1936 Courrier Sud – de Pierre Billon avec Pierre Richard-Willm, Charles Vanel, Jany Holt & Pauline Carton | 1942 Mademoiselle Béatrice – de Max de Vaucorbeil avec Gaby Morlay, André Luguet & Louise Carletti | 1948 Manèges – de Yves Allégret avec Bernard Blier, Simone Signoret, Jane Marken & Franck Villard | 1949 Millionnaires d’un jour – de André Hunebelle avec Gaby Morlay, Pierre Brasseur & Léon Bélières | ||
Un visage sévère, un physique banal, mais un talent certain, Jacques Baumer est un acteur français de théâtre et de cinéma méconnu. Jacques Henri Nusbaumer naît à Paris le 12 avril 1885. Il débute sa carrière d’artiste dans des pièces de théâtre, «La souriante Madame Beudet» (1921), de Denys Amiel ou «Dardamelle ou le cocu» (1922) de Émile Mazaud, et des opérettes, «La Maréchale Sans-Gêne» d’après Victorien Sardou et Emile Moreau, au théâtre du Châtelet. Toute sa vie, il reste attaché au théâtre, comme acteur mais aussi comme metteur en scène, pour des auteurs de renom, tels Jean Cocteau, Sacha Guitry ou Marcel Achard. Et c’est tardivement, à 40 ans, qu’il se lance dans le cinéma.
Ni son âge, ni son physique ne le prédisposent à jouer les jeunes premiers. Durant les vingt années de sa carrière à l’écran, Jacques Baumer tourne plus de 40 films, sous la direction de grands réalisateurs, comme Julien Duvivier, Marcel L’Herbier, Marcel Carné, Sacha Guitry ou Maurice Tourneur, et aux côtés d’acteurs reconnus, Raimu, Harry Baur, Jean Gabin, Michel Simon, Bernard Blier, Maurice Chevalier,... Mais, bien que de tempérament affirmé, il reste cantonné dans des seconds rôles et des personnages plutôt ternes, effacés au point qu’on a fini par oublier son talent malgré des interprétations incarnées avec naturel et sobriété. Il aborde le cinéma dans un film de Georges Lacombe, inspiré de l’œuvre de Guy de Maupassant, «Ce cochon de Morin» (1932), où sa personnalité s’impose dans le rôle principal du pauvre Morin. Il excelle aussi dans la peau d’êtres hypocrites et obséquieux, tel Chevrier dans «Mollenard» (1937), de Robert Siodmak, drame de la haine conjugale et de la déchéance, avec Harry Baur. Dans «Entente cordiale» (1939), de Marcel L’Herbier, il incarne, auprès de Gaby Morlay et Pierre Richard-Willm, Georges Clemenceau, rôle historique qui aurait pu lui donner une autre dimension, mais qui reste une exception dans sa filmographie.
L’univers judiciaire lui va bien. Jacques Baumer est commissaire dans «Café de Paris» (1938) et dans «Le jour se lève» (1939) de Marcel Carné, inspecteur dans «Derrière la façade» (1939). Il campe avec brio l’inflexible Procureur Rogissart face à Raimu, dans «Les inconnus dans la maison» (1941) de Henri Decoin, ou encore le retors Delbecq, ancien avoué et intendant de la comtesse dans «Le colonel Chabert» (1943), de René Le Hénaff, tiré du roman de Balzac. Le rôle de composition, sans doute le plus difficile qu’il endosse, est celui de Noirtier de Villefort, père du procureur Villefort, dans «Le comte de Monte Cristo» (1942), de Robert Vernay, d’après le chef-d’œuvre de Alexandre Dumas. Noirtier, que Dumas décrit comme «un cadavre avec des yeux vivants», est atteint du syndrome de l’enfermement (locked-in-syndrome). Paralysé dans un fauteuil à roulettes, il ne communique qu’avec le regard.
