![]() 1972 Malicia (Malizia) de Salvatore Sampieri avec Alessandro Momo, Turi Ferro, Lilla Brignone & Tina Aumont | ![]() 1973 Sexe fou (sessomato) de Dino Risi avec Giancarlo Giannini, Alberto Lionello & Paola Borboni | ![]() 1974 Mon dieu comment suis-je tombée si bas? (mio Dio come sono caduta in basso!) de Luigi Comencini avec Ugo Pagliai | ![]() 1980 Passion d’amour (passione d’amore) de Ettore Scola avec Bernard Giraudeau & Jean-Louis Trintignant | ||
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Laura Antonelli c’est cette plastique irréprochable et ce visage à la fois sensuel et noble qui en a fait, pour Luchino Visconti, qui la dirigea, «la femme la plus belle de l’univers». Née Laura Antonaz le 28 novembre 1941 à Pola, en Italie, elle commence par enseigner l’éducation physique, à Rome, où elle s’est installée avec sa famille au début des années 1960 . Au même moment, son physique pulpeux lui vaut de paraître dans des romans-photos et dans de petits rôles au cinéma. Les producteurs lui proposent de se déshabiller un peu dans des films encore timides qui exploitent un filon érotique prometteur.
C’est ainsi qu’on peut voir Laura Antonelli dans «La révolution sexuelle» (1967) de Riccardo Ghione, qui vante les bienfaits d’une société permissive, où la liberté sexuelle serait complète, et dans le film de Massimo Dallamano inspiré du roman de Sacher-Masoch, «Vénus en fourrure» (1969), où l’actrice déambule nue sous son vison, épié par un voyeur qui veut ensuite la dominer. Après ce film sulfureux, interdit un temps par la censure, Laura Antonelli joue le rôle de la femme d’un photographe qui, en vacances à Bali, tombe amoureuse d’un Anglais dans «Incontro d’amore» (1970) de Paolo Heusch et Ugo Liberatore, qui mêle érotisme et magie noire. Et puis c’est «Malicia» (1972), le film de Salvatore Samperi qui rend Laura Antonelli célèbre et lui vaut maintes récompenses. Elle y incarne une domestique au charme trouble et au corps parfait, qui enflamme l’imagination d’un adolescent.
Dans le même temps, l’actrice débute une carrière remarquée en France, qui lui permet de mieux souligner ses talents d’actrice. Dans le film superbe et bondissant de Jean-Paul Rappeneau, «Les mariés de l’an II» (1970), Laura Antonelli est Pauline de Guérande, une fière amazone préparant un complot royaliste. C’est dans ce film qu’elle rencontre Jean-Paul Belmondo et devient sa compagne pour près d’une décennie. Elle interprète aussi Juliette Vaudreuil, pour laquelle Paul Crauchet, auteur dramatique, écrit une pièce, dans le premier film de Philippe Labro, «Sans mobile apparent» (1971). Et puis la voilà courtisée par Belmondo dans «Docteur Popaul (1972) de Claude Chabrol, où elle incarne sa séduisante belle-sœur. Elle a ensuite le privilège de tourner avec les plus grands réalisateurs italiens: dans «Mon Dieu comment suis-je tombée si bas?» (1974), Luigi Comencini lui donne une fois encore le rôle d’une bourgeoise perverse qui, s’apercevant qu’elle vient d’épouser son frère, tombe dans les bras de son chauffeur et se laisse aller à une relation saphique. C’est un personnage tragique qu’elle incarne dans le film de Luchino Visconti, «L’innocent» (1975), celui d’une femme bafouée par son mari qui, apprenant qu’elle est enceinte de son amant, va jusqu’à assassiner l’enfant qu’elle met au monde. Dans «Passion d’amour» (1980) de Ettore Scola, elle vit une tendre histoire d’amour avec un beau militaire incarné par Bernard Giraudeau. On voit encore Laura Antonelli dans «La Vénitienne» (1985) de Mauro Bolognini et dans l’adaptation de la pièce de Molière, «L’avaro» (1989) de Tonino Cervi, aux côtés de Alberto Sordi.
Et puis c’est la déchéance. En 1991, on trouve de la cocaïne chez Laura Antonelli, qui a maille à partir avec la justice. Au même moment, elle subit une intervention de chirurgie esthétique qui la défigure. Dès lors, elle se retire à Ladispoli, où elle vit recluse dans un petit appartement. Pour elle, «Laura Antonelli n’existe plus». Et c’est à Ladispoli qu’elle meurt toute seule le 22 juin 2015.
