Zachary Scott

Fils d’un chirurgien, Zachary Scott naît le 21 février 1914, à Austin au Texas. Il suit la voie de son père et commence des études de médecine, mais très vite il décroche de l’université et s’inscrit à l’école de l’art dramatique du Texas. Son diplôme en poche, il part en Angleterre et débute sur les planches dans des théâtres régionaux. Au début des années 40, de retour en Amérique, il fait une entrée réussie sur la scène de Broadway, apparaissant dans plusieurs pièces à succès. La finesse de son jeu attire l’attention de la Warner Bross qui lui accorde un contrat cinématographique.

En 1944, Jean Negulesco le fait débuter avec un rôle antipathique dans «Le masque de Dimitrios», où il incarne un criminel rechercher par toutes les polices d’Europe, il est retrouvé assassiné sur une plage d’Istanbul. Mise à part un rôle de fermier dans «L’homme du sud» (1945) de Jean Renoir, la Warner cantonne Zachary Scott à jouer une série de personnages maléfiques ou névrosés mais assez fascinants, comme dans le drame machiavélique de Michael Curtiz «Le roman de Mildred Pierce» (1945) aveuglée par l’amour exclusif qu’elle porte à sa fille, Joan Crawford, épouse Zachary Scott, le croyant riche même si elle ne l’aime pas, prise aux pièges de ses ambitions, cela se termine tragiquement. Dans «Son genre d’homme» (1946) de Frederick De Cordova, il est propriétaire d’une boite de nuit, qu’il utilise comme couverture d’un tripot clandestin.

Pour Edgar G. Ulmer, il campe un requin de Wall Street dans «L’impitoyable» (1948), il se hisse au sommet de la finance après avoir écrasé son entourage, son arrogance l’entraîne dans une fin tragique. Il se fait piéger par amour dans «La garce» (1948) de Richard L. Bare, une femme fatale Flaxy, Virginia Mayo, compagne d’un trafiquant de drogue attire dans ses filets un avocat de la mafia, Zachary Scott, et lui fait endosser un meurtre, condamné à la prison, il s’échappe pour régler ses comptes. Il est pathétique dans «Le criminel mystérieux» (1949), il incarne un ex-flic alcoolique à la recherche de son petit garçon disparu. Il est déchirant dans «L’ombre sur le mur» (1950), où il est accusé d’avoir assassiné sa femme infidèle, sa petite fille, Gigi Perreau, est le seul témoin, mais le choc la rendue amnésique. Dans le western psychologique, «L’énigme du Lac Noir» (1951) de Michael Gordon, évadé d’une prison avec d’autres criminels, ils arrivent dans un village isolé, où les hommes sont partis laissant les femmes seules, les ennuis commencent. Après avoir incarné un chasseur de primes dans «Son dernier combat» (1955) de Lesley Selander, il est un tueur sociopathe évadé de prison dans «Un tueur s’est échappé» (1956) de Montgomery Tully. Dans le thriller haletant «Natchez trace» (1960), Alan Crosland Jr. en fait un psychopathe qui assassine un couple de voyageurs pour leur argent et décide de construire un empire de voleurs. Il campe un garde chasse raciste dans «La jeune fille» (1960) de Luis Buñuel et dans «L’increvable Jerry » (1962) de Frank Tashlin, il incarne l’oncle qui cherche à supprimer Jerry Lewis pour toucher son héritage.

En 1950 Zachary Scott est victime d’un accident de rafting, il a failli se noyer lors d’une excursion dans la zone Topanga Canyon avec l’acteur John Emery, leur canot s’est renversé et Zachary a été assommé, John a réussi à le sauver et le ramener sur le rivage. Après avoir souffert de dépression pendant des années, il décède en octobre 1965, à l’âge de 51 ans d’une tumeur au cerveau.

© Gary RICHARDSON