1961 L’année dernière à Marienbad – de Alain Resnais avec Sacha Pitoëff, Giorgio Albertazzi & Françoise Bertin | 1963 Muriel – de Alain Resnais avec Jean Dasté, Jean-Pierre Kérien, Jean Champion & Nelly Borgeaud | 1966 La musica – de Marguerite Duras & Paul Seban avec Robert Hossein & Julie Dassin | 1974 Aloïse – de Liliane de Kermadec avec Isabelle Huppert, Michael Lonsdale, Julien Guiomar & Roger Blin | ||
Fille d’un archéologue directeur du Service des Antiquités au Liban, Delphine Seyrig est née le 10 avril 1932 à Beyrouth. À vingt ans, ses parents rentrent en France, s’installent à Saint-Etienne puis montent à Paris où elle suit les cours d’art dramatique de Pierre Bertin, Roger Blin et Tania Balachova. En 1952, elle décroche au théâtre son premier rôle dans «La femme de papier» de Louis Ducreux puis dans «Un mari idéal» de Oscar Wilde. De 1955 à 1960, elle se perfectionne aux Etats-Unis eu suivant les cours de l’Actors Studio de Lee Strasberg. D’ailleurs, c’est sur le sol américain qu’elle tourne son premier film: «Pull my Daisy», un court-métrage de Robert Frank et Alfred Leslie en 1958.
De retour en France, c’est Alain Resnais qui la révèle dans deux films «L’année dernière à Marienbad» (1961) et «Muriel» (1963) qui lui vaut la Coupe Volpi au Festival de Venise, on découvre outre son charme sa gestuelle aérienne et la musicalité de sa voix. Dès lors, elle sera dirigé par des cinéastes réputés difficiles: Marguerite Duras pour «La musica» (1966) avec Robert Hossein, «India song» (1974) ou «Baxter, Véra Baxter» (1978) avec Gérard Depardieu; Joseph Losey pour «Accident» (1967) avec Dirk Bogarde et «Maison de poupées» (1972) avec Jane Fonda; Luis Buñuel pour «La voie lactée» (1969) et «Le charme discret de la bourgeoisie» (1972). Au théâtre, dans un registre également exigeant, elle joue dans «Un mois à la campagne» (1963) de Ivan Tourgueniev, «Cet animal étrange» (1964) de Gabriel Arout, «La collection» (1965) de Harold Pinter ou «L’aide-mémoire» (1968) de Jean-Claude Carrière. Dans un registre plus commercial, elle interprète une femme romantique et dans «Baisers volés» (1968) de François Truffaut et la fée des Lilas dans «Peau d’Âne » (1970) de Jacques Demy. En 1971, elle tourne «Le journal d’un suicidé» de Stanislav Stanojevic avec Sami Frey qui devient son compagnon.
Féministe dans l’âme, Delphine Seyrig consacre, à partir des années soixante-dix, l’essentiel de sa carrière à de jeunes réalisatrices: Liliane de Kermadec pour «Aloïse» (1974) avec Isabelle Huppert, «Jeanne Dielman …» (1975) de Chantal Akerman, «Le chemin perdu» (1979) de Patricia Moraz avec Charles Vanel, «Le grain de sable» (1982) de Pomme Meffre avec Brigitte Rouan ou «Golden eighties» (1985) de Chantal Akerman avec Charles Denner. Des films d’auteurs au succès confidentiel qui l’empêchent d’obtenir une reconnaissance méritée. Néanmoins, elle forme un trio remarqué avec Simone Signoret et Jean Rochefort dans «Chère inconnue» (1979) de Moshe Mizrahi. En 1977, elle réalise un documentaire intitulé «Sois belle et tais-toi» où elle interviewe des actrices. À la télévision, elle tourne dans «Les étonnements d’un couple moderne» (1985) de Pierre Boutron et «Une saison de feuilles» (1988) de Serge Leroy qui lui vaut un 7 d’Or. Parallèlement, elle mène une carrière remarquable au théâtre: «C’était hier» (1971) de Harold Pinter, «La chevauchée sur le lac de Constance» (1973) de Peter Handke, «La bête dans la jungle» (1981) de Henry James, «Sarah et le cri de la langouste» (1982) de John Murrell.
Alors qu’elle remonte une dernière fois sur scène dans «Un jardin en désordre» (1987) de Alan Ayckbourn au Théâtre de la Renaissance, Delphine Seyrig décède le 15 octobre 1990 à Paris des suites d’un cancer du poumon. Incinérée dans la plus stricte intimité au Père Lachaise, ses cendres reposent au Cimetière du Montparnasse à Paris.
