Anne Bancroft

Issue d’une famille d’émigrés italiens, Anna Maria Louisa Italiano est née le 17 septembre 1931, dans le quartier du Bronx, de New York. Elle connaît très tôt l’envie de se produire en public, d’abord pour le cercle familial, ensuite pour des spectacles scolaires. Diplômée de la Christopher Colombus High School de New York, elle s’oriente vers une carrière scientifique. Parallèlement à sa formation universitaire, la jeune fille suit des cours de danse et d’art dramatique.

En 1949, remarquée par le producteur de télévision Worthington Minor, elle débute sa carrière artistique sous le nom de Anne Marno, en apparaissant des plusieurs séries télévisées. Deux ans plus tard, elle signe un contrat de deux ans avec la Twentieth Century Fox. Elle adopte définitivement le nom de Anne Bancroft et joue un rôle secondaire, dans «Troublez-moi ce soir», aux côtés de Marilyn Monroe et Richard Widmark. Au cours des années cinquante, elle enchaîne une quinzaine de films, passant du film d’aventures, aux fresques historiques et du drame au western. Elle est en autre, la partenaire de Victor Mature dans «Les gladiateurs (1953) et de Anthony Quinn dans «Le roi du racket» (1955).

Lasse du manque de consistance des scénarii proposés, Anne Bancroft accepte, en 1958, la proposition de Arthur Penn pour jouer à Broadway dans «Deux sur une balançoire» (1958-1959) avec Henry Fonda. La pièce est un triomphe et sera jouée 750 fois. Anne remporte un Tony Award pour sa composition remarquable et décroche un second trophée pour «Miracle en Alabama» (1959-1961), un drame de William Gibson une nouvelle fois mis en scène par Arthur Penn. En 1962, l’adaptation cinématographique de cette dernière pièce, lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice. Anne passe avec succès, le cap de comédienne de films de série B, au statut de star. Elle choisit alors minutieusement les sujets qui lui sont proposés. Elle tourne pour Jack Clayton dans «Le mangeur de citrouilles» (1964) ce qui lui rapporte un prix d’interprétation à Cannes et un Golden Globe. Puis elle est l’héroïne de «Frontière chinoise» (1966), un film de John Ford. Enfin, elle s’impose définitivement comme l’une des plus grandes actrices avec «Le lauréat» (1967) de Mike Nichols, où elle incarne la quadragénaire Madame Robinson qui séduit le jeune étudiant Dustin Hoffman. Un autre Golden globe couronne sa composition.

Par la suite, Anne Bancroft joue régulièrement au théâtre ou au cinéma. Pour le grand écran, elle confirme son immense talent, notamment face à Jack Lemmon dans «Le prisonnier de la deuxième avenue» (1974), puis dans «Le tournant de la vie» (1977) de Herbert Ross, «Elephant man» (1980) de David Lynch, «Agnès de dieu» (1985) de Norman Jewison et «Torch song trilogy» (1988) de Paul Bogart. En 1979, elle tente une incursion dans la réalisation avec «Fatso», mais cette comédie dramatique à l’italienne très réussie est un échec et Anne ne renouvellera pas l’expérience.

Mariée une première fois au début des années cinquante, Anne Bancroft épouse en secondes noces, en 1964, le réalisateur Mel Brooks. Au début du vingt et unième siècle, atteinte d’un cancer de l’utérus, elle s’éloigne du monde du spectacle. Vaincue par le terrible mal, elle meurt le 6 juin 2005, au Mont Sinai Hospital de New York (Etats-Unis).

© Philippe PELLETIER