1933 Le chant du Danube (waltzes from Vienna) de Alfred Hitchcock avec Jessie Matthews & Edmund Gwenn | 1946 Huit heures de sursis (odd man out) de Carol Reed avec James Mason, Robert Newton & Cyril Cusack | 1949 Rue interdite (Britannia Mews) de Jean Negulesco avec Dana Andrews, Maureen O’Hara & Sybil Thorndike | 1951 Othello (the tragedy of Othello: The moor of Venice) de Orson Welles avec Orson Welles & Suzanne Cloutier | ||
Fay Compton voit le jour à Londres le 18 Septembre 1894 dans une très prestigieuse famille d’acteurs. Son père n’est autre que le célèbre acteur et metteur en scène Edward Compton et sa mère a connu la gloire sous son nom de jeune fille Virginia Bateman. Virginia Lilian Emmeline Compton Mackenzie, puisque tel est son patronyme officiel, a une sœur aînée, Viola Compton, qui deviendra elle aussi actrice, et un frère qui connaîtra la célébrité en tant qu’écrivain, Compton Mackenzie. Fay Compton, entame elle aussi très tôt sa carrière de comédienne, à 17 ans, et déjà mariée à son premier metteur en scène H.G. Pelissier. C’est un peu le mariage de la belle et la bête car non seulement H.G. Pelissier a vingt ans de plus que son épouse mais il est doté d’un physique assez ingrât. Mais ce mariage est de courte durée, puisque le couple convole en 1912 et qu’en 1913 H.G. Pelissier décède à 39 ans emporté par une cirrhose du foie. À l’heure où son mari disparaît, Fay est la très jeune maman d’un petit Anthony. la veuve a 18 ans, le petit orphelin de père moins d’un an.
La jeune veuve, soutenue par sa famille met alors les bouchées doubles et se consacre à sa carrière. À l’avènement des années vingt, elle est devenue une grande vedette de la scène londonienne et tout le monde se souvint longtemps de la merveilleuse interprétation qu’elle donne d’Ophélie face à deux Hamlet successifs: John Barrymore et John Gielgud. Sa carrière scénique est longue et prestigieuse et à près de 70 ans, elle impressionne encore ses partenaires Laurence Olivier et Michael Redgrave, qui en ont pourtant vu d’autres, dans «Oncle Vania». Le succès de la pièce est si colossal que le tout fut porté à l’écran dès l’année suivante, par Stuart Burge.
En regard de cette gloire théâtrale, le parcours au cinéma de Fay Compton, qui se positionne dans les rôles distingués dès ses débuts en 1914, reste plus obscur. Elle n’atteint jamais sur les écrans la gloire acquise sur les planches. Sa première tentative filmée ne l’a d’ailleurs que très peu convaincue, et elle met trois ans à revenir devant des caméras dont le silence l’horripile au plus haut point. Ce cinéma qui finalement lui importe assez peu lui permet quand même de jouer jusqu’à un âge très avancé les rôles qui lui plairont dans les films qui l’intéressent. Jusqu’à ses 40 ans elle ne tient d’ailleurs que les premiers rôles. Dès le début des années 50, elle participe aussi à de nombreuses productions télévisées, dont la fameuse série «La dynastie des Forsythe» en 1967.
Bien entendu, Fay Compton n’est pas restée une éternelle veuve éplorée, elle s’est remariée avec un certain Lauri de Frece, qui enquête menée se révèle être un certain Jerome Kern. Ceci fait donc ânonner tout un tas de biographes peu scrupuleux qui croient dur comme fer que l’actrice fut l’épouse du compositeur de «Show Boat». Il ne s’agit là bien entendu que d’une homonymie. Il y a ensuite le règne du comédien Leon Quartemaine dont on ignore presque tout, avant celui de l’acteur Ralph Michael. Fay Compton dont le souvenir s’étiole parmi les étoiles du film est pourtant une actrice admirée et respectée. Orson Welles lui voue un véritable culte et son école d’art dramatique est fréquentée par des élèves aussi prestigieux que Alec Guinness ou Jan Sterling. Le 12 Décembre 1978, le coeur de Fay Compton s’arrête de battre après 84 printemps dans son cher Londres qu’elle a tant aimé et qui le lui a si bien rendu.
