquées contre le parti au pouvoir à la «Maison Blanche», a été maintes fois récompensé tout au cours de sa carrière cinématographique pour des films certes commerciaux mais de qualité. Il meurt d’un cancer, le 20 novembre 2006, à l’hôpital Cedars Sinai de Los Angeles.

© Caroline HANOTTE