Sydney Pollack

Enfant d’immigrés juifs russes, Sydney Pollack naît le 1er juillet 1934, à Lafayette, dans l’état d’Indiana, aux Etats-Unis. Après le lycée, il part pour New York afin d’étudier l’art dramatique. Il suit les cours de Sanford Meisner à la «Neighborhood Playhouse», avant d’y enseigner lui-même des 1958. Sydney Pollack débute comme comédien pour la télévision en 1959. Sa première apparition au cinéma date de 1962 dans «La guerre est aussi une chasse» de Denis Sanders, avec John Saxon. Sur le tournage, il rencontre un autre jeune comédien qui fait également ses premiers pas dans le métier, Robert Redford avec qui il restera ami. Il continue à jouer et à réaliser quelques séries télévisées comme «Les accusés» (1961/65), avec E.G. Marshall. Durant cette période il tourne simultanément quelques épisodes de la série «Ben Casey», avec Vince Edwards, un épisode de «The Alfred Hitchcock hour», avec Alfred Hitchcock lui-même. En 1963 il supervise la version américaine du chef-d’œuvre de Luchino Visconti «Le guépard», avec Burt Lancaster, Claudia Cardiale et Alain Delon. Puis, il reçoit un «Emmy Award» pour sa mise en scène de l’épisode «The game» (1963) du «Bob Hope present the Chrysler Theatre». Il dirige également, en 1964, un volet de la série à succès «Le fugitif» avec David Janssen.

C’est en 1965 que Sydney Pollack signe sa première réalisation pour le cinéma, avec «La mort au bout du fil» mettant en scène Anne Bancroft. L’année suivante, il retrouve Robert Redford, pour «Propriété interdite» avec également Natalie Wood et Charles Bronson. Il tourne ensuite deux films avec Burt Lancaster, un western: «Les chasseurs de scalps» (1968), puis un film de guerre: «Un château en enfer» (1969), avec Peter Falk et Telly Savalas. La même année, il réalise «On achève bien les chevaux» avec Jane Fonda. En 1972, il collabore une nouvelle fois avec Robert Redford pour «Jeremiah Johnson», un western épique qui est en sélection officielle lors du vingt-sixième festival de Cannes.

Sydney Pollack touche à tous les genres cinématographiques, ce qui lui permet d’aborder des thèmes qui lui tiennent à cœur, avec toujours autant de succès. Du drame, au western, en passant par le thriller politique comme «Les trois jours du condor (1975), la comédie délirante «Tootsie» (1982) avec Dustin Hoffman, ou encore la fresque romanesque «Out of Africa» (1985) qui remporte sept Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Les années quatre-vingt dix ne seront pas autant inspirées pour le cinéaste, malgré l’excellent «La firme» (1993), avec Tom Cruise, il revient, peu à peu, vers son métier initial: acteur. Il apparaît dans «Maris et femmes» (1992) de Woody Allen, ou encore «Eyes wild shut» (1998), de Stanley Kubrick. Il reste très actif grâce à sa maison de production qu’il a créé en 1985 (Mirage Production) en produisant notamment «Présumé innocent» (1989) de Alan J. Pakula, «Suzy et les Baker boys» (1989) de Steve Kloves, «Raison et sentiments» de Ang Lee (1994) ou encore «Retour à Cold Mountain» (2002), de Anthony Minghella. Il revient à la réalisation en 2005, en dirigeant Nicole Kidman et Sean Penn dans un thriller politique «L’interprète», qui sera son dernier film.

Par la suite, Sydney Pollack se consacre exclusivement à la production et apparaît par amitié dans quelques films, documentaires et séries télévisées. Il nous quitte le 26 mai 2008, à l’âge de soixante-quatorze ans, emporté par un cancer. C’est, sans nul doute, son plus mauvais rôle.

© Christophe LAWNICZAK