1943 Vivre libre (this land is mine) de Jean Renoir avec Charles Laughton, George Sanders & Walter Slezak | 1947 La fière Créole (the foxes of Harrow) de John M. Stahl avec Rex Harrison & Victor McLaglen | 1951 L’homme tranquille (the quiet man) de John Ford avec John Wayne, Barry Fitzgerald & Ward Bond | 1965 Rancho Bravo (the rare breed) de Andrew V. McLaglen avec James Stewart & Ben Johnson | ||
L’image de Maureen O’Hara au cinéma est ambivalente. On peut d’abord la voir comme une femme humiliée, traînée sur les chemins d’Irlande, dans «L’homme tranquille» (1952) de John Ford, par un John Wayne qui lui administre aussi une fessée mémorable dans «Le grand McLintock» (1963) de Andrew McLaglen. Mais cette native de la verte Erin, fière et ombrageuse, sait aussi tenir la dragée haute aux hommes. Sa splendide chevelure rousse, aux tons ardents, et ses yeux verts se marient si bien à la flamboyance chromatique d’Hollywood qu’on la surnomme «la reine du Technicolor».
Née à Dublin le 17 août 1920, Maureen O’Hara, de son vrai nom Maureen FitzSimons, rêve de devenir cantatrice, comme sa mère. Au milieu des années 30, décidée à jouer la comédie, elle suit les cours de l’école de théâtre du prestigieux «Abbey Theatre» de Dublin. Remarquée par Charles Laughton, elle signe un contrat avec la société que dirigent l’acteur et son associé, le producteur Erich Pommer. C’est ce qui lui permet , en 1939, de jouer aux côtés de Laughton dans le dernier film anglais de Alfred Hitchcock, «L’auberge de la Jamaïque». Dès lors, la carrière de l’actrice est lancée.
La photogénie exceptionnelle de Maureen O’Hara, cette présence immédiate à l’écran et son jeu à la fois assuré et tout en nuances en font une héroïne idéale de films d’aventures. Et d’abord de films de pirates bondissants, où, sa chevelure rousse au vent du large, elle est magnifiée par le Technicolor. C’est ainsi que, dans «Le cygne noir» (1942) de Henry King, elle tombe amoureuse du flibustier Tyrone Power, avant de succomber au charme de Paul Henreid qui, dans «Pavillon noir» (1945), de Frank Borzage, l’emmène en voyage de noce sur l’île de la Tortue. Dans le superbe film de George Sherman, «À l’abordage» (1952) avec Errol Flynn, Maureen O’Hara incarne une sémillante pirate, qui n’hésite pas à monter sur la brèche et à se lancer à l’abordage des vaisseaux de passage. Elle sait aussi manier la rapière dans des films de cape et d’épée comme «Les fils des mousquetaires» (1951) de Lewis Allen, où elle campe la fille d’Athos, auprès de Cornel Wilde en fils de D’Artagnan. Le charme lumineux de l’actrice se prête aussi à des turqueries comme «Sindbad le marin» (1946) de Richard Wallace, où elle incarne une envoûtante chercheuse de trésor, ou encore «Flame of Araby» (1951) de Charles Lamont, où elle prête vie à une princesse orientale.
Et puis, c’est la rencontre décisive avec John Ford, qui voue une véritable passion à Maureen O’Hara. De leur collaboration, vont naître des films mémorables et des personnages magnifiques. C’est d’abord la belle Angharad, amoureuse du pasteur, dans l’inoubliable «Qu’elle était verte ma vallée» (1941), puis la fière Kathleen York qui, dans «Rio Grande» (1950), veut, contre l’avis de son mari officier, arracher son fils à l’armée, ou encore cette Mary O’Donnell qui, dans le bouleversant «Ce n’est qu’un au revoir» (1954), avec Tyrone Power, reporte ses espoirs déçus de maternité sur tous les cadets de West Point. En 1960, Maureen O’Hara est apparue sur la scène de Broadway dans «Christine», un musical de Paul Francis Webster et Sammy Fain. Elle a aussi découvert la télévision à la fin de sa carrière, jouant dans des téléfilms comme «Le poney rouge» (1973) ou «Une dernière danse» (2000), son ultime rôle. C’est dans sa maison de Boise, dans l’Idaho, que Maureen O’Hara s’est éteinte le 24 octobre 2015.
