![]() 193 Claudine à l’école – de Serge de Poligny avec Max Dearly, Suzet Maïs, Marcel Mouloudji & Pierre Brasseur | ![]() 1935 La Bandera – de Julien Duvivier avec Jean Gabin, Annabella, Pierre Renoir & Robert Le Vigan | ![]() 1946 Danse de mort – de Marcel Cravenne avec Erich von Stroheim, Jean Servais, María Denis & Denise Vernac | ![]() 1960 Lola – de Jacques Demy avec Anouk Aimée, Marc Michel, Elina Labourdette, Alan Scott & Jacques Harden | ||
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Marguerite Lion dit Margo Lion naît le 28 février 1899 dans la très cosmopolite Constantinople qui ne prendra le nom turc d’Istanbul qu’après la chute de l’Empire Ottoman. Au milieu des années vingt nous retrouvons Margo Lion à Berlin, ville qui connaît, sous la République de Weimar, une vie artistique et culturelle bouillonnante, et où fleurissent tous les talents et les originalités. La jeune femme se produit comme chanteuse satirico-réaliste et meneuse de revue. Sa voix aux modulations profondes et sa longue silhouette androgyne fascinent un large public. Mariée au célèbre librettiste Marcellus Schiffer, ami et associé du compositeur Mischa Spoliansky, elle est la grande vedette de la revue du Kurfürstendamm.
Pour le cinéma, Margo Lion fait une première figuration au temps du muet dans «K13 513» (1926) de Berthold Viertel, titre tiré du numéro d’un billet de banque qui passe de mains en mains dans l’Allemagne en crise de l’immédiat après-Première Guerre mondiale. Mais l’artiste montre vraiment tout son talent en 1930 en jouant Jenny la prostituée, aux côtés de Albert Préjean et Florelle, dans la version française de «L’opéra de quat’sous» (1930) de Georg Wilhelm Pabst d’après «Die dreigroschenoper» (1928) de Bertolt Brecht, mise en musique par Kurt Weill. Toujours à Berlin jusqu’au milieu des années trente, Margo Lion interprète encore une quinzaine de rôles notamment sous la direction de Anatole Litvak, Max Reichmann, Kurt Gerron. Après le suicide de son époux, elle tourne une dernière comédie musicale «Les dieux s’amusent» (1934) avec Henri Garat et Jeanne Boitel, puis elle préfère quitter une Allemagne désormais aux mains du parti national socialiste. Elle gagne Paris où elle participe encore à neuf films, en général des drames, avec des metteurs en scène comme Pierre Chenal, Julien Duvivier, Marcel Carné, Jean-Paul Paulin pour ne citer qu’eux. En 1939, dans son dernier film de la décennie, elle est la mère d’une élève de «Jeunes filles en détresse» mise en scène par Georg Wilhelm Pabst.
Margo Lion réussit à se réfugier dans le sud de la France après l’invasion allemande de juin 1940. Elle ne retrouve le chemin des studios qu’après la Libération pour occuper pendant plus de trente ans une solide place d’actrice de complément. En 1946, elle est notamment la sœur énergique de Jean Gabin, amoureux fou puis assassin de Marlene Dietrich, dans le film de Georges Lacombe, «Martin Roumagnac». Margo tourne de nouveau Outre-Rhin en 1951 et interprète sous la direction de Emil Edwin Reinert le rôle de Fanni Langkofler, dans «Verträumte tage» avec O.W. Fischer remplacé par Michel Auclair, dans la version française, «L’aiguille rouge». Elle travaille également en Espagne, «Nuit d’orage» (1951) avec le torero Mario Cabré et Anouk Aimée. À la fin de la décennie, elle est, entre autres, la surveillante de l’Institut Smolny que fréquente Romy Schneider, la «Katia» (1959) de Robert Siodmak. À partir des années soixante, Margo Lion est très sollicitée par la télévision et tournera encore un feuilleton à quatre-vingts ans révolus, ayant joué la maman de Annie Girardot dans «Docteur Françoise Gailland» (1975), pour son soixante-cinquième et dernier film.
Margo Lion qui fut un temps bien plus célèbre que Marlene Dietrich, dans le Berlin des Années Folles, s’éteint injustement presque oubliée, à quelques jours de fêter ses quatre-vingt-dix ans, à Annecy-le-Vieux, dans le département de Haute-Savoie, le 23 février 1989.
