1963 La vie à l’envers – de Alain Jessua avec Anna Gaylor, Charles Denner, Nane Germon & Yvonne Clech | 1966 Jeu de massacre – de Alain Jessua avec Claudine Auger, Jean-Pierre Cassel, Michel Duchaussoy | 1972 Traitement de choc – de Alain Jessua avec Annie Girardot, Alain Delon, Michel Duchaussoy & Robert Hirsch | 1987 En toute innocence – de Alain Jessua avec Michel Serrault, Nathalie Baye & Suzanne Flon | ||
Né le 16 janvier 1932 à Paris, Alain Jessua débute par le biais de connaissances en tant que stagiaire dans le cinéma. À 19 ans, il travaille sur «Casque d’or» (1951) de Jacques Becker avec Simone Signoret. Il enchaîne avec un stage sur «Madame de ...» (1953) de Max Ophüls avec Danielle Darrieux. Il passe à l’assistanat sur «Mam’zelle Nitouche» (1953) où Yves Allégret remplace Max Ophüls à cause d’une mésentente avec Fernandel. Il retrouve Max Ophüls de «Lola Montès» (1954) avec Martine Carol. Il estimera plus tard, que sa collaboration avec Ophüls l’a le plus influencé pour sa carrière.
En 1956, Alain Jessua passe à la réalisation avec le court-métrage «Léon de la Lune» qui reçoit une mention spéciale au Prix Jean Vigo. Avec Léon Boudeville dans le rôle-titre, ce film sans dialogue suit le quotidien d’un clochard à Paris. En dépit du succès de film, il poursuit sa carrière d’assistant réalisateur avec Ralph Habib, Marcel Hanoun ou Marcel Carné. En 1963, il réalise son premier long-métrage «La vie à l’envers» où Charles Denner compose un agent immobilier qui s’isole dans son appartement à la recherche du bonheur. Cette fable métaphysique, qui lui vaut d’être comparé à Luis Buñuel, est récompensée du Prix de la première œuvre à Venise. Dans le même registre, il signe une fable sur le réel et la fiction «Jeu de massacre» (1966) avec Michel Duchaussoy qui rêve de vivre une vie de héros de bandes dessinées. Fleurtant avec la science-fiction, le film obtint le prix du scénario à Cannes.
Dans les années soixante-dix, Alain Jessua connaît son heure de gloire avec des œuvres qui se singularisent du cinéma français de l’époque. En 1972, il obtient un beau succès public avec «Traitement de choc» où Annie Girardot au bord de la dépression suit une cure de rajeunissement auprès de Alain Delon. Cette confrontation de deux monstres sacrés permet au cinéaste de livrer une réflexion sur le traitement des immigrés. Alain Jessua retrouve Alain Delon dans un thriller qui préfigure la télé-réalité «Armaguedon» (1976) où Jean Yanne interprète un homme à le recherche de la célébrité en défiant la police par des menaces terroristes. En 1978, il dirige Gérard Depardieu dans «Les chiens» qui dénonce les dérives du tout sécuritaire.
Alors qu’au début des années quatre-vingt émerge une nouvelle vague de cinéastes, Alain Jessua poursuit sa carrière sans connaître la reconnaissance de la décennie précédente. En 1982, il met en scène «Paradis pour tous» avec Patrick Dewaere qui se suicide peu avant la sortie. Dans cette comédie dramatique, l’acteur incarne un cadre dépressif qui, après une tentative de suicide, suit une thérapie novatrice mais devient un monstre dépourvu d’émotion. Il enchaîne avec «Frankenstein 90» (1984) avec Jean Rochefort et Eddy Mitchell, une parodie du film fantastique culte «Frankenstein». En 1987, il signe «En toute innocence» qui voit l’affrontement psychologique de Michel Serrault et Nathalie Baye. Après une dizaine d’années d’absence, il renoue avec le fantastique pour «Les couleurs du diable» (1996) où Ruggero Raimondi promet la gloire à un jeune peintre, incarné par Wadeck Stanczak, en échange de son talent et de son âme. Après ce film, Alain Jessua consacre la fin de sa vie à l’écriture d’une dizaine de romans. Au printemps 2017, la Cinémathèque Française lui consacre une rétrospective. Placé en réanimation en raison d’une pneumonie, Alain Jessua décède le 30 novembre 2017 à l’hôpital d’Evreux.
© Olivier SINQSOUS
1951 | Casque d’or – de Jacques Becker
avec Simone Signoret
Seulement stagiaire |
1952 | CM Le métier de danseur – de Jacques Baratier
Seulement assistant réalisateur |
1953 | Madame de… – de Max Ophüls
avec Danielle Darrieux
Seulement assistant réalisateur Mam’zelle Nitouche – de Yves Allégret avec Pier Angeli Seulement assistant réalisateur CM Chevalier de Ménilmontant – de Jacques Baratier avec Maurice Chevalier Seulement assistant réalisateur |
1954 | Oasis – de Yves Allégret
avec Michèle Morgan
Seulement assistant réalisateur TV Flash Gordon – de Gunther von Fritsch avec Steve Holland Série – Seulement assistant réalisateur sur 5 épisodes de la saison 1 Episode 10 : Flash Gordon and the return of the androids Episode 19 : The race against time Episode 20 : The witch of Neptune Episode 21 : Flash Gordon and the brain machine Episode 22 : Struggle to the end |
1955 | Lola Montès – de Max Ophüls
avec Martine Carol
Seulement assistant réalisateur |
1956 | CM Léon la Lune – de Alain Jessua
avec Léon Boudeville
+ scénario Prix Jean Vigo, France |
1957 | Escapade – de Ralph Habib
avec Louis Jourdan
Seulement assistant réalisateur |
1959 | Le huitième jour – de Marcel Hanoun
avec Emmanuelle Riva
Seulement assistant réalisateur |
1960 | Terrain vague – de Marcel Carné
avec Roland Lesaffre
Seulement assistant réalisateur |
1963 | La vie à l’envers – de Alain Jessua
avec Charles Denner
+ adaptation, dialogues, scénario & production Prix de la Meilleure Première Œuvre au festival du cinéma de Venise, Italie Prix Pasinetti au festival du cinéma de Venise, Italie |
1966 | Jeu de massacre – de Alain Jessua
avec Claudine Auger
+ adaptation, dialogues, scénario & production Prix du Scénario au festival du cinéma de Cannes, France |
1972 | Traitement de choc – de Alain Jessua
avec Annie Girardot
+ scénario & musique |
1976 | Armaguedon – de Alain Jessua
avec Alain Delon
+ scénario |
1978 | Les chiens – de Alain Jessua
avec Gérard Depardieu
+ adaptation, dialogues & scénario |
1982 | Paradis pour tous – de Alain Jessua
avec Patrick Dewaere
+ adaptation, dialogues, scénario & production |
1984 | Frankenstein 90 – de Alain Jessua
avec Jean Rochefort
+ scénario & production Prix du cinéma fantastique international du meilleur scénario au Fantasporto, Portugal |
1987 | En toute innocence – de Alain Jessua
avec Michel Serrault
+ adaptation, dialogues, scénario & production |
1996 | Les couleurs du diable – de Alain Jessua
avec Ruggero Raimondi
+ adaptation, dialogues, scénario & production |