© Olivier SINQSOUS
1958 | CM Pull my Daisy – de Robert Frank & Alfred Leslie avec Allen Ginsberg |
1961 | L’année dernière à Marienbad – de Alain Resnais avec Sacha Pitoëff |
1962 | DO Béjart – de François Weyergans
avec Maurice Béjart
Seulement voix |
1963 | Muriel / Muriel ou le temps d’un retour – de Alain Resnais
avec Jean Dasté
Coupe Volpi de la meilleure actrice au festival du cinéma de Venise, Italie |
1964 | CM Qui donc a rêvé ? – de Liliane de Kermadec
avec Roger Blin
CM Véronique et le chat – de Pierre Jallaud & Sylvie Jallaud Seulement voix & narration |
1965 | Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? – de William Klein
avec Alice Sapritch
CM Comédie – de Marin Karmitz, Jean-Marie Serreau & Jean Ravel avec Michael Lonsdale CM Qui donc a rêvé ? – de Liliane de Kermadec avec Roger Blin |
1966 | La musica – de Marguerite Duras & Paul Seban
avec Robert Hossein
Etoile de Cristal de la meilleure actrice aux prix de l’Académie du cinéma Français, France |
1967 | Accident – de Joseph Losey
avec Stanley Baker
Mr. Freedom – de William Klein avec Yves Montand L’écume des jours – de Charles Belmont avec Sami Frey Seulement voix & narration |
1968 | Baisers volés – de François Truffaut
avec Jean-Pierre Léaud
El vientre de la ballena – de Julián Pablo Inédit |
1969 | La voie lactée – de Luis Buñuel avec Pierre Clémenti |
1970 | Les lèvres rouges / Le rouge aux lèvres – de Harry Kumel
avec Danielle Quinet
Peau d’Âne – de Jacques Demy avec Jean Marais |
1971 | Le journal d’un suicidé – de Stanislav Stanojevic
avec Marie-France Pisier
DO La première année ( primer año ) de Patricio Guzmán Seulement voix & narration de la version française |
1972 | Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel
avec Bulle Ogier
Maison de poupées ( a doll’s house ) de Joseph Losey avec Jane Fonda Le boucher, la star et l’orpheline – de Jérôme Savary avec Michel Simon |
1973 | Chacal ( the day of the jackal ) de Fred Zinnemann
avec Edward Fox
Dites-le avec des fleurs ( díselo con flores ) de Pierre Grimblat avec Fernando Rey Contre une poignée de diamants / Le moulin noir ( the black windmill ) de Don Siegel avec Michael Caine CM L’atelier – de Patrick de Mervelec avec Claude Brasseur Seulement apparition |
1974 | Aloïse – de Liliane de Kermadec
avec Isabelle Huppert
Le cri du cœur – de Claude Lallemand avec Stéphane Audran Le dernier cri ( der letzte schrei ) de Robert van Ackeren avec Udo Kier India song – de Marguerite Duras avec Mathieu Carrière Je t’aime, tu danses – de François Weyergans avec Maurice Béjart Le jardin qui bascule – de Guy Gilles avec Guy Bedos |
1975 | Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce 1080 Bruxelles – de Chantal Akerman
avec Jacques Doniol-Valcroze
DO Maso et Miso vont en bateau – de Nadja Ringart, Carole Roussopoulos, Ioana Wieder & Delphine Seyrig avec Simone de Beauvoir |
1976 | Son nom de Venise dans Calcutta désert – de Marguerite Duras
avec Nicole Hiss
Cher Michel ( caro Michele ) de Mario Monicelli avec Lou Castel CM Scum Manifesto – de Carole Roussopoulos & Delphine Seyrig avec Carole Roussopoulos |
1977 | Repérages – de Michel Soutter
avec Jean-Louis Trintignant
DO Sois belle et tais-toi – de Delphine Seyrig avec Jane Fonda + production |
1978 | Baxter, Véra Baxter – de Marguerite Duras
avec Gérard Depardieu
En cours de route ( Ubkozben ) de Márta Mészáros avec Beata Tyszkiewicz |
1979 | Chère inconnue – de Moshe Mizrahi
avec Simone Signoret
Le chemin perdu – de Patricia Moraz avec Charles Vanel |
1980 | Le petit pommier – de Liliane de Kermadec avec Elise Caron |
1981 | Freak Orlando – de Ulrike Ottinger
avec Eddie Constantine
DO Documenteur ( documenteur : an emotion picture ) de Agnès Varda Seulement voix & narration |
1982 | Le grain de sable – de Pomme Meffre avec Michel Aumont |
1983 | Dorian Gray dans le miroir de la presse à sensation ( Dorian Gray im spiegel der Boulevardpresse ) de Ulrike Ottinger avec Barbara Valentin |
1984 | DO La couleur des mots – de Jérôme Beaujour & Jean Mascolo
avec Marguerite Duras
Seulement apparition |
1985 | Golden eighties – de Chantal Akerman
avec Charles Denner
CM Grosse – de Brigitte Roüan avec Jean-François Stévenin |
1986 | Letters home – de Chantal Akerman
avec Coralie Seyrig
Seven women, seven sins – de Chantal Akerman, Maxi Cohen, Valie Export, Bette Gordon, Laurence Gavron, Ulrike Ottinger & Helke Sander Segment « Portrait d’une paresseuse / La paresse » de Chantal Akerman |
1988 | Johanna d’Arc of Mongolia / Joan of Arc of Mongolia – de Ulrike Ottinger avec Irm Hermann |