© Jean-Pascal LHARDY
1937 | My irish Molly / Little Miss Mollie – de Alex Bryce
avec Tom Burke
Kicking the moon around / Millionaire Merry-go-round / The playboy – de Walter Forde avec Edward Rigby |
1939 | La taverne de la Jamaïque / L’auberge de la Jamaïque ( Jamaica Inn ) de Alfred Hitchcock
avec Charles Laughton
Quasimodo ( the hunchback of Notre Dame ) de William Dieterle avec Cedric Hardwicke |
1940 | A bill of divorcement / Never to love – de John Farrow
avec Herbert Marshall
Chantez, dansez, mes belles ! ( dance, girl, dance ) de Dorothy Arzner avec Louis Hayward |
1941 | L’amour fleurit en Argentine / Idylle en Argentine ( they met in Argentina ) de Leslie
Goodwins & Jack Hively
avec James Ellison
+ chansons Qu’elle était verte ma vallée ( how green was my valley ) de John Ford avec Walter Pidgeon Les gars de Tripoli ( to the shores of Tripoli ) de H. Bruce Humberstone avec Randolph Scott |
1942 | Les dix héros de West Point / Ceux de West Point ( ten gentlemen from West Point ) de
Henry Hathaway avec
Victor Francen
Le cygne noir ( the black swan ) de Henry King avec Tyrone Power Aventures en Libye / Le sergent immortel ( immortal sergeant ) de John M. Stahl avec Henry Fonda Vivre libre ( this land is mine ) de Jean Renoir avec Walter Slezak |
1943 | L’espion d’Hitler / Nid d’espions ( the fallen sparrow ) de Richard Wallace avec John Garfield |
1944 | Buffalo Bill – de William A. Wellman avec Joel McCrea |
1945 | Le pavillon noir / Le corsaire des sept mers ( the spanish main ) de Frank Borzage
avec Paul Henreid
Voyage sentimental / Conflit sentimental ( sentimental journey ) de Walter Lang avec William Bendix |
1946 | Voulez-vous m’aimer ? ( do you love me ? ) de Gregory Ratoff
avec Reginald Gardiner
+ chansons Sinbad le marin ( Sinbad the sailor ) de Richard Wallace avec Douglas Fairbanks Jr. |
1947 | L’amour au trot ( the homestretch ) de H. Bruce Humberstone
avec Cornel Wilde
La fière Créole ( the foxes of Harrow ) de John M. Stahl avec Victor McLaglen Le miracle de la 34ème rue ( miracle on 34th Street / the big heart) de George Seaton avec John Payne |
1948 | Bonne à tout faire ( sitting pretty ) de Walter Lang
avec Clifton Webb
Secret de femme ( a woman’s secret ) de Nicholas Ray avec Melvyn Douglas + chansons |
1949 | Rue interdite ( Britannia Mews / the forbidden street / affairs of Adelaide ) de Jean Negulesco
avec Dana Andrews
Father was a fullback – de John M. Stahl avec Fred MacMurray Bagdad – de Charles Lamont avec Vincent Price + chansons |
1950 | Sur le territoire des Comanches / Territoire Comanche ( Comanche territory ) de George
Sherman avec Macdonald Carey
Tripoli ( the first marines ) de Will Price avec Howard Da Silva Rio Grande – de John Ford avec John Wayne |
1951 | Les frères Barberousse / Le cheikh d’Arabie ( flame of Araby ) de Charles Lamont
avec Richard Egan
Les fils des mousquetaires ( at sword’s point / sons of the musketeers ) de Lewis Allen avec Robert Douglas L’homme tranquille ( the quiet man ) de John Ford avec Ward Bond + chansons |
1952 | À l’abordage / L’aigle de Madagascar ( against all flags ) de George Sherman
avec Errol Flynn
La loi du fouet ( Kangaroo ) de Lewis Milestone avec Peter Lawford La belle rousse du Wyoming / Une fille de feu ( the redhead from Wyoming ) de Lee Sholem avec Alex Nicol |
1953 | À l’assaut de Fort Clark ( war arrow ) de George Sherman avec Jeff Chandler |
1954 | Contrebande à Malaga / La rousse mène l’enquête ( Malaga / fire over Africa ) de Richard
Sale avec Guy Middleton
Ce n’est qu’un au revoir ( the long gray line ) de John Ford avec Donald Crisp |
1955 | Madame de Coventry / Par la chair et pas l’épée ( Lady Godiva /Lady Godiva of Coventry )
de Arthur Lubin avec George Nader
Le brave et la belle ( the magnificent matador / the brave and the beautiful ) de Budd Boetticher avec Anthony Quinn |
1956 | L’homme de Lisbonne ( Lisbon ) de Ray Milland
avec Claude Rains
Tout sauf la vérité ( everything but the truth ) de Jerry Hopper avec John Forsythe |
1957 | L’aigle vole au soleil ( the wings of eagles ) de John Ford avec Dan Dailey |
1959 | Notre agent à la Havane ( our man in Havana ) de Carol Reed avec Alec Guinness |
1960 | La fiancée de papa ( the parent trap ) de David Swift
avec Brian Keith
+ chansons |
1961 | Monsieur Hobbs prend des vacances ( Mr. Hobbs takes a vacation ) de Henry Koster
avec James Stewart
New Mexico / Les compagnons de la mort ( the deadly’s companions / Trigger happy ) Sam Peckinpah avec Steve Cochran + chansons |
1962 | La montagne des neuf Spencer / Le feu dans la montagne ( Spencer’s mountain ) de Delmer Daves avec Henry Fonda |
1963 | Le grand McLintock ( McLintock ! ) de Andrew V. McLaglen avec Patrick Wayne |
1964 | Le scandale de la Villa Fiorita ( the battle of the Villa Fiorita / affair at the Villa Fiorita ) de Delmer Daves avec Rossano Brazzi |
1965 | Rancho Bravo ( the rare breed ) de Andrew V. McLaglen avec Ben Johnson |
1969 | Et pourtant on s’aime ( how do I love thee ? ) de Michael Gordon avec Jackie Gleason |
1971 | Big Jake – de George Sherman avec Richard Boone |
1972 | Le poney rouge / Le poney doré ( the red pony ) de Robert Totten avec Jack Elam |
1977 | DO That’s action – de G. David Schine
avec Glenn Ford
Seulement apparition |
1990 | Ta mère ou moi ( only the lonely ) de Chris Colombus avec John Candy |
1994 | DO A century of cinema – de Caroline Thomas
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Botte d’Or aux Golden Boot Awards, USA ( 1991 ) Prix Living Treasure aux prix des critiques de cinéma de Seattle, USA ( 2002 ) Prix pour l’ensemble de sa carrière au prix du cinéma et de la télévision irlandaise, Irlande ( 2004 ) |