1933 La maternelle – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Gaston Séverin, Sylvette Fillacier & Mady Berry | 1934 Maria Chapdelaine – de Julien Duvivier avec Jean Gabin, Jean-Pierre Aumont & Thomy Bourdelle | 1942 Lumière d’été – de Jean Grémillon avec Pierre Brasseur, Paul Bernard & Madeleine Robinson | 1972 La mandarine – de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret, Annie Girardot & Murray Head | ||
Madeleine Renaud naît le 21 février 1900 à Paris. Elle appartient à une famille aisée mais son père décède alors qu’elle est encore en bas âge. Jeune fille alors qu’elle déclame avec talent lors d’une fête de bienfaisance, elle est encouragée à se présenter au concours d’entrée au conservatoire d’art dramatique de Paris. Après un premier prix de comédie, elle devient pensionnaire de la Comédie Française (1921) puis sociétaire (1928). Elle épouse en 1922, un comédien du Français de dix-huit ans son aîné, Charles Granval, dont elle aura un fils, Jean-Pierre, futur acteur et metteur en scène.
Elle débute au cinéma en 1922 dans «Molière, sa vie, son œuvre», un documentaire de Jacques de Féraudy. Puis elle joue dans «Vent debout» (1923), film de René Leprince, tourné à l’île de Bréhat et à Paimpol, et dans «La terre qui meurt» (1926), drame paysan vendéen, réalisé par Jean Choux d’après René Bazin. En 1931, Madeleine Renaud retrouve le cinéma devenu parlant en interprétant le principal rôle féminin dans «Le serment» de Henri Fescourt, avec Josette Day, film tourné en même temps par Gustav Molander dans sa version suédoise «En natt». La même année, elle est Marceline dans l’adaptation de «Jean de la Lune» de Marcel Achard, avec Jean-Pierre Aumont. Petite femme qui cache sous un physique quelconque, un caractère bien trempé, Madeleine devient la vedette de près d’une vingtaine de film durant les années trente. Elle a notamment pour partenaires Pierre Blanchar, Victor Francen, Pierre Brasseur mais aussi Jean Gabin dans «Le Tunnel» (1933) de Curtis Bernhardt, «Maria Chapdelaine» (1934) de Julien Duvivier, d’après Louis Hémon, et «Remorques» (1939) filmé par Jean Grémillon, l’un de ses réalisateurs favoris à l’époque.
Après une courte liaison avec un autre comédien du Français, Pierre Bertin, et un divorce en 1939, Madeleine Renaud épouse à l’automne 1940 un tout nouveau pensionnaire de l’Illustre Maison, Jean-Louis Barrault, de dix ans son cadet, rencontré lors du tournage de «Hélène» (1936) de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein. Sans délaisser les planches, la comédienne fait trois films durant la guerre dont «L’escalier sans fin» (1943) de Georges Lacombe, avec Pierre Fresnay. Elle quitte la Comédie Française, en 1945, et créé avec son mari sa propre compagnie théâtrale qui va s’installer un temps à la gare d’Orsay désaffectée, avant sa transformation en musée. Leur répertoire très varié évoluera des classiques à Eugène Ionesco et Jean Genet.
En 1946, la comédienne témoigne courageusement avec son mari, Pierre Renoir et Fernand Ledoux pour éviter la peine capitale à Robert Le Vigan. Par la suite, très prise par le théâtre, elle ne retrouve que très épisodiquement le cinéma avec notamment les rôles de Madame Tellier dans «Le Plaisir» (1950) de Max Ophüls, d’après Maupassant; de la prieure du «Dialogue des carmélites» (1959) d’après Georges Bernanos, avec Alida Valli; et de Mémé Boul pour «La mandarine» (1972) de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret et Annie Girardot. Elle travaille un peu à la télévision et tourne un dernier film en 1988 sous la direction de Francesca Comencini. Madeleine Renaud, grande dame du théâtre et du cinéma, disparaît presque centenaire le 23 septembre 1994, soit sept mois après le décès de Jean-Louis Barrault et cinquante quatre ans d’un mariage sur les planches comme à la ville.
© Caroline HANOTTE
1923 | Vent debout – de René Leprince avec Léon Mathot |
1926 | La terre qui meurt – de Jean Choux avec Georges Melchior |
1931 | Serments – de Henri Fescourt
avec André Burgère
Jean de la Lune – de Jean Choux avec Jean-Pierre Aumont Mistigri – de Harry Lachman avec Noël-Noël La couturière de Lunéville – de Harry Lachman avec Pierre Blanchar |
1932 | La belle marinière – de Harry Lachman avec Jean Gabin |
1933 | Le tunnel – de Curtis Bernhardt
avec Robert Le Vigan
Primerose – de René Guissart avec Henri Beaulieu La maternelle – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Gaston Séverin Boubouroche – de André Hugon avec Claude Dauphin Le voleur – de Maurice Tourneur avec Victor Francen |
1934 | Maria Chapdelaine – de Julien Duvivier
avec Thomy Bourdelle
La marche nuptiale – de Mario Bonnard avec Jean Marchat CM Un soir à la Comédie Française – de Léonce Perret avec Fernand Ledoux |
1935 | Les demi vierges – de Pierre Caron
avec Maurice Escande
Cœur de gueux ( cuor di vagabondo ) de Jean Epstein avec Charles Dechamps |
1936 | Les petites alliées – de Jean Dréville
avec Paul Azaïs
Hélène – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Jean-Louis Barrault |
1937 | L’étrange Monsieur Victor – de Jean Grémillon avec Raimu |
1939 | Remorques – de Jean Grémillon avec Charles Blavette |
1942 | Lumière d’été – de Jean Grémillon avec Pierre Brasseur |
1943 | L’escalier sans fin – de Georges Lacombe
avec Pierre Fresnay
Le ciel est à vous – de Jean Grémillon avec Charles Vanel |
1944 | DO De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain – de Sacha Guitry
Seulement voix |
1951 | Le plaisir – de Max Ophüls
avec Pierre Brasseur
Segment « La maison Tellier » |
1959 | Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau |
1962 | Le jour le plus long ( the longest day ) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton & Gerd Oswald avec John Wayne |
1968 | Le diable par la queue – de Philippe de Broca avec Yves Montand |
1971 | L’humeur vagabond – de Edouard Luntz avec Michel Bouquet |
1972 | La mandarine – de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret |
1976 | Des journées entières dans les arbres – de Marguerite Duras avec Bulle Ogier |
1983 | DO Jean-Louis Barrault, un homme de théâtre – de Muriel Balasch
avec Jean-Louis Barrault
Seulement apparition |
1987 | DO Kinder des Olymp : Madeleine Renaud und Jean Louis Barrault – de Birgitt Ashoff avec Jean-Louis Barrault |
1988 | La lumière du lac – de Francesca Comencini avec Nicole Garcia |