© Caroline HANOTTE

1926 | Les aventures d’un billet de dix marks ( die abenteuer eines zehnmarkscheines / K.13513 ) de Berthold Viertel avec Oskar Homolka |
1930 | L’opéra de quat’sous – de Georg Wilhelm Pabst avec Albert Préjean |
1931 | L’inconstante ( ich geh’ aus und du bleibst da ) de Hans Behrendt
avec Hans Brausewetter
L’inconstante. Je sors et tu restes là / Le roman d’un mannequin – de Hans Berendt & André Rigaud avec Georges Charlia Version française de « Ich geh’ aus und du bleibst da » Plus jamais d’amour ( nie wieder liebe ) de Anatole Litvak avec Harry Liedtke Calais-Douvres – de Jean Boyer avec Lilian Harvey Version française de « nie wieder liebe » La grande attraction ( die große attraktion ) de Max Reichmann avec Ivan Koval-Samborsky Vingt-quatre heures de la vie d‘une femme ( 24 studen aus dem leben einer frau ) de Robert Land avec Walter Rilla Les treize malles de monsieur O.F. ( die koffer des herrn O.F. ) de Alexis Granowsky avec Peter Lorre |
1932 | Stupéfiants – de Kurt Gerron & Roger Le Bon
avec Roger Karl
La chanson d’une nuit ( das lied einer nacht ) de Anatole Litvak avec Jan Kiepura La voie sans visage – de Leo Mittler avec Aimé Clariond Pour une blonde ( goldblondes mädchen, ich schenk’ dir mein herz : Ich bin ja so verliebt... / der glückszylinder ) de Rudolph Bernauer avec Felix Bressart CM Une nuit à Monte Carlo – de Robert Land avec Jean Dax |
1933 | Incognito / Son altesse voyage – de Kurt Gerron
avec Pierre Brasseur
Du haut en bas – de George Wilhelm Pabst avec Jean Gabin ...Und wer küßt mich ? – de E.W. Emo avec Theo Lingen Les mains qui guérissent / Des mains dans l’ombre ( hände aus dem dunkel ) de Erich Waschneck avec Walter Rilla |
1934 | Les dieux s’amusent – de Reinhold Schünzel & Albert Valentin avec Henri Garat |
1935 | La Bandera / La grande relève – de Julien Duvivier avec Pierre Renoir |
1936 | Jenny – de Marcel Carné avec Françoise Rosay |
1937 | L’homme de nulle part / Feu Mathias Pascal – de Pierre Chenal
avec Pierre Blanchar
L’alibi – de Pierre Chenal avec Erich von Stroheim Claudine à l’école / Claudine – de Serge de Poligny avec Max Dearly L’affaire Lafarge – de Pierre Chenal avec Raymond Rouleau La danseuse rouge – de Jean-Paul Paulin avec Maurice Escande |
1938 | Je chante – de Christian Stengel avec Charles Trénet |
1939 | Jeunes filles en détresse – de Georg Wilhelm Pabst avec André Luguet |
1945 | Tant que je vivrai – de Jacques de Baroncelli avec Ferruccio Tagliavini |
1946 | La foire aux chimères – de Pierre Chenal
avec Louis Salou
Martin Roumagnac – de Georges Lacombe avec Marlene Dietrich Danse de mort – de Marcel Cravenne avec Jean Servais |
1947 | Si jeunesse savait – de André Cerf
avec Saturnin Fabre
Une nuit à Tabarin – de Carl Lamac avec Robert Dhéry Le diable souffle – de Edmond T. Gréville avec Charles Vanel La fleur de l’âge – de Marcel Carné avec Julien Carette Inachevé |
1948 | Femme sans passé – de Gilles Grangier
avec François Périer
La femme que j’ai assassiné – de Jacques Daniel-Norman avec Charles Vanel |
1949 | Le furet – de Raymond Leboursier
avec Pierre Renoir
Ballerina – de Ludwig Berger avec Henri Guisol |
1950 | Quai de Grenelle – de Emil Edwin Reinert
avec Henri Vidal
Les amants de Bras-Mort /Les requins du fleuve – de Marcello Pagliero avec Franck Villard |
1951 | Nuit d’orage / Annette ( noche de tormenta ) de Marcel Jauniaux & Jaime de Mayora
avec Mario Cabré
L’aiguille rouge ( verträumte tage ) de Emil Edwin Reinert avec O.W. Fischer L’aiguille rouge – de Emil Edwin Reinert avec Jean Marchat Version française de « verträumte tage » |
1952 | Les amours finissent à l’aube – de Henri Calef avec Georges Marchal |
1953 | Mam’zelle Nitouche – de Yves Allégret
avec Fernandel
Le grand jeu – de Robert Siodmak avec Jean-Claude Pascal |
1955 | Je plaide non coupable / Crime passionnel – de Edmond T. Gréville avec John Justin |
1958 | Le fauve est lâché – de Maurice Labro
avec Lino Ventura
Julie la rousse – de Claude Boissol avec Daniel Gélin |
1959 | Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini
avec Jeanne Moreau
Katia / Une jeune fille, un seul amour ( Katja, die ungekrönte kaiserin ) de Robert Siodmak avec Curd Jürgens |
1960 | Lola – de Jacques Demy avec Anouk Aimée |
1961 | Jusqu’à plus soif – de Maurice Labro avec Noël Roquevert |
1963 | Nick Carter va tout casser – de Henri Decoin avec Eddie Constantine |
1964 | Coplan prend des risques / Coplan agent 005 – de Maurice Labro avec Virna Lisi |
1967 | Le fou du labo IV – de Jacques Besnard avec Pierre Brasseur |
1970 | La rupture – de Claude Chabrol
avec Jean-Pierre Cassel
La faute de l’Abbé Mouret – de Georges Franju avec Francis Huster Le petit matin – de Jean-Gabriel Albicocco avec Mathieu Carrière |
1971 | L’humeur vagabond – de Edouard Luntz
avec Michel Bouquet
La vie facile – de Francis Warin avec Bernard Haller |
1975 | Docteur Françoise Gailland – de Jean-Louis Bertucelli avec Annie Girardot |