Victor Jory

Victor Jory est né à Dawson City, dans le territoire canadien du Yukon, le 23 novembre 1902. Il est le fils d’un marchand de chevaux originaire de l’Oregon, sa mère de Virginie, travaille dans la nature sauvage canadienne. Après ses études à l’Université de Californie de Berkeley, il décide de faire carrière sur scène. Il voyage d’abord avec des troupes de théâtre, puis commence véritablement sa carrière à la Pasadena Playhouse. Il est à l’affiche de plus de 400 pièces à travers le pays entre 1920 et 1932. On le voit aussi a Broadway de 1943 à 1950. Au cours de son service militaire, il est champion de boxe et de lutte lors d’un championnat de la Garde nationale à Monterey, ce qui lui permet de se forger un physique robuste.

En 1930, Victor Jory apparaît pour la première fois au grand écran. Il joue des rôles romantiques. Il interprète celui d’un bonimenteur de carnaval dans «La foire aux illusions» (1932), de Henry King. En 1933, William Dieterle lui offre un rôle majeur dans «Sous le soleil d’Afrique», il y incarne un médecin de la Légion faussement accusé d’avoir assassiné son commandant par amour d’une femme, Loretta Young, il va prouver son innocence en utilisant une autre identité. En 1935, il est l’impressionnant roi des Elfes dans «Le songe d’une nuit d’été» de Max Reinhardt. Mais avec son physique de dur, son regard charbonneux presque menaçant et sa voix rauque, Victor Jory est très vite cantonné dans des rôles de méchants ou d’odieux personnages. Albert S. Rogell le met en selle dans ce registre en lui donnant le rôle d’un espion qui projette de voler des secrets militaires français dans «Les évades de l’Île du Diable» (1935). Pour Norman Taurog, il est l’assassin nommé Injun Joe dans «Les aventures de Tom Sawyer» (1937), pour Victor Fleming il campe le cruel surveillant dans «Autant en emporte le vent» (1939), et pour Frank Tuttle un voleur de banque dans «J’ai volé un million» (1939). Dans le western de Michael Curtiz «Les conquérants» (1939), il campe un homme de main violent et tueur aux ordres d’un chef de gang, Bruce Cabot, qui terrorise la ville de Dodge City. Dans les années 50, Victor Jory n’échappe pas à la vague des westerns ou bien souvent il est du mauvais coté de la loi, comme ce chef d’une bande de voleurs de bétail et escroc notoire dans «La piste des caribous» (1950) de Edwin L. Marin. Sous la houlette de Bud Boetticher, il campe un mercenaire à la solde du général Santa Anna commandant des troupes mexicaines dans «Le déserteur de Fort Alamo» (1953), et dans «La dernière chevauchée» (1957) de Joseph Kane, il est à nouveau un chef de gang voleurs de bétail.

Puis ses rôles se diversifient. Dans une atmosphère complexe et étouffante, Victor Jory incarne un patriarche atteint d’un cancer dans «L’homme à la peau de serpent» (1959) de Sidney Lumet, où Marlon Brando tombe sous le charme de sa femme, Anna Magnani, la jalousie de son mari a des conséquences tragiques. Dans «Miracle en Alabama» (1962), de Arthur Penn, il joue un père taciturne face à sa fille, Patty Duke, aveugle et sourde depuis son enfance. Il est encore un vieux chef indien sud-américain dans «Papillon» (1973) avec Steve McQueen dans le rôle-titre. Dans son dernier film, «La fureur sauvage» (1979), Richard Lang le nomme Ventre de fer, un violent chef de guerre des indiens Comanche. L’acteur apparaît aussi dans plusieurs séries télévisées comme: «Au nom de la loi», «Bonanza», «Le Virginien», «Les incorruptibles», «L’homme de fer» ou encore «Mannix». Victor Jory décède d’une crise cardiaque à l’age de 80 ans, en février 1982.

© Gary RICHARDSON