George Sidney

Issu d’une grande famille d’artistes, George Sidney naît le 4 octobre 1911, à Long Island City, dans l’état de New York. Dès l’âge de quatorze ans, le jeune homme quitte le milieu familial et part en tournée avec une troupe de comédiens ambulants. Il parcourt ainsi toute l’Amérique du Nord, durant près de dix ans, puis s’installe finalement à Hollywood, en 1933.

George Sidney est aussitôt engagé, comme coursier, à la Metro-Goldwyn-Mayer où son père est directeur. Il gravit successivement tous les échelons des métiers du cinéma. Il devient rapidement le réalisateur des «Sreen Test» pour le studio et filme entre autres les débuts de Judy Garland et de Lana Turner. À partir de 1936, il tourne plusieurs courts métrages dont plusieurs épisodes de la série «Our gang» pour les productions de Hal Roach. En 1940, il réalise enfin son premier long métrage pour la MGM: «Free and easy» avec Ruth Hussey.

George Sidney entame ainsi une prolifique carrière au cours de laquelle il aborde tous les genres, mais c’est surtout dans la comédie musicale qu’il se distingue. Il obtient son premier triomphe en 1944 pour «Le bal des sirènes» avec la beauté aquatique Esther Williams. Ses films suivants, seront tous des succès commerciaux. Nous pouvons citer: «Escale à Hollywood» (1945) avec Frank Sinatra, «Les demoiselles Harvey» (1946) avec Judy Garland, «Eternels tourments» (1947) avec Spencer Tracy, «Les trois mousquetaires» (1948) avec Gene Kelly, «Annie, la reine du cirque» (1950) avec Betty Hutton, «Scaramouche» (1952) avec Stewart Granger et «Embrasse-moi chérie» (1953) avec Howard Keel.

Rappelons que George Sidney fut en 1944, l’un des fondateurs, puis le président pendant dix ans, des studios d’animation Hanna & Barbera. Par la suite, il sera aussi directeur de la guilde des réalisateurs de cinéma de 1951 à 1959, puis de 1961 à 1967.

Durant les années soixante, George Sidney tourne encore quelques superproductions, telles que: «Pepe» (1960) avec la star mexicaine Cantinflas, Maurice Chevalier et une pléiade de stars, «Bye bye Birdie» (1963) avec Janet Leigh et «L’amour en quatrième vitesse» (1964) avec le rockeur Elvis Presley. En 1967, le cinéaste réalise son dernier film «Half a sixpence» avec Tommy Steele et se retire pour se consacrer entièrement à sa nouvelle passion: la photographie. Certaines de ses œuvres seront notamment exposées au Museum of Modern Art et aux Nations Unies.

George Sidney ne sort de sa retraite que pour recevoir les prix ou les hommages qui l’honorent à travers le monde. En 1998, considéré comme l’un des maîtres de la comédie musicale à l’américaine, il est le premier à recevoir le Prix Président par la guilde des réalisateurs américains.

Atteint d’un cancer des ganglions depuis plusieurs mois, George Sidney meurt le 5 mai 2002 à Las Vegas dans le Nevada, des suites de complications d’un lymphome. Quelques années avant, il avait déclaré pour résumer sa vie: «J’avais le show-business dans le sang», que dire de plus!

© Philippe PELLETIER