![]() 1951 Le passé d’une mère (vedi Napoli e poi muori) de Riccardo Freda avec Vittorio Sanipoli & Franca Marzi | ![]() 1955 La châtelaine du Liban – de Richard Pottier avec Jean-Claude Pascal, Jean Servais & Juliette Gréco | ![]() 1959 Aventuriers des tropiques (gli avventurieri dei tropici) de Sergio Bergonzelli avec Frank Latimore & John Kitzmiller | ![]() 1963 Le lion de Saint-Marc (il leone di San Marco) de Luigi Capuano avec Gordon Scott & Rik Battaglia | ||
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Gianna Maria Canale voit le jour le 13 septembre 1927 sur les bords du détroit de Messine, à Reggio di Calabria, ville de la région calabraise, à la pointe de la botte italienne face à la Sicile. À dix-huit ans, alors qu’elle occupe un poste de secrétaire pour une petite société romaine, elle fait une figuration dans un film de Carmine Gallone et rêve de devenir actrice. En 1947, elle se présente au concours de Miss Italie. Elle devance trois autres jolies jeunes femmes: Gina Lollobrigida, Silvana Mangano et Eleonora Rossi Drago, et arrive seconde derrière Lucia Bosé. Toutes feront une belle carrière au cinéma.
Tout aurait pu s’arrêter là si Gianna Maria Canale ne fut remarquée par Riccardo Freda. Fasciné par son charme et ses grands yeux émeraudes, le cinéaste ne tarde pas, par amour pour elle, à se séparer de sa femme. Les deux amants partent au Brésil tourner «Guarany» (1947) avec Antonio Vilar et «O caçula do barulho» (1948) avec Grande Otelo. De retour en Italie, ils finissent par se marier. Freda impose sa femme en vedette dans une dizaine d’autres productions, parmi lesquelles: «Le chevalier mystérieux» (1948) avec Vittorio Gassman, «Trahison» (1949) avec Amedeo Nazzari, «Spartacus» (1952) avec Massimo Girotti, «Théodora, l’impératrice de Byzance» (1953) avec Georges Marchal et le premier grand film d’horreur italien «Les vampires» (1956).
La beauté de Gianna Maria Canale, souvent comparée à celle de Ava Gardner, attire d’autres artistes italiens. Elle est la partenaire de Totò dans «Totò le Moko» (1949) et de Marcello Mastroianni dans «L’ange du péché» (1952). Vittorio De Sica dirige l’actrice avec Alberto Sordi dans «Il boom» en 1963. Hollywood la sollicite pour «Tout ou rien» (1951) un film de guerre avec Van Johnson, le cinéma britannique aussi pour «L’ennemi silencieux» (1958) avec Laurence Harvey. Elle est également à l’affiche des films français «Alerte au sud» (1953) de Jean Devaivre, «Madame du Barry» (1954) de Christian-Jaque, «Napoléon» (1954) de Sacha Guitry, «La châtelaine du Liban» (1955) de Richard Pottier et «Le chevalier de Pardaillan» (1962) de Bernard Borderie . Mais c’est surtout par ses interprétations dans des péplums et des films d’aventures, que le nom de La «Canale» s’inscrit en lettres d’or dans le cinéma italien, à partir de la seconde moitié des années cinquante. Elle est entre autres la vedette de: «Les esclaves de Carthage» (1957) avec Jorge Mistral, «Les travaux d’Hercule» (1957) avec Steve Reeves, «La révolte des gladiateurs» (1958) avec Georges Marchal, «La reine des Amazones» (1959) avec Rod Taylor, «Les nuits de Raspoutine» (1960) avec John Drew Barrymore, «Le secret de Monte Cristo» (1961) avec Rory Calhoun et «Le lion de Saint-Marc» (1963) avec Gordon Scott. Un palmarès de rôles exotiques qui fait de Gianna Maria Canale, la star incontestée de ce genre de productions.
En 1965, Gianna Maria Canale abandonne définitivement le cinéma et refuse, par la suite, toute interview. Les plus folles rumeurs courent à son sujet et alimentent les tabloïdes: rupture avec Freda pour un coiffeur, accident de voiture qui la laisse défigurée, maladie dégénérescente, ... Après de longues décennies d’oubli, ses admirateurs apprennent son décès, le 4 janvier 2009 à Sutri (Latium), par quelques lignes dans les journaux. Pourtant, quelques mois plus tôt, sa ville natale lui avait consacré un hommage en projetant la plupart de ses films et avec une exposition photographique, où elle brilla par son absence.
