Glenn Ford

Glenn Ford naît Gwyllyn Samuel Newton Ford, le 1er mai 1916, à Sainte-Christine-d’Auvergne, toute petite municipalité sur la rive nord du Saint-Laurent entre Québec et Trois-Rivières. Son père travaille pour l’une des compagnies canadiennes de chemin de fer. La famille gagne huit ans plus tard les Etats-Unis et s’installe en Californie.

Après avoir fait du théâtre en amateur, Glenn Ford se rapproche des studios en travaillant auprès des chefs décorateurs et des accessoiristes. Il est finalement engagé par la Columbia pour «Heaven with a barbed wire fence» (1939) de Ricardo Cortez, film où il interprète un employé new-yorkais qui se retrouve chef d’une petite exploitation en Arizona, aux côtés de Jean Rogers. Il enchaîne, en 1940, avec des productions aux sujets difficiles, notamment, deux films de Nick Grinde avec Rochelle Hudson: «Convicted woman» et «Men without souls». Il tourne également, dirigé par Charles Vidor, «The lady in question», d’après le «Gribouille» (1937) de Marc Allégret sur un scénario de Marcel Achard, tandis que Rita Hayworth reprend le rôle de Michèle Morgan. Il est très apprécié dans les «westerns» comme «Les desperados» (1943) avec Randolph Scott. Mais les Etats-Unis sont entrés en guerre et des films de circonstance apparaissent sur les écrans. Dans «Le pilote de la mort» (1942) de Sidney Salkow, l’on découvre à ses côtés Marcel Dalio dans un petit rôle. Mais Glenn qui vient de se marier avec Eleanor Powell, célèbre danseuse de revue et actrice, interrompt sa carrière pour se couvrir de gloire en servant dans la marine de guerre nord-américaine.

De retour dans les studios en 1945, l’acteur retrouve Rita Hayworth qui interprète «Gilda» dans un casino clandestin de Buenos Ayres. Avec ce film de Charles Vidor, Glenn Ford est désormais très demandé. Dans les années cinquante il poursuit une très belle carrière. Il évolue souvent dans des mondes cruels où il tente d’agir en «honnête homme». Il met ainsi en valeur ses qualités de comédien dans des œuvres comme «Mon fils est innocent» (1954) de Mark Robson ou «Graine de violence» (1955) de Richard Brooks, avec le jeune Sidney Poitier. Il fait encore de nombreux westerns tels que «Trois heures dix pour Yuma» (1957) de Delmer Daves et des films de guerre. En 1961, il a le principal rôle dans «Les quatre cavaliers de l’Apocalypse» (1961) de Vicente Minnelli, transposition à l’écran du roman écrit en 1916 par l’Espagnol Vicente Blasco Ibáñez, racontant le destin des familles Desnoyers et von Hartrott qui émigrées de longue date en Argentine, retrouvent l’Europe au moment de la Seconde Guerre mondiale. La même année, il produit et interprète avec Bette Davis «Milliardaire pour un jour» de Frank Capra.

À partir des années soixante-dix, Glenn Ford tourne surtout des feuilletons télévisés. Il est cependant le contre-amiral Spruance dans «La bataille de Midway» (1975) auprès de Charlton Heston et le fermier, père «terrestre» de Christopher Reeve, le «Superman» (1977) de Richard Donner. Il apparaît dans un dernier film, en 1991, où sévit un tueur en série: «Raw nerve». Glenn marié et divorcé quatre fois, passe les dernières années de sa vie à Beverly Hills dans la famille de Peter, son fils unique, issu de son premier mariage. C’est là que cet excellent acteur, toujours très apprécié pour sa gentillesse et sa modestie, s’éteint le 30 août 2006, dans sa quatre-vingt onzième année.

© Caroline HANOTTE