1965 Opération tonnerre (thunderball) de Terence Young avec Sean Connery, Adolfo Celi & Desmond Llewelyn | 1966 Jeu de massacre – de Alain Jessua avec Jean-Pierre Cassel, Michel Duchaussoy & Nancy Holloway | 1970 Un peu de soleil dans l’eau froide – de Jacques Deray avec Marc Porel, Judith Magre & André Falcon | 1979 L’associé – de René Gainville avec Michel Serrault, Catherine Alric, Jean Martin, Judith Magre & René Alié | ||
Être la première «James Bond girl» du cinéma: une gageure pour une actrice française? Claudine Auger a relevé le défi et ouvert la voie à ses consœurs pour incarner la femme fatale à la française auprès du mythique et séducteur agent secret britannique! Née le 26 avril 1941 à Paris, elle devient mannequin et décroche le titre de Miss Cinémonde en 1957, puis celui de première dauphine de Miss Monde l’année suivante. Parallèlement, elle prend des cours de théâtre et se voit approchée par Pierre Gaspard-Huit, qu’elle épouse, pour tenir un petit rôle dans «Christine» (1958). Une évocation de la société viennoise d’avant la Première Guerre mondiale, nimbée de l’aura de deux icônes, Romy Schneider et Alain Delon.
Les portes du Septième Art s’entrouvrent. Choisie par Jean Cocteau pour personnifier la déesse Minerve dans son film «Le testament d’Orphée» (1959), Claudine Auger tourne avec Marcel Carné, Jean Girault, Philippe de Broca et c’est Henri Decoin qui lui offre son premier grand rôle, celui d’Isabelle, éprise d’Henri, frère de Louis XIV, dans «Le masque de fer» (1962). Trois ans plus tard, la sylphide, au joli visage ponctué d’un grain de beauté sous la lèvre, triomphe de Raquel Welch, Faye Dunaway et Julie Christie pour interpréter la séduisante «Domino» qui aide l’espion 007, campé par le charismatique Sean Connery, à démanteler une organisation criminelle dans «Opération tonnerre» (1965). Silhouette de rêve, moulée dans un maillot de bain blanc et noir, elle entre dans la légende et acquiert une célébrité mondiale.
La carrière de Claudine Auger ne franchit pas pour autant l’Atlantique et se déroule en grande partie dans des productions franco-italiennes. Fidèle à Jacques Deray, elle est à l’affiche du film d’aventure «L’homme de Marrakech» (1965), du drame adapté du roman de Françoise Sagan, «Un peu de soleil dans l’eau froide» (1970), et de deux thrillers «Flic story» (1975) et «Un papillon sur l’épaule» (1977). Sous la direction du réalisateur italien Ettore Scola, elle est la fille de Laurent de Médicis, dans l’Italie du XVe siècle, et séduit Belfagor, envoyé du diable sur terre sous les traits de Vittorio Gassman, dans «Belfagor le Magnifique» (1966). «Jeu de massacre» (1966), de Alain Jessua, la confronte à une joute délirante entre Jean-Pierre Cassel et Michel Duchaussoy. Aux côtés des divines Ursula Andress et Virna Lisi, Claudine Auger rivalise de charme dans une comédie de Luigi Zampa «Pas folles les mignonnes» (1967). Les tournages s’enchaînent et se diversifient. Dans «L’intrépide» (1974), de Jean Girault, Louis Velle s’échine à protéger d’un tueur Claudine Auger, journaliste victime d’une tragique confusion dans un train pour Nice. Dans «L’associé» (1979) de René Gainville, l’actrice est l’épouse de Michel Serrault qui s’invente un associé pour réussir à monter son cabinet financier.
La décennie 1980 est moins faste. Dans l’adaptation d’un roman de Guillaume Apollinaire, «Les exploits d’un jeune Don Juan» (1986) de Gianfranco Mingozzi, ou dans «Les vaisseaux du cœur» (1988) de Andrew Birkin, les rôles de mère succèdent à ceux d’épouse ou d’amante qu’évoque encore Philippe Noiret, s’épanchant auprès de Ornella Muti, dans «La femme de mes amours» (1988). Remariée avec l’homme d’affaires Peter Brent, Claudine Auger, qui a donné naissance à une fille à l’âge de 50 ans, décède à Paris le 18 décembre 2019. Elle qui disait que jouer du Molière au théâtre ou être une James Bond girl sur les écrans, «c’était un jeu, la même chose», a bien trop tôt fait faux Bond au cinéma…
© Isabelle MICHEL
1958 | Christine – de Pierre Gaspard-Huit avec Romy Schneider |
1959 | Le testament d’Orphée / Le testament d’Orphée, ou ne me demandez pas pourquoi ! – de Jean Cocteau avec Yul Brynner |
1960 | Terrain vague – de Marcel Carné
avec Roland Lesaffre
Les moutons de Panurge – de Jean Girault avec Darry Cowl |
1961 | Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain
Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger
Vadim avec Jean Murat
Segment « L’envie » de Edouard Molinaro |
1962 | Le masque de fer – de Henri Decoin avec Jean Marais |