© Philippe PELLETIER

1945 | Rigoletto – de Carmine Gallone avec Tito Gobbu |
1946 | L’aigle noir ( aquila nera ) de Riccardo Freda avec Gino Cervi |
1947 | Guarany – de Riccardo Freda avec Antonio Vilar |
1948 | Le chevalier mystérieux ( il cavaliere misterioso ) de Riccardo Freda
avec Vittorio Gassman
Le comte Ugolin ( il conte Ugolino ) de Riccardo Freda avec Carlo Ninchi O caçula do barulho – de Riccardo Freda avec Grande Otelo Le baiser d’une morte ( il bacio di una morta ) de Guido Brignone avec Paul Müller |
1949 | Trahison ( il tradimento / passado che uccide ) de Riccardo Freda
avec Amedeo Nazzari
Totò le Moko – de Carlo Ludovico Bragaglia avec Totò Le fils de d’Artagnan ( il figlio di d’Artagnan ) de Riccardo Freda avec Paolo Stoppa |
1950 | La vengeance de l’aigle noir ( la vendetta di aquila nera ) de Riccardo Freda avec Rosanno Brazzi |
1951 | Le passé d’une mère ( vedi Napoli e poi muori ) de Riccardo Freda
avec Vittorio Sanipoli
Tout ou rien ( go for broke ! ) de Robert Pirosh avec Van Johnson Chantage ( la leggenda del piave ) de Riccardo Freda avec Renato Baldini |
1952 | L’ange du péché ( l’eterna catena ) de Anton Guilio Majano
avec Marcello Mastroianni
Spartacus ( Spartaco / Sparcaco, il gladiatore della Tracia ) de Riccardo Freda avec Massimo Girotti |
1953 | Le secret de la casbah ( dramma nella Kasbah / man from Cairo ) de Edoardo Anton & Ray
Enright avec George Raft
Alerte au sud – de Jean Devaivre avec Erich von Stroheim Théodora, l’impératrice de Byzance ( Teodora, imperatrice di Bisanzio ) de Riccardo Freda avec Georges Marchal |
1954 | Madame du Barry – de Christian-Jaque
avec André Luguet
Le fils de l’autre / L’ombre / Le serment d’une mère ( l’ombra ) de Giorgio Bianchi avec Pierre Cressoy Napoléon – de Sacha Guitry avec Orson Welles |
1955 | Femme seule ( donne sole ) de Vittorio Sala
avec Ettore Manni
Le courage ( il coraggio ) de Domenico Paolella avec Gabriele Tinti La châtelaine du Liban – de Richard Pottier avec Jean-Claude Pascal |
1956 | La muraille de feu ( la Gerusalemma liberata ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Francisco Rabal
Les vampires ( i vampiri / the devil’s commandment / evil’s commandment / lust of the vampire / the vampires ) de Riccardo Freda avec Antoine Balpêtré Les esclaves de Carthage / Sous le signe de la croix ( le schiave di Cartagine ) de Guido Brignone avec Jorge Mistral |
1957 | La belle et le corsaire ( il corsaro della mezzaluna ) de Giuseppe Maria Scotese
avec John Derek
Les travaux d’Hercule ( le fatiche di Ercole ) de Pietro Francisci avec Steve Reeves |
1958 | L’ennemi silencieux ( the silent enemy ) de William Fairchild
avec Laurence Harvey
Le crime était signé / Le crime ne paie pas ( the whole truth ) de John Guillermin & Dan Cohen avec Stewart Granger La révolte des gladiateurs ( la rivolta dei gladiatori ) de Vittorio Cottafavi avec Georges Marchal |
1959 | Aventuriers des tropiques ( gli avventurieri dei tropici ) de Sergio Bergonzelli
avec Frank Latimore
Le cavalier à l’armure d’or / Les cavaliers du diable ( i cavalieri del diavolo ) de Siro Marcellini avec Antonio De Teffè La reine des Amazones ( la regina delle Amazzoni ) de Vittorio Sala avec Rod Taylor |
1960 | La reine des pirates ( la venere dei pirati ) de Mario Costa
avec Massimo Serato
Les nuits de Raspoutine ( l’ultimo zar / nights of Rasputin / the night they killed Rasputin / giant monster ) de Pierre Chenal avec John Drew Barrymore Les conquérants de l’Orient ( il conquistatore dell’Oriente ) de Tanio Boccia avec Rik Battaglia |
1961 | La bataille de Corinthe ( il conquistatore di Corinto / the centurion / conqueror of Corinth )
de Mario Costa avec Jacques Sernas
Maciste contre le fantôme ( Maciste contro il vampiro / Goliath and the island of vampires / the vampires / Goliath and the vampires / Maciste vs. the vampires ) de Giacomo Gentillomo et Sergio Corbucci avec Gordon Scott Le secret de Monte Cristo ( the treasure of Monte Cristo / the secret of Monte Cristo ) de Robert Baker & Monty Berman avec Rory Calhoun |
1962 | Le chevalier de Pardaillan – de Bernard Borderie
avec Gérard Barray
Le tigre des mers ( la tigre dei sette mari ) de Luigi Capuano avec Anthony Steel Le fils de Spartacus ( il figlio di Spartacus ) de Sergio Corbucci avec Steve Reeves DO Lyyke og krone – de Colbjörn Helander & Stein Sælen avec Gary Cooper Seulement apparition |
1963 | Scaramouche / Le masque de Scaramouche ( la máscara de Scaramouche / le avventure di
Scaramouche / the adventures of Scaramouche ) de Antonio Isasi-Isasmendi
avec Gérard Barray
Il boom – de Vittorio De Sica avec Alberto Sordi Le lion de Saint-Marc ( il leone di San Marco / the lion of St. Mark / the marauder ) de Luigi Capuano avec Gordon Scott Le pont des Soupirs ( il ponte des Sospiri ) de Piero Pierotti & Carlo Campogalliani avec Brett Halsey |
1964 | I treno del sabato – de Vittorio Sala avec Philippe Leroy |