![]() 1962 Landru – de Claude Chabrol avec Michèle Morgan, Danielle Darrieux & Hildegard Knef | ![]() 1970 Le voyou – de Claude Lelouch avec Jean-Louis Trintignant, Danièle Delorme & Charles Gérard | ![]() 1973 Les Gaspards – de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, Philippe Noiret & Michel Galabru | ![]() 1977 L’homme qui aimait les femmes – de François Truffaut avec Brigitte Fossey, Leslie Caron & Nelly Borgeaud | ||
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Charles Denner naît le 28 mai 1926 à Tarnów, petite ville polonaise située à environ trois cents kilomètres au sud de Varsovie. À la recherche d’une vie meilleure, Monsieur et Madame Denner et leurs quatre enfants s’installent à Paris en 1930. Le petit Charles devient très vite un vrai «Titi» parisien et après avoir fréquenté l’école communale, il entre comme apprenti-tailleur dans l’atelier de son père. D’origine juive, Charles Denner vit pendant l’occupation allemande dans la clandestinité puis, encore adolescent, il combat aux côtés des partisans dans le sud de la France. La paix revenue il décide de réaliser son rêve: devenir comédien. Il retrouve les ateliers de confection pour se payer des cours d’art dramatique chez Charles Dullin. Remarqué par Jean Vilar, il entre au Théâtre National Populaire et joue dès 1951 au festival d’Avignon le répertoire classique avec Gérard Philipe.
En 1954, Charles Denner commence très modestement sa carrière cinématographique comme consommateur d’un café dans la comédie de Gilles Grangier «Poisson d’avril» qui réunit Bourvil et Louis de Funès. L’année suivante, il est encore figurant dans «Les hommes en blanc» de Ralph Habib avec Raymond Pellegrin qui remplace un médecin de campagne et dans «La meilleure part» de Yves Allégret. En 1957, le comédien est l’adjoint de l’inspecteur Lino Ventura, dans «Ascenseur pour l’échafaud» de Louis Malle, avec Jeanne Moreau et Maurice Ronet.
Mais c’est Claude Chabrol qui lui apporte la notoriété, en 1962, en lui faisant interpréter «Landru», cet homme qui pendant la Première Guerre mondiale se fait épouser par des dames trop confiantes pour capter leur héritage et subvenir au besoin de sa femme légitime et de ses quatre enfants. Il finira guillotiné à l’issue d’un procès mémorable. Charles Denner y est tellement extraordinaire que l’on en vient à aimer cet épouvantable tueur en série. Du grand Art! Le comédien va être au générique d’une quarantaine de films et s’il n’a pas toujours le rôle principal, il réussit à donner une telle épaisseur aux personnages les plus secondaires qu’on ne risque pas de les oublier comme le tailleur du «Vieil homme et l’enfant» (1966) de Claude Berri avec Michel Simon ou l’ami fidèle de Jean Paul Belmondo dans «L’héritier» (1972) de Philippe Labro. S’il apparaît dans des films engagés comme «Z » (1967) de Costa-Gavras il est aussi dans des comédies sans prétention dont «L’aventure c’est l’aventure» (1972) de Claude Lelouch ou «Rock and Torah» (1982) de Marc-André Grynbaum avec Christian Clavier. Sa prestation dans «L’homme qui aimait les femmes» (1977) de François Truffaut, et sa voix qui nous porte sur les pas de ses conquêtes réelles ou figurées, restent à jamais gravées dans nos mémoires. Charles sera d’ailleurs nommé pour le César du meilleur acteur l’année suivante. Il tourne son dernier film en 1986 après avoir refait un peu de scène en 1982, pour «Le marionnettiste de Lodz».
