![]() 1935 Le ciel sur la terre (der himmel auf erden) de E.W. Emo avec Heinz Rühmann, Theo Lingen & Hans Moser | ![]() 1941 Rêve d’amour (new wine) de Reinhold Schünzel avec Alan Curtis, Binnie Barnes & Albert Bassermann | ![]() 1946 Féerie à Mexico (holiday in Mexico) de George Sidney avec Walter Pidgeon, José Iturbi & Jane Powell | ![]() 1948 Les pillards (the plunderers) de Joseph Kane avec Rod Cameron, Forrest Tucker & Grant Withers | ||
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Ilona Massey naît à Budapest dans ce qui est alors l’Empire Austro-Hongrois, le 16 juin 1910. Elle est pour l’état-civil Hajmássy Ilona. La jeune fille, d’une grande beauté, magnifiée encore par une blondeur naturelle et de grands yeux de ciel, est formée au bel canto et se produit, très jeune encore, sur les plus prestigieuses scènes d’Europe. Pourtant, elle traverse comme tant d’autres les sanglantes années de guerre et pour elle la paix est venue avec une blessure qui ne guérira jamais. En octobre 1918, l’Empire Austro-Hongrois, où elle est née et a grandi, est dissous. Elle ne s’en remettra jamais tout à fait et vouera une haine plus que féroce au communisme pour «ce qu’ils ont fait de son pays».
En 1935, elle est une telle célébrité que le cinéma lui fait un pont d’or. Elle tourne ses deux premiers films en Autriche et agrémente son nom d’une particule, devenant Ilona von Hajmassy. C’est suffisant pour qu’Hollywood s’intéresse à elle et l’invite à venir concurrencer Jeanette MacDonald, alors reine incontestée de la vocalise californienne. Et pour que les choses soient bien claires, on parachute d’emblée Ilona devenue Massey pour faire plus américaine dans les bras de Nelson Eddy, jusque là partenaire officiel de Jeanette! De toutes les importations européennes, Ilona Massey est la plus prompte non seulement à accepter mais à vouloir devenir 100% américaine en se faisant naturaliser au plus tôt. En outre, Ilona, comme c’est en générale la règle d’or chez les cantatrices, n’est pas du genre corvéable mais plutôt capricieux. Alors oui, elle tourne, elle est là pour ça, mais pas trop, pas tout le temps, il y a aussi en Amérique des scènes qu’elle compte bien conquérir de sa voix enchanteresse. Car même si l’Amérique ne veut pas l’entendre, Ilona Massey est bien meilleure dans l’exercice opératique que Jeanette MacDonald.
Ilona n’a encore tourné que deux films américains au déclenchement des hostilités, elle n’a rien fait pour soigner sa popularité et son image de marque. Bon nombre d’américains croient qu’elle est allemande. Roucouler aux oreilles des journalistes pour se faire «bien voir» n’est pas dans son style. Lorsque ces messieurs de la presse sont conviés sur le plateau de l’un de ses films, ils doivent se contenter de la conversation de Nelson Eddy et admirer Ilona de loin. Elle ne tourne donc que peu, ne s’exprime pas du tout à la presse et comble de tout, elle trouble encore son image en tournant dans le film d’horreur «Frankenstein contre le loup-garou» (1942), ou avec les Max Brothers dans «La pêche au trésor» (1948). Et puis encore, à l’heure du Maccarthysme, alors que le monde s’épouvante de cette «chasse aux sorcières», Ilona d’habitude fort discrète sort de sa réserve pour crier «bravo». Et à ceux que cela choque, elle répond d’un ton sans appel «Vous n’avez pas vu ce que les communistes ont fait de mon pays!». Après avoir été une vedette de cinéma, très épisodique, elle est une vedette de la télévision durant les années 50, tirant sa révérence définitive après un baroud d’honneur en 1959 avec un ultime film, d’un genre nouveau il est vrai. Un des premiers films catastrophe. Une histoire d’avion en perdition avec une bombe dans sa soute et à son bord Virginia Mayo et Guy Madison.
Ilona Massey se fond ensuite dans la discrétion mais reste fidèle à sa patrie d’adoption. C’est dans le Maryland qu’elle s’éteint, le 20 Août 1974, peu après avoir fêté ses 64 ans. Un cancer avait eu raison du rossignol hongrois.
© Céline COLASSIN

1935 | Le ciel sur la terre ( der himmel auf erden / himmel auf erden ) de E.W. Emo
avec Heinz Rühmann
+ chansons Cirque Saran ( Knox und die lustigen vagabunden / Zirkus Saran ) de E.W. Emo avec Hans Moser |
1937 | Rosalie – de W.S. Van Dyke
avec Nelson Eddy
+ chansons |
1939 | Balalaïka ( balalaika ) de Reinhold Schünzel
avec Charles Ruggles
+ chansons |
1941 | Rêve d’amour ( new wine / the great awackening / the melody master ) de Reinhold Schünzel
avec Alan Curtis
Cinquième bureau ( international lady ) de Tim Whelan avec George Brent CM Meet the stars #3: Variety reel #1 – de Harriet Parsons avec George Burns Seulement apparition CM Meet the stars #8: Stars past and present – de Harriet Parsons avec John Wayne Seulement apparition |
1942 | L’agent invisible ( invisible agent ) de Edwin L. Marin
avec Jon Hall
Frankenstein contre le loup-garou / Frankenstein rencontre le loup-garou ( Frankenstein meets the wolf man ) de Roy William Neill avec Lionel Atwill |
1946 | Féerie à Mexico ( holiday in Mexico ) de George Sidney avec Walter Pidgeon |
1947 | Poste avancé / Complot ( Northwest outpost / end of the rainbow ) de Allan Dwan avec Nelson Eddy |
1948 | Les pillards ( the plunderers ) de Joseph Kane
avec Rod Cameron
La pêche au trésor / La chasse au trésor ( love happy / kleptomaniacs ) de David Butler avec Groucho Marx |
1959 | Bagarre au-dessus de l’Atlantique ( jet over the Atlantic ) de Byron Haskin avec Guy Madison |
1967 | The cool ones / Cool baby, cool ! – de Gene Nelson avec Roddy McDowall |