![]() 1938 Entrée des artistes – de Marc Allégret avec Louis Jouvet, Odette Joyeux & Claude Dauphin | ![]() 1943 Le carrefour des enfants perdus – de Léo Joannon avec René Dary, Serge Reggiani & Jean Mercanton | ![]() 1954 Du rififi chez les hommes – de Jules Dassin avec Jean Servais, Carl Möhner & Robert Manuel | ![]() 1987 Le complot (to kill a priest) de Agnieszka Holland avec Christophe Lambert, Ed Harris & Pete Postlethwaite | ||
![]() |

Deux grands yeux noirs dans un visage ravissant, un petit nez qui fronce et un sourire printanier, Janine Darcey est comme une eau pure, l’image même de l’innocence. Fraîche fille du peuple dans «Entrée des artistes» (1938) de Marc Allégret, qui la fait connaître, elle baisse pudiquement les yeux devant le regard impérieux du professeur Louis Jouvet et émeut de sa candeur un Claude Dauphin déjà aguerri. Née le 14 janvier 1917 à Asnières-sur-Seine, elle fait une partie de ses études en Angleterre, puis, à son retour, attirée par la scène, suit des cours de comédie et fait un peu de figuration au cinéma. Elle débute au théâtre à la fin de la guerre dans «Un dîner de famille», une pièce de Jean Bernard-Luc donnée à la Michodière. Dix ans plus tard, elle monte sur la scène du théâtre Michel, pour jouer, sous la direction de Pierre Dux, «Mon ami Guillaume», une pièce de Gabriel Arout et Jean Locher, avant d’incarner la femme de Christian Marin dans «John Smith 1er» (1960) de Jaime Silas.
Après «Entrée des artistes», qui lance sa carrière, Janine Darcey tourne quelques films ambitieux, qui restent dans nos mémoires: dans «Entente cordiale» (1939) de Marcel L’Herbier, elle souligne à sa manière, par son union avec un officier français, Pierre Richard-Wilm, le rapprochement franco-anglais, puis c’est «Cavalcade d’amour» (1939) de Raymond Bernard, avec Michel Simon, et «Le carrefour des enfants perdus» (1943) de Léo Joannon, où elle campe une surveillante compréhensive du centre de rééducation dirigé par René Dary. C’est dans ce film qu’elle rencontre son futur mari et le père de ses enfants, Serge Reggiani. Pour le reste, Janine Darcey est moins regardante et tourne des bandes médiocres, sous la direction de réalisateurs souvent routiniers: dans «Sixième étage» (1939) de Maurice Cloche, elle succombe au charme d’un suborneur sans scrupule, incarné par Pierre Brasseur, qui lui fait un enfant, et, dans «L’auberge de l’abîme» (1942) de Willy Rozier, avec Roger Duchesne, elle cache, avec son père, un ancien officier bonapartiste accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis.
Janine Darcey maîtrise l’anglais, ce qui lui permet d’apparaître dans quelques films tournés en Angleterre: «French without tears» (1939) de Anthony Asquith, avec Ray Milland, qui se passe dans une école d’apprentissage intensif du français, ou encore «Old bill and son» (1940) avec John Mills. À partir de la fin des années 40, ses rôles s’espacent et deviennent plus secondaires. Elle joue dans des films dont Serge Reggiani est la vedette, comme «Le dessous des cartes» (1947) de André Cayatte ou «Le mystère de la chambre jaune» (1948) de Henri Aisner. Sa carrière continue à s’essouffler dans la décennie suivante, et ses personnages n’ont pas même de noms: elle est ainsi une assistante sociale dans «Les compagnes de la nuit» (1953) de Ralph Habib, une mère célibataire dans «Les enfants de l’amour» (1953) de Léonide Moguy, ou la propriétaire d’un hôtel dans «Un témoin dans la ville» (1958) de Edouard Molinaro.
Puis, dans les années 60, Janine Darcey se tourne vers la télévision, apparaissant dans un épisode du «Théâtre de la jeunesse» (1964), où elle incarne la femme de Georges Méliès, ou dans un autre des «Enquêtes du commissaire Maigret» (1971). Jusqu’à la fin de sa vie, elle continue d’enchaîner les petits rôles. Très éprouvée par le suicide de son fils Stéphan, en 1980, Janine Darcey vit éloignée des milieux du cinéma et s’éteint le 1er octobre 1993 à Fontenay-lès-Briis.