Atteint d’un cancer, Charles Denner se retire ensuite du monde et vit ses dernières années entouré de son frère Alfred, de son épouse Maryse et de son fils Charles avec qui il partage le goût du dessin et de la peinture. Il s’éteint dans sa soixante-dixième année, le 10 septembre 1995, à l’hôpital de Dreux. Ce comédien particulièrement discret mais au talent si exceptionnel, nous manque aujourd’hui vraiment beaucoup…
© Caroline HANOTTE

1951 | CM Avignon, bastion de Provence – de Jean Cuénet
avec Jean Vilar
Seulement apparition |
1954 | Poisson d’avril – de Gilles Grangier avec Bourvil |
1955 | Les hommes en blanc – de Ralph Habib
avec Raymond Pellegrin
La meilleure part – de Yves Allégret avec Gérard Philipe |
1957 | Ascenseur pour l’échafaud – de Louis Malle avec Maurice Ronet |
1962 | Landru – de Claude Chabrol avec Michèle Morgan |
1963 | La vie à l’envers – de Alain Jessua
avec Anna Gaylor
Les plus belles escroqueries du monde – de Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Roman Polanski & Hiromichi Horikawa avec Jean Seberg Segment « Le grand escroc / Marrakech » de Jean-Luc Godard – Scènes coupées au montage |
1964 | Les Pieds Nickelés – de Jean-Claude Chambon
avec Michel Galabru
Mata-Hari / Mata Hari agent H-21 – de Jean-Louis Richard avec Jean-Louis Trintignant Compartiment tueurs – de Costa-Gavras avec Simone Signoret DO L’aube des damnés – de Ahmed Rachedi Seulement voix & narration |
1965 | Marie-Chantal contre de docteur Kha – de Claude Chabrol
avec Serge Reggiani
YUL 871 / Montréal flight 871 – de Jacques Godbout avec Andrée Lachapelle |
1966 | Le vieil homme et l’enfant / Claude – de Claude Berri
avec Michel Simon
Le voleur – de Louis Malle avec Geneviève Bujold CM Rouli-roulant – de Claude Jutra Seulement voix & narration |
1967 | La mariée était en noir – de François Truffaut
avec Claude Rich
Z – de Costa-Gavras avec Irene Papas CM Héraclite l’obscur – de Patrick Deval avec Abdallah Chahed Seulement voix & narration |
1968 | Le corps de Diane – de Jean-Louis Richard
avec Jeanne Moreau
La trêve – de Claude Guillemot avec Daniel Gélin |
1970 | Le voyou – de Claude Lelouch
avec Jean-Louis Trintignant
Etoile de Cristal du meilleur acteur aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Les mariés de l’an II – de Jean-Paul Rappeneau avec Marlène Jobert |
1971 | Les assassins de l’ordre – de Marcel Carné avec Jacques Brel |
1972 | L’aventure c’est l’aventure – de Claude Lelouch
avec Jacques Brel
Une belle fille comme moi – de François Truffaut avec Bernadette Lafont L’héritier – de Philippe Labro avec Jean-Paul Belmondo Un officier de police sans importance – de Jean Larriaga avec Robert Hossein |
1973 | Défense de savoir – de Nadine Trintignant
avec Juliet Berto
Les Gaspards – de Pierre Tchérnia avec Michel Serrault |
1974 | Vous ne l’emporterez pas au paradis – de François Dupont-Midi
avec Marion Game
Toute une vie – de Claude Lelouch avec Marthe Keller Peur sur la ville – de Henri Verneuil avec Lea Massari |
1975 | Mado – de Claude Sautet avec Romy Schneider |
1976 | Si c’était à refaire – de Claude Lelouch
avec Catherine Deneuve
La première fois – de Claude Berri avec Alain Cohen |
1977 | L’homme qui aimait les femmes – de François Truffaut avec Leslie Caron |
1978 | Robert et Robert – de Claude Lelouch
avec Jacques Villeret
L’affaire Savolta ( la verdad s obre el caso Savolta / nell’occhio della volpe ) de Antonio Drove avec Stefania Sandrelli |
1980 | Le cœur à l’envers – de Franck Appredéris avec Annie Girardot |
1981 | Mille milliards de dollars – de Henri Verneuil avec Patrick Dewaere |
1982 | L’honneur d’un capitaine – de Pierre Schoendoerffer
avec Nicole Garcia
Rock and torah / Le préféré – de Marc-André Grynbaum avec Christian Clavier |
1983 | Stella – de Laurent Heynemann avec Thierry Lhermitte |
1984 | DO Vivement Truffaut / Hommage à Truffaut – de Claude de Givray
avec Claude Jade
Seulement apparition |
1985 | L’unique – de Jérôme Diamant-Berger avec Sami Frey |
1986 | Golden eighties – de Chantal Akerman avec Delphine Seyrig |