1963 | À la française ( in the french style ) de Robert Parrish
avec Stanley Baker
Kali Yug, le mystère du temple hindou ( il mistero del tempio indiano ) de Mario Camerini avec Lex Barker Kali Yug, déesse de la vengeance ( Kali Yug , la dea della vendetta ) de Mario Camerini avec Ian Hunter |
1964 | Un certain désir / Passions dangereuses ( die lady ) de Hans Albin
avec Paul Hubschmid
Yoyo – de Pierre Etaix avec Pierre Etaix Una bella grinta – de Giuliano Montaldo avec Renato Salvatori |
1965 | Opération tonnerre ( thunderball / Ian Fleming’s thunderball ) de Terence Young
avec Sean Connery
L’homme de Marrakech – de Jacques Deray avec George Hamilton |
1966 | Opération San Gennaro ( operazione San Gennaro ) de Dino Risi
avec Nino Manfredi
La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman ( triple cross ) de Terence Young avec Christopher Plummer Belfagor le magnifique / Le diable amoureux ( l’arcidiavolo / il diavolo innamorato ) de Ettore Scola avec Mickey Rooney Jeu de massacre – de Alain Jessua avec Michel Duchaussoy |
1967 | Jeux d’adultes ( il padre di famiglia ) de Nanni Loy
avec Ugo Tognazzi
Pas folles les mignonnes ( le dolci signore ) de Luigi Zampa avec Franco Fabrizi Escalation ( l’integrato sessuale ) de Roberto Faenza avec Gabriele Ferzetti Flammes sur l’Adriatique – de Alexandre Astruc & Stjepan Cikes avec Gérard Barray Et si l’on faisait l’amour ? ( scusi, facciamo l’amore ? ) de Vittorio Caprioli avec Pierre Clémenti |
1968 | Le bâtard ( i bastardi / i gatti / the cats / sons of Satan ) de Duccio Tessari avec Rita Hayworth |
1969 | Oiseaux d’amour ( komm, süßer tod / liebesvögel / love birds / una strana voglia d’amore /
uccelli d’amore / vieni dolce morte ) de Mario Caiano
avec O.W. Fischer
Come ti chiami, amore mio ? – de Umberto Silva avec Tina Aumont |
1970 | Equinozio – de Maurizio Ponzi
avec Thomas Hunter
Un peu de soleil dans l’eau froide – de Jacques Deray avec Marc Porel |
1971 | La tarentule au ventre noir ( tarentola dal ventro nero ) de Paolo Cavara
avec Giancarlo Giannini
La baie sanglante ( reazione a catena / ecologia del delitto / l’antefatto / a bay of blood /before the fact-ecology of a crime / bloodbath / bloodbath bay of blood / carnage/ the ecology of a crime / last house on the left, part II / new house on the left / twitch of the death nerve ) de Mario Bava avec Luigi Pistilli |
1972 | Les ordres sont les ordres ( gli ordini sono ordini ) de Franco Giraldi
avec Monica Vitti
Meurtres au soleil ( un verano para matar / ricatto alla mala / summertime killer ) de Antonio Isasi-Isasmandi avec Karl Malden |
1973 | La dynamite est bonne à boire – de Aldo Sambrell avec Michel Bouquet |
1974 | Borsalino & Co. – de Jacques Deray
avec Alain Delon
Seulement apparition L’intrépide – de Jean Girault avec Louis Velle |
1975 | Flic story – de Jacques Deray
avec Jean-Louis Trintignant
Il calpacio – de Bruno Paolinelli avec Edmund Purdom |
1976 | Cuando los maridos iban a la guerra – de Ramón Fernández avec Arturo Fernández |
1977 | Les bonshommes / Piège à folles ( pane, burro e marmellata ) de Giorgio Capitani
avec Adolfo Celi
Le mystère du triangle des Bermudes ( il triangolo delle Bermude / the Bermuda triangle / devil’s triangle of Bermuda / the secret of the Bermuda triangle / el triángulo diabólico de las Bermudas ) de René Cardona Jr. avec John Huston Un papillon sur l’épaule – de Jacques Deray avec Lino Ventura |
1978 | Voyage avec Anita ( viaggio con Anita ) de Mario Monicelli
avec Goldie Hawn
Une langouste au petit déjeuner ( aragosta a colazione ) de Giorgio Capitani avec Claude Brasseur |
1979 | L’associé – de René Gainville
avec Michel Serrault
Fantastica – de Gilles Carle avec Serge Reggiani |
1980 | Prête-moi ta femme ( prestami tua moglie ) de Giuliano Carnimeo
avec Lando Buzzanca
Black Jack / Panique au casino / Brigade spéciale ( asalto al casino ) de Max H. Boulois avec Peter Cushing |
1983 | L’étrangère ( secret places ) de Zelda Barron avec Jenny Agutter |
1984 | Il pentito – de Pasquale Squitieri avec Max von Sydow |
1986 | Les exploits d’un jeune Don Juan ( l’iniziazione ) de Gianfranco Mingozzi avec Marina Vlady |
1987 | Un amore di donna – de Nelo Risi avec Ivan Desny |
1988 | La femme de mes amours ( il frullo del passero ) de Gianfranco Mingozzi avec Philippe Noiret |
1990 | La bocca – de Luca Verdone & Mara Bronzoni avec Alida Valli |
1992 | Les vaisseaux du cœur ( salt on your skin / desire ) de Andrew Birkin avec Vincent D’Onofrio |
1994 | Los hombres siempre mienten – de Antonio del Real avec Gabino Diego |