© Jean-Pascal LHARDY

1964 | Le cocu magnifique ( il magnifico cornuto ) de Antonio Pietrangeli avec Ugo Tognazzi |
1965 | Le sedicenni – de Luigi Petrini avec Carlo Giuffré |
1966 | L’espion qui venait du surgelé ( Dr. Goldfoot and the girl bombs / Dr. Goldfoot and the « S »
bombs / Dr. Goldfoot and the love bomb / Dr. Goldfoot and the sex bomb / spies come
from half-cold / the spy came from the semi-cold / two mafia guys from the FBI / le
spies vengono dal semiffredo / i due mafiosi dell FBI ) de Mario Bava
avec Vincent Price
Scusi, lei è favorevole o contrario ? – de Alberto Sordi avec Bibi Andersson |
1967 | La révolution sexuelle ( la rivoluzione sessuale ) de Riccardo Ghione avec Riccardo Cucciolla |
1968 | Les femmes sont dangereuses / Pleins feux sur l’archange (l’arcangelo ) de Giorgio Capitani avec Vittorio Gassman |
1969 | Un détective ( macchie di belletto / detective Belli / ring of death / execution ) de Romolo
Guerini avec Franco Nero
Vénus en fourrure ( la malizie di Venere / Venere nuda / devil in the flesh ) de Massimo Dallamano avec Régis Vallée Un nommé Sledge ( a man called Sledge / Sledge ) de Vic Morrow & Giorgio Gentili avec James Garner |
1970 | Incontro d’amore / Incontro d’amore : Bali – de Ugo Liberatore & Paolo Heusch
avec John Steiner
Gradiva – de Giorgio Albertazzi avec Peter Chatel Les mariés de l’an II – de Jean-Paul Rappeneau avec Pierre Brasseur |
1971 | Sans mobile apparent – de Philippe Labro
avec Jean-Pierre Marielle
Ma femme est un violon ( il merlo maschio ) de Pasquale Festa Campanile avec Lando Buzzana Le député plaît aux femmes / Obsédé malgré lui ( all’onorevole piacciono le donne / the eroticist / senato likes women ) de Lucio Fulci avec Lionel Stander |
1972 | Malicia / Malicia, bonne à tout faire ( Malizia / malice ) de Salvatore Sampieri
avec Alessandro Momo
Globe d’Or de la meilleure actrice par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie Ruban d’Argent de la meilleure actrice par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Docteur Popaul – de Claude Chabrol avec Jean-Paul Belmondo |
1973 | Sexe fou ( sessomato ) de Dino Risi
avec Giancarlo Giannini
Péché véniel ( peccato veniale ) de Salvatore Sampieri avec Alessandro Momo L’histoire de l’œil ( Simona ) de Patrick Longchamps avec Patrick Magee |
1974 | Mon dieu comment suis-je tombée si bas ? ( mio Dio come sono caduta in basso ! ) de Luigi
Comencini avec Jean Rochefort
Globe d’Or de la meilleure actrice par l’association de la presse étrangère, Rome, Italie |
1975 | Divine créature / La divine nymphe ( divina creatura ) de Guiseppe Patroni Griffi
avec Terence Stamp
L’innocent ( l’innocente ) de Luchino Visconti avec Massimo Girotti |
1976 | Tre scimmie d’oro – de Gianfranco Pagani avec Alberto Negro |
1977 | La maîtresse légitime ( mogliamante ) de Marco Vicario
avec Marcello Mastroianni
Black journal ( gran bollito / la signora degli orrori ) de Mauro Bolognini avec Max von Sydow |
1978 | Les monstresses ( letti selvaggi ) de Luigi Zampa avec Ursula Andress |
1979 | Le malade imaginaire ( il malato immaginario ) de Tonino Cervi avec Alberto Sordi |
1978 | Mi faccio la barca – de Bruno Corbucci avec Johnny Dorelli |
1980 | Passion d’amour ( passione d’amore / passion d’amore ) de Ettore Scola
avec Bernard Giraudeau
David du meilleur second rôle féminin, Italie |
1981 | Rosa ( casta e pura ) de Salvatore Samperi
avec Fernando Rey
Il turno – de Tonino Cervi avec Bernard Blier Les derniers monstres ( sesso e violentieri ) de Dino Risi avec Johnny Dorelli |
1982 | Viuuulentemente mia / Guardia e ladra – de Carlo Vanzina
avec Diego Abatantuono
Marche au pas ( porca vacca ! ) de Pasquale Festa Campanile avec Raymond Pellegrin |
1984 | Tranches de vie – de François Leterrier avec Christian Clavier |
1985 | L’enchaîné ( la gabbia ) de Giuseppe Patroni Griffi
avec Tony Musante
La Vénitienne ( la Venexiana ) de Mauro Bolognini avec Jason Connery |
1986 | Le grand magasin ( grandi magazzini ) de Franco Castellano & Giuseppe Moccia
avec Nino Manfredi
Rimini, Rimini – de Sergio Corbucci avec Sylva Koscina |
1987 | Roba da ricchi – de Sergio Corbucci avec Renato Pozzetto |
1989 | L’avare ( l’avaro ) de Tonino Cervi avec Christopher Lee |
1991 | Malicia 2000 ( Malizia 2000 / Malizia 2 mila ) de Salvatore Sampieri avec Roberto Alpi |