© Céline COLASSIN
1914 | She stoops to conquer – de George Loane Tucker avec Henry Ainley |
1917 | One summer’s day – de Frank G. Bayley
avec Owen Nares
The labour leader – de Thomas Bentley avec Fred Groves |
1920 | Judge Not – de Einar Bruun avec Eric Barclay |
1921 | Une femme sans importance ( a woman of no importance ) de Denison Clift
avec Milton Rosmer
The old wives’ tale – de Denison Clift avec Henry Victor La maison du danger ( the house of peril ) de Kenelm Foss avec Roy Travers |
1922 | Diana of the crossways – de Denison Clift
avec Reginald Fox
A bill of divorcement / A bill for divorcement – de Denison Clift avec Malcolm Keen |
1923 | This freedom – de Denison Clift
avec Clive Brook
Les amours de Mary, reine d’Ecosse ( the loves of Mary, queen of Scots ) de Denison Clift avec John Stuart |
1924 | Claude Duval – de George A. Cooper
avec Nigel Barrie
Le onzième commandement ( the eleventh commandment ) de George A. Cooper avec Brian Aherne The happy ending – de George A. Cooper avec Jack Buchanan |
1925 | Settled out of court – de George A. Cooper avec Jack Buchanan |
1926 | Les amours de Londres ( London love ) de H. Manning Haynes avec Miles Mander |
1927 | Robinson Crusoe – de M.A. Wetherell
avec Herbert Waithe
Somehow good – de Jack Raymond avec Stewart Rome |
1928 | Zero – de Jack Raymond avec Sam Livesey |
1929 | Le maestro ( fashions in love ) de Victor Schertzinger avec Adolphe Menjou |
1930 | La bataille de Gallipoli ( tell England / the battle of Gallipoli ) de Anthony Asquith avec Carl Harbord |
1931 | Cape Forlorn ( the love storm ) de Ewald André Dupont
avec Ian Hunter
Uneasy virtue – de Norman Walker avec Edmund Breon |
1933 | Le chant du Danube ( waltzes from Vienna / Strauss’ great waltz ) de Alfred Hitchcock
avec Edmund Gwenn
Autumn crocus – de Basil Dean avec Ivor Novello |
1934 | Song at Eventide – de Harry Hughes
avec O.B. Clarence
+ chansons |
1935 | Wedding group / Wrath of jealousy – de Alex Bryce & Campbell Gullan avec Patric Knowles |
1936 | The mill on the floss – de Tim Whelan avec Felix Aylmer |
1939 | So this is London – de Thornton Freeland avec George Sanders |
1941 | Le premier ministre ( the prime minister ) de Thorold Dickson avec John Gielgud |
1946 | Huit heures de sursis ( odd man out / gang war ) de Carol Reed
avec James Mason
Nicholas Nickleby ( the life and adventures of Nicholas Nickleby ) de Alberto Cavalcanti avec Cedric Hardwicke |
1948 | London belongs to me / Dulcimer Street – de Sidney Gilliat
avec Richard Attenborough
Esther Waters ( sin of Esther Waters ) de Ian Dabrymple & Peter Pround avec Dirk Bogarde |
1949 | Rue interdite ( Britannia Mews / the forbidden street / affairs of Adelaide ) de Jean Negulesco avec Dana Andrews |
1950 | Blackmailed / Mrs. Christopher – de Marc Allégret
avec James Robertson Justice
Rires au paradis ( laughter in paradise ) de Mario Zampi avec Alastair Sim |
1951 | L’envoûtée ( the lady possessed ) de William Spier
avec James Mason
Othello ( the tragedy of Othello : The moor of Venice ) de Orson Welles avec Orson Welles |
1952 | Les vaincus / Jeunesse et perversion ( i vinti ) de Michelangelo Antonioni avec David Farrar |
1954 | Aunt Clara – de Anthony Kimmins avec Margaret Rutherford |
1955 | Double cross – de Anthony Squire avec Donald Houston |
1956 | Traqué par Scotland Yard ( town on trial ) de John Guillermin avec Charles Coburn |
1957 | Le scandale Costello ( the story of Esther Costello / the golden virgin ) de David Miller avec Joan Crawford |
1963 | Oncle Vanya ( uncle Vanya ) de Stuart Burge
avec Laurence Olivier
La maison du diable ( the haunting ) de Robert Wise avec Richard Johnson |
1968 | Journey into midnight – de Roy Ward Baker & Alan Gibson
avec Edward Fox
Segment « Poor butterfly » |
1969 | I start counting – de David Green avec Simon Ward |
1970 | La vierge et le gitan ( the virgin and the gypsy ) de Christopher Miles avec Franco Nero |