© Jean-Pascal LHARDY

1935 | La tendre ennemie – de Max Ophüls avec Lucien Nat |
1936 | Le mioche – de Léonide Moguy
avec Lucien Baroux
Sœurs d’armes – de Léon Poirier avec Thomy Bourdelle L’assaut – de Pierre-Jean Ducis avec Charles Vanel Trois artilleurs au pensionnat – de René Pujol avec Raymond Cordy CM Voilà Paris – de Claude Bayser avec Bernard Lajarrige |
1937 | Franco de port – de Dimitri Kirsanoff
avec Robert Le Vigan
Double crime sur la ligne Maginot – de Félix Gandéra avec Victor Francen La plus belle fille du monde – de Dimitri Kirsanoff avec Georges Rollin |
1938 | Entrée des artistes – de Marc Allégret
avec Louis Jouvet
Orage – de Marc Allégret avec Charles Boyer Le drame de Shanghai – de Georg Wilhelm Pabst avec Raymond Rouleau Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal avec Lisette Lanvin Le petit chose – de Maurice Cloche avec Fernand Charpin Je chante – de Christian Stengel avec Charles Trénet |
1939 | Entente cordiale – de Marcel L’Herbier
avec Pierre Richard-Willm
L’écurie Watson / En français messieurs ( french without tears ) de Anthony Asquith avec Ray Milland Cavalcade d’amour – de Raymond Bernard avec Claude Dauphin Sixième étage – de Maurice Cloche avec Pierre Brasseur |
1940 | Parade en sept nuits – de Marc Allégret
avec Jules Berry
La nuit merveilleuse – de Jean-Paul Paulin avec Fernandel Old Bill and son – de Ian Dalrymple avec John Mills Tobie est un ange – de Yves Allégret avec Rellys |
1941 | Les hommes sans peur – de Yvan Noé
avec Jean Murat
Les petits riens – de Raymond Leboursier avec Raimu Six petites filles en blanc – de Yvan Noé avec Jean Murat CM La belle vie – de Robert Bibal avec Claude Dauphin |
1942 | Cap au large – de Jean-Paul Paulin
avec Robert Lynen
L’auberge de l’abîme – de Willy Rozier avec Aimé Clariond La bonne étoile – de Jean Boyer avec Julien Carette |
1943 | Le carrefour des enfants perdus – de Léo Joannon avec René Dary |
1946 | CM Un drame au cirque – de Marc Allégret avec Micheline Presle |
1947 | Le dessous des cartes – de André Cayatte avec Serge Reggiani |
1948 | Le mystère de la chambre jaune – de Henri Aisner avec Pierre Renoir |
1949 | Retour à la vie – de Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Dréville & Georges Lampin
avec François Périer
Segment « Le retour d’Antoine » de Georges Lampin |
1951 | CM Vedettes sans maquillage – de Jacques Guillon
avec Michel Simon
Seulement apparition |
1953 | Les compagnes de la nuit – de Ralph Habib
avec Pierre Cressoy
Les enfants de l’amour – de Léonide Moguy avec Jean-Claude Pascal |
1954 | Du rififi chez les hommes – de Jules Dassin avec Jean Servais |
1958 | Un témoin dans la ville – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura |
1961 | La ligne droite – de Jacques Gaillard avec Daniel Ivernel |
1962 | Le glaive et la balance – de André Cayatte avec Anthony Perkins |
1967 | Les risques du métier – de André Cayatte avec Jacques Brel |
1974 | Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel avec Michel Piccoli |
1978 | La carapate – de Gérard Oury
avec Pierre Richard
Coup de tête – de Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dewaere |
1979 | L’adolescente – de Jeanne Moreau avec Simone Signoret |
1983 | Une américaine à Paris ( american dreamer ) de Rick Rosenthal avec Giancarlo Giannini |
1984 | Le bon plaisir – de Francis Girod avec Michel Serrault |
1987 | Le complot ( to kill a priest / Popieluszko / zabic ksiedza ) de Agnieszka Holland avec Christophe Lambert |
1988 | Moitié-moitié – de Paul Boujenah avec Michel Boujenah |
1990 | Une époque formidable… – de Gérard Jugnot
avec Richard Bohringer
La montre, la croix et la manière ( the favour, the watch and the very big fish ) de Ben Lewin avec Bob Hoskins |
1991 | Un homme et deux femmes – de Valérie Stroh avec Lambert Wilson |
1992 | Délit mineur – de Francis Girod avec Claude Brasseur |
1993 | Priez pour nous – de Jean-Pierre Vergne avec Thomas Rochefort |