![]() 1938 Je chante – de Christian Stengel avec Janine Darcey, Jean Tissier, Julien Carette, Félix Oudart & Margo Lion | ![]() 1941 Romance de Paris – de Jean Boyer avec Louise Sylvie, Jacqueline Porel, Jean Tissier et Fred Pasquali | ![]() 1943 Adieu Léonard – de Pierre Prévert avec Pierre Brasseur, Julien Carette, Jacqueline Pagnol & Simone Signoret | ![]() 1951 Bouquet de joie – de Maurice Cam avec Tilda Thamar, Roland Armontel, Henri Poupon & Milly Mathis | ||
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Charles Trénet naît le 18 mai 1913 dans la belle cité languedocienne de Narbonne. Son père Lucien Trénet notaire et violoniste amateur de talent est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Ses parents divorcent en 1920. Charles et son frère aîné Antoine sont confiés à la garde de leur père installé à Perpignan. À l’âge de quinze ans, Charles Trénet rejoint sa mère Marie-Louise à Berlin où elle vit avec le réalisateur et scénariste Benno Vichy. L’adolescent y découvre pendant près d’une année l’extraordinaire ambiance artistique de la république de Weimar.
En 1930, alors qu’il prépare à Paris les «Arts Déco» il commence une carrière cinématographique comme accessoiriste sur le plateau de «Chacun sa chance» de Hans Steinhoff et René Pujol avec Jean Gabin. En 1932, Benno Vigny de retour à Paris projette de réaliser le film musical «Bariole» avec Janine Crispin. Charles Trénet, qui n’a pas vingt ans mais a déjà écrit des poèmes et différents articles, se charge de composer les chansons et la musique. La même année, il rencontre un jeune pianiste, Johnny Hess, et forme avec lui le duo «Charles et Johnny» qui devient bientôt célèbre grâce à des interprétations légères et rythmées bien différentes du répertoire de Fréhel ou Damia et même du chanteur de charme Jean Sablon. Après son service militaire durant lequel il a composé «Y’a d’la joie» pour Maurice Chevalier, Charles Trénet reprend une carrière en solo. En 1938, alors qu’il passe en première partie de Lys Gauty, coiffé d’un chapeau mou, arborant un élégant complet à la boutonnière fleurie, il entonne, en roulant des yeux, des œuvres terriblement entraînantes: le «fou chantant» est né. Deux films, sans grande prétention mais dont il a réalisé l’accompagnement musical, et où il est l’acteur principal, voire même le scénariste, lui permettent au même moment de mieux conquérir encore la France entière.
Pendant la guerre Charles Trénet est accusé par des journalistes français collaborationnistes d’avoir des ancêtres juifs et il doit «prouver son ascendance aryenne». Mais il reprend très vite son activité de music-hall et participe même à des tournées en Allemagne avec d’autres chanteurs comme Edith Piaf. Il tourne également quatre films dont il a écrit la musique. De cette époque naît la très belle romance «Douce France». À la libération, Charles Trénet, qui compose toujours autant, entame une carrière Outre-Atlantique et se fait connaître dans les deux Amériques. «La mer» dans sa version anglaise devient un succès planétaire et le thème, jusqu’à nos jours, de nombreuses œuvres cinématographiques. Dans les années cinquante, tout en se produisant sur scène Trénet participe encore à quelques films où il joue son propre rôle de chanteur. Il apparaît discrètement dans un dernier long métrage en 1965.
Mais l’époque yéyé le met au placard tandis que ses fréquentations essentiellement masculines et souvent bien juvéniles lui apportent de désagréables tracasseries. Les décennies suivantes, l’artiste se limite à quelques salles de spectacles dont le prestigieux Olympia. Charles Trénet écrit encore des grands succès hors du temps comme «Fidèle» et il est redécouvert par les nouvelles générations. Il donne un dernier récital à quatre-vingt cinq ans. Cet extraordinaire artiste s’éteint des suites d’une attaque cérébrale à l’hôpital de Créteil en région parisienne le 19 février 2001, mais il est désormais un monument du patrimoine artistique français.
© Caroline HANOTTE

1930 | Chacun sa chance – de Hans Steinhoff & René Pujol
avec Jean Gabin
Seulement accessoiriste |
1932 | Bariole – de Benno Vigny
avec Janine Crispin
Seulement musique CM Paris Music-Hall numéro 6 – de Kurt Gerron |
1938 | La route enchantée – de Pierre Caron
avec Marguerite Moreno
+ scénario & musique Je chante – de Christian Stengel avec Janine Darcey + musique |
1941 | Romance de Paris – de Jean Boyer
avec Sylvie
+ musique |
1942 | Frédérica – de Jean Boyer
avec Elvire Popesco
+ musique |
1943 | Adieu Léonard / La bourse ou la vie – de Pierre Prévert
avec Simone Signoret
+ musique La cavalcade des heures – de Yvan Noé avec Gaby Morlay + musique |
1951 | Bouquet de joie – de Maurice Cam
avec Tilda Thamar
+ musique |
1954 | Dix à chaque doigt ( an jedem finger zehn ) de Erik Ode avec Hans Albers |
1957 | Printemps à Paris – de Jean-Claude Roy
avec Mona Goya
C’est arrivé à trente-six chandelles – de Henri Diamant-Berger avec Jane Sourza |
1964 | Solo de noche vienes – de Sergio Véjar
avec Elsa Aguirre
Seulement thème musical |
1965 | L’or du duc – de Jacques Baratier
avec Danielle Darrieux
+ musique |
1968 | Baisers volés – de François Truffaut
avec Delphine Seyrig
Seulement chansons & musique |
1971 | Smic Smac Smoc – de Claude Lelouch
avec Catherine Allégret
Seulement chansons – Non crédité |
1976 | L’argent de poche – de François Truffaut
avec Jean-François Stévenin
Seulement chansons & musique |
1991 | Toto le héros – de Jaco van Dormael
avec Michel Bouquet
Seulement chansons & musique |