1944 La boîte aux rêves – de Yves Allégret avec Viviane Romance, Marguerite Pierry & Robert Pizani | 1950 Les amants de Bras-Mort – de Marcello Pagliero avec Nicole Courcel, Henri Genès & Philippe Nicaud | 1955 Les indiscrètes – de Raoul André avec Nicole Berger, Louise Carletti, Dany Carrel & Raymond Cordy | 1961 Bandes de lâches (una branco di vigliacchi) de Fabrizio Taglioni avec Pascale Petit, Roger Moore & Scilla Gabel | ||
Franck (ou Frank) Villard, de son vrai nom François Etienne Drouineau, naît le 24 mars 1917 à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Inférieure (Maritime depuis 1941). Après avoir terminé ses études, il suit une formation de peintre et de décorateur. Enrôlé durant la Seconde Guerre Mondiale, il réussit à se faire rapatrier en simulant des troubles épileptiques. Fin 1940, il se retrouve à Nice, sur le plateau du film «Cartacalha» de Léon Mathot, où il officie en tant qu’assistant-décorateur. Viviane Romance remarque le beau jeune homme et parvient à lui faire décrocher un petit rôle dans ce même film. Il a à nouveau Viviane Romance comme partenaire dans «Feu sacré» (1942). Les rôles ne tardent pas à se faire plus conséquents, des réalisateurs comme Yves Allégret et Jean Stelli le dirigent. Il est excellent face à Danièle Delorme dans «Gigi» (1948) ou dans «Manèges» (1949), où il interprète l’amant de Simone Signoret.
Rapidement, Franck Villard devient l’un des jeunes premiers les plus côtés du cinéma français. Sa haute taille, sa fine moustache et son physique de beau mâle viril lui font endosser des rôles de séducteurs et de bellâtres, ce dont il s’acquitte fort consciencieusement. Il partage l’affiche avec des actrices comptant parmi les plus reconnues de l’écran français: Arletty, Gaby Morlay ou encore Edwige Feuillère. Il est un militaire autrichien de la Seconde Guerre Mondiale dans «Fusillé à l’aube» (1950) de André Haguet, puis un romancier dans «La maison du silence» (1952) de Georg Wilhelm Pabst. De même, dans «Le garçon sauvage» (1951) de Jean Delannoy, il interprète un petit maquereau louche et veule, aux côtés de Dora Doll et Madeleine Robinson, puis en journaliste dans «Huis clos» (1954) de Jacqueline Audry, d’après Jean-Paul Sartre. Son profil ténébreux lui fait également camper les mauvais garçons dans des drames policiers. Sa notoriété, alors au sommet, dépasse les frontières hexagonales, et il tourne quelques films en Italie et en Espagne, sous la direction de Riccardo Freda, Fernando Cerchio et Luis César Amadori. Parallèlement au cinéma, Franck Villard mène une activité théâtrale, notamment avec «La rose mauve de Valentine» de Françoise Sagan, mis en scène de Yves Robert.
Néanmoins, la filmographie de Franck Villard, bien qu’honorable, se révèle chiche en chefs-d’œuvre impérissables et l’acteur figure dans beaucoup de films mineurs. S’il ne confirme pas tout à fait les espoirs mis en lui au départ, faute peut-être de grands metteurs en scène, il apparaît néanmoins dans des œuvres d’honnête facture. Ainsi, on le voit en faux-monnayeur minable dans «Le cave se rebiffe» (1961) et en gérant de boîte de nuit dans «Le gentleman d’Epsom» (1962), deux comédies signées Gilles Grangier et dialoguées par Michel Audiard, avec Jean Gabin en vedette. Après quelques rôles secondaires chez Gérard Oury et Gene Kelly, sa carrière s’interrompt brutalement à la fin des années soixante.
