1959 Les liaisons dangereuses – de Roger Vadim avec Gérard Philipe, Jeanne Moreau & Annette Stroyberg | 1960 Salammbô (Salambò) de Sergio Grieco avec Jacques Sernas, Edmund Purdom & Raf Baldassarre | 1962 Adorable Julia (Julia, du bist zauberhaft) de Alfred Weidenmann avec Lilli Palmer, Charles Boyer & Jean Sorel | 1965 Nick Carter et le trèfle rouge – de Jean-Paul Savignac avec Eddie Constantine, Jo Dassin & Nicole Courcel | ||
La demoiselle, une jeune parisienne née dans sa bonne ville, le 19 août 1941 sous le patronyme complet de Micheline Yvette Bellec, est adoptée huit ans plus tard par le mari de sa mère, Christian Voituriez et s’appelle désormais Micheline Voituriez. Elle fait ses débuts au cinéma dans «Les Liaisons Dangereuses» de Roger Vadim, le film le plus attendu de l’année, entre Jeanne Moreau et Gérard Philipe. Elle n’a auparavant fait que deux figurations parce que «ça s’est trouvé comme ça», dans des films dont les vedettes étaient Dario Moreno ou Annie Cordy. Ses gaucheries de novice dans le métier d’actrice ajoutant encore à sa grâce touchante et juvénile. Avec son phrasé très particulier et sa mine éternellement boudeuse, Jeanne Valérie est une magnifique Cécile de Volanges. Et ceux qui la trouvent exaspérante, oublient que c’est bien là le propre de toutes les jeunes filles de son âge, et celui de mademoiselle de Volanges en particulier! Mais qui de plus est, Jeanne Valérie correspond à la jeune fille 1960, encore empreinte de bonnes manières très «vieille France» et patinée par une éducation rigide mais avide de libertés, dévorée par une soif de vivre et d’être enfin une femme. Envie de porter de jolies robes, de danser, de bronzer, de boire du scotch, de connaître les garçons et de dire enfin «zut» à papa et maman.
Le film terminé, Jeanne Valérie devient «Salammbô» (1960) en Allemagne, entre Jacques Sernas, le plus adorable des partenaires et Edmund Purdom. Elle glisse ensuite au plateau de «Adorable Julia» (1962), détournant le beau Jean Sorel du lit de la star Lilli Palmer. La jolie Jeanne continue une forte intéressante carrière au cinéma et à la télévision. C’est l’Italie qui fait le plus souvent appel à ses services. Durant toutes les années 60, elle est une actrice aussi présente sur les écrans qu’absente des colonnes de la presse à scandales. Tournant entre autres pour Alberto Lattuada, Mauro Bolognini ou Maurice Cloche, elle donne la réplique à quelques monstres sacrés comme Anouk Aimée, Eddie Constantine, Suzanne Flon, Nino Manfredi, Ginette Leclerc, Vittorio De Sica, Philippe Noiret, Francis Blanche, Gérard Blain, Jean Rochefort, Julian Sands ou Tchéky Karyo.
En 1969, Jeanne Valérie est de la triste aventure de «Joe Caligula» avec Gérard Blain et Ginette Leclerc qui fait là sa grande rentrée et compte bien sur le film pour se remettre en selle. Film qui malheureusement met des éternités pour trouver un distributeur. Qualifié de film «Erotico-intello», il fait une carrière très confidentielle avant de connaître avec le temps un certain succès de curiosité à défaut d’estime. C’est le moment que choisit Jeanne Valérie pour disparaître littéralement de la scène publique. On ne la reverra que peu, deux ou trois fois en…Quarante ans. C’est presque impossible à croire et pourtant, elle plaque tout a 27 ans! La femme qu’elle est dans la vie est déjà si loin de l’image qu’elle donne encore à l’écran. Au cinéma Jeanne est, reste et demeure une séduisante jeune fille. Dans la vie elle est la maman de quatre enfants.
L’espoir reste longtemps vivace de la revoir encore briller sur les écrans. Elle préfère la peinture où elle se révèle d’une sensibilité rare. Jeanne Valérie n’est plus une actrice, elle est un peintre qui vit de son art. Malheureusement, le crabe ignoble a fait son implacable travail. Jeanne s’en est allée entourée de ses enfants adorés le 25 septembre 2020.
© Céline COLASSIN – http://cinevedette3.unblog.fr/jeanne-valerie/
1958 | Cigarettes, whisky et p’tites pépées / Cigarettes, whisky et petites pépées – de Maurice
Régamey avec Pierre Mondy
Oh ! Qué mambo ! – de John Berry avec Dario Moreno |
1959 | À double tour – de Claude Chabrol
avec Jean-Paul Belmondo
Les liaisons dangereuses / Les liaisons dangereuses 1960 – de Roger Vadim avec Gérard Philipe Ça c’est passé à Rome ( la giornata balorda ) de Mauro Bolognini avec Jean Sorel Siega verde – de Rafael Gil avec Rafel Bardem |
1960 | Fausses ingénues ( labbra rosse ) de Giuseppe Bennati
avec Gabriele Ferzetti
Les plaisirs du samedi soir ( i piaceri del sabato notte ) de Daniele d’Anza avec Jean Murat Les pilules d’hercule ( le pillole di Ercole ) de Luciano Salce avec Francis Blanche Salammbô ( Salambò / the loves of Salammbo ) de Sergio Grieco avec Jacques Sernas |
1961 | Cadavres en vacances / Pas si folles les guêpes – de Jacqueline Audry
avec Gérard Séty
L’imprévu ( l’imprevisto ) de Alberto Lattuada avec Tomas Milian Le jeu de la vérité – de Robert Hossein avec Jean Servais Un sauvage, deux femmes / Un sauvage et deux femmes ( el último verano ) de Juan Bosch avec Georges Rigaud |
1962 | Mandrin / Mandrin, bandit gentilhomme – de Jean-Paul Le Chanois
avec Georges Rivière
Adorable Julia ( Julia, du bist zauberhaft ) de Alfred Weidenmann avec Charles Boyer |
1963 | La porteuse de pain – de Maurice Cloche
avec Philippe Noiret
Le sexe des anges ( le voci bianche / i castrati ) de Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa avec Paolo Ferrari |
1964 | Parlons femmes ( se permette parliamo di donne ) de Ettore Scola avec Vittorio Gassman |
1965 | Nick Carter et le trèfle rouge – de Jean-Paul Savignac
avec Nicole Courcel
077 intrigue à Lisbonne ( misión Lisboa / da 077 : Intriguo a Lisbona ) de Tulio Demicheli avec Fernando Rey |
1966 | Joe Caligula, du suif chez les dabes / Joe Caligula – de José Bénazéraff
avec Gérard Blain
Technique d’un meurtre ( tecnica di un omicidio / hired killer / professional killer / no tears for a killer ) de Franco Prosperi avec Robert Webber |
1967 | Les chiens verts du désert ( attento ai tre grandi / desert commandos/ fünf gegen Casablanca )
de Umberto Lenzi avec Ken Clark
L’amore è come il sole – de Carlo Lombardi avec Franco Ressel I diamanti che nessuno voleva rubare – de Gino Magini avec Salvo Randone |
1980 | La peau ( la pelle ) de Liliana Cavani avec Burt Lancaster |
1990 | Taboo / Epoux et amants ( la villa del venerdì ) de Mauro Bolognini avec Julian Sands |