Dans un registre plus léger, Jacques Baumer s’illustre encore, dans l’un de ses derniers films, en maître d’équitation plein de bon sens, ami de Bernard Blier, dans «Manèges» (1947), de Yves Allégret. Son dernier rôle, très secondaire, il le tient auprès de Martine Carol dans «Caroline chérie» (1950) dirigé par Richard Pottier. Discret dans sa vie comme à l’écran, il décède l’année suivante, encore jeune (66 ans), le 20 juin 1951, à Montchauvet dans les Yvelines. Parisien de sa naissance à sa mort, il repose au cimetière du Père Lachaise.
© Isabelle MICHEL
1925 | Jean Chouan – de Luitz-Morat
avec René Navarre
Sérial en 8 épisodes 1 : La patrie en danger 2 : La bataille des cœurs 3 : Sur le pont de Pyrmil 4 : L’otage 5 : La citoyenne Maryse Fleurus 6 : Le comité de Salut Public 7 : La grotte aux fées 8 : Les soldats de France |
1932 | Ce cochon de Maurin – de Georges Lacombe avec Colette Darfeuil |
1933 | Étienne – de Jean Tarride avec Marthe Régnier |
1934 | La reine des resquilleuses – de Marco de Gastyne avec Max Dearly |
1936 | Courrier Sud – de Pierre Billon
avec Jany Holt
La belle équipe – de Julien Duvivier avec Viviane Romance La porte du large – de Marcel L’herbier avec Marcelle Chantal L’homme sans cœur – de Léo Joannon avec Marie Glory La glu – de Jean Choux avec Gilbert Gil |
1937 | Gribouille – de Marc Allégret
avec Michèle Morgan
Feu ! – de Jacques de Baroncelli avec Edwige Feuillère Un déjeuner au soleil – de Marcel Cravenne avec Gaby Morlay Désiré – de Sacha Guitry avec Arletty Double crime sur la ligne Maginot – de Félix Gandéra avec Véra Korène La tragédie impériale – de Marcel L’Herbier avec Jany Holt Mollenard – de Robert Siodmak avec Gabrielle Dorziat |
1938 | Légions d’honneur – de Maurice Gleize
avec Marie Bell
La piste du Sud – de Pierre Billon avec Jean-Louis Barrault Durand bijoutier – de Jean Stelli avec Blanche Montel Café de Paris – de Yves Mirande avec Simone Berriau Accord final – de Ignacy Rosenkranz avec Käthe von Nagy |
1939 | Jour se lève – de Marcel Carné
avec Annabella
Derrière la façade / 32, Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande avec Gaby Sylvia Entente cordiale – de Marcel L’Herbier avec Janine Darcey |
1940 | Paris-New York – de Yves Mirande avec Michel Simon |
1941 | Les inconnus dans la maison – de Henri Decoin avec Raimu |
1942 | Les affaires sont les affaires – de Jean Dréville
avec Charles Vanel
L’appel du bled – de Maurice Gleize avec Madeleine Sologne Le bienfaiteur – de Henri Decoin avec Suzy Prim Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment Mademoiselle Béatrice – de Max de Vaucorbeil avec Louise Carletti |
1943 | Le colonel Chabert – de René Le Hénaff
avec Aimé Clariond
Les ailes blanches – de Robert Péguy avec Marcelle Géniat Mahlia la métisse – de Walter Kapps avec Jean Servais Coup de tête – de René Le Hénaff avec Gisèle Casadesus |
1945 | Les caves du Majestic – de Richard Pottier avec Denise Grey |
1947 | Le comédien – de Sacha Guitry
avec Lana Marconi
Par la fenêtre – de Gilles Grangier avec André Alerme |
1948 | L’impasse des deux anges – de Maurice Tourneur
avec Simone Signoret
Manèges – de Yves Allégret avec Bernard Blier |
1949 | Le furet – de Raymond Leboursier
avec Pierre Renoir
Millionnaires d’un jour – de André Hunebelle avec Léon Bélières Ronde de nuit – de François Campeaux avec Tilda Thamar |
1950 | Ma pomme – de Marc-Gilbert Sauvajon
avec Maurice Chevalier
Caroline chérie – de Richard Pottier avec Martine Carol |