Après une longue pause, il apparaît brièvement dans la version intégrale d’«Apocalypse Now» (1979), baptisée «Apocalypse Now Redux», chef-d’œuvre démesuré et tourmenté de Francis Ford Coppola, avec Martin Sheen et Marlon Brando. Reconverti dans la télévision, il incarne le maréchal de Mac-Mahon dans «A une voix près… ou La naissance de la IIIème République» réalisé par Alexandre Astruc. Franck Villard succombe à une crise cardiaque le 18 septembre 1980, à Genève, alors qu’il y interprète, au théâtre, «Platonov» d’Anton Tchekhov.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1941 | Le dernier des six – de Georges Lacombe avec Michèle Alfa |
1942 | Cartacalha / Cartacalha, reine des gitans – de Léon Mathot
avec Maximilienne
Feu sacré – de Maurice Cloche avec Viviane Romance |
1944 | La boîte aux rêves – de Yves Allégret
avec Marguerite Pierry
Fausse identité – de André Chotin avec Raymond Bussières |
1945 | Le mystérieux monsieur Sylvain – de Jean Stelli
avec Simone Renant
Le mariage de Ramuntcho – de Max de Vaucorbeil avec Mona Dol |
1946 | L’ennemi sans visage – de Maurice Cammage & Robert-Paul Dagan
avec Louise Carletti
CM Vivre seul – de Max Joly avec Jacqueline Caurat |
1947 | Le signal rouge – de Ernest Neubach
avec Erich von Stroheim
Le cavalier de Croix-Mort / Une aventure de Vidocq – de Lucien Gasnier-Raymond avec Madeleine Robinson |
1948 | Les souvenirs ne sont pas à vendre – de Robert Hennion
avec Colette Darfeuil
Gigi – de Jacqueline Audry avec Gaby Morlay |
1949 | Vient de paraître – de Jacques Houssin
avec Blanchette Brunoy
Manèges – de Yves Allégret avec Simone Signoret L’ingénue libertine / Minne / Minne, l’ingénue libertine – de Jacqueline Audry avec Danièle Delorme |
1950 | Fusillé à l’aube – de André Haguet
avec Renée Saint-Cyr
Les amants de Bras-Mort /Les requins du fleuve – de Marcello Pagliero avec Nicole Courcel La belle image – de Claude Heymann avec Françoise Christophe |
1951 | Avalanche – de Raymond Segard
avec Gaby Sylvia
Le garçon sauvage – de Jean Delannoy avec Dora Doll Le cap de l’espérance – de Raymond Bernard avec Edwige Feuillère Jep le traboucaire – de Jean Faurez avec Claudine Dupuis Inachevé |
1952 | Wanda, la pécheresse / Le prix du péché ( Wanda la peccatrice ) de Duilio Coletti
avec Giulietta Masina
Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Eduardo De Filippo, Claude Autant-Lara, Jean Dréville, Roberto Rossellini, Georges Lacombe & Carlo Rim avec Viviane Romance Segment « La luxure » de Yves Allégret La maison du silence ( la conciencia acusa / la voce del silenzio ) de Georg Wilhelm Pabst avec Jean Marais |
1953 | Mandat d’amener – de Pierre Louis
avec Micheline Francey
Le secret d’Hélène Marimon ( il segreto di Elena / il tradimento di Elena Marimon ) de Henri Calef avec Isa Miranda Nuits andalouses ( noches andaluzas ) de Maurice Cloche & Ricardo Blasco avec Geneviève Page |
1954 | Huis clos – de Jacqueline Audry
avec Arletty
Boulevard du crime – de René Gaveau avec Maria Mauban |
1955 | Les indiscrètes – de Raoul André
avec Nicole Berger
La chasse aux maris / Jeunes filles d’aujourd’hui ( raggazze d’oggi ) de Luigi Zampa avec Françoise Rosay Je plaide non coupable / Crime passionnel – de Edmond T. Gréville avec Betty Stockfeld |
1956 | Alerte au deuxième bureau – de Jean Stelli
avec Geneviève Kervine
Soupçons – de Pierre Billon avec Anne Vernon Le château des amants maudits ( Beatrice Cenci ) de Riccardo Freda avec Micheline Presle |
1957 | Deuxième bureau contre inconnu – de Jean Stelli
avec Barbara Laage
Les mystères de Paris ( i misteri di Parigi ) de Fernando Cerchio avec Yvette Lebon Sylviane de mes nuits – de Marcel Blistène avec Giselle Pascal |
1958 | La Violetera ( la bella fioraia di Madrid ) de Luis César Amadori
avec Sara Montiel
Rapt au deuxième bureau – de Jean Stelli avec Dalida La main chaude – de Gérard Oury avec Macha Méril |
1959 | Enigme aux Folies-Bergère – de Jean Mitry
avec Bella Darvi
Détournement de mineurs – de Walter Kapps avec Nathalie Nattier |
1960 | Deuxième bureau contre terroristes – de Jean Stelli
avec Dominique Wilms
Le trésor des hommes bleus / Caravane pour Zagota ( el secreto de los hombres azules ) de Edmond Agabra avec Odile Versois |
1961 | Une dame aux camélias / Cet amour défendu ( la bella Lola ) de Alfonzo Balcázar
avec Sara Montiel
Le cave se rebiffe – de Gilles Grangier avec Martine Carol Le crime ne paie pas – de Gérard Oury avec Danielle Darrieux Gigot, le clochard de Belleville ( Gigot ) de Gene Kelly avec Jackie Gleason Bandes de lâches ( una branco di vigliacchi ) de Fabrizio Taglioni avec Pascale Petit |
1962 | Le gentleman d’Epsom / Les grands seigneurs – de Gilles Grangier avec Jean Gabin |
1963 | Le cave est piégé / La chasse à l’homme ( no tenas a la ley ) de Víctor Merenda
avec Dany Carrel
Mata-Hari / Mata Hari agent H-21 – de Jean-Louis Richard avec Jeanne Moreau |
1964 | Les bons vivants / Un grand seigneur – de Gilles Grangier & Georges Lautner
avec Mireille Darc
Segment « La fermeture » de Gilles Grangier Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Claire Maurier |
1966 | Soleil noir – de Denys de La Patellière avec Michèle Mercier |
1970 | Comptes à rebours – de Roger Pigaut avec Charles Vanel |
1978 | Apocalypse now – de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando |