1974 Aloïse – de Liliane de Kermadec avec Delphine Seyrig, Isabelle Huppert & Michael Lonsdale | 1994 La piste du télégraphe – de Liliane de Kermadec avec Elena Safonova, Christopher Chaplin & Mylène Demongeot | 2008 Le murmure des ruines – de Liliane de Kermadec avec Ruben Verdyan, Sarassar Sarayan & Marina Sargsyan | 2015 DO Le cri des fourmis – de Liliane de Kermadec | ||
Originaire de Pologne, Liliane de Kermadec est née le 6 octobre 1928 à Varsovie. Dans les années cinquante, elle débute une carrière de comédienne. Au théâtre, elle joue dans «Dona Rosita» (1952) de Federico Garcia Lorca, avec Silvia Monfort dans le rôle-titre, dont la mise en scène est assurée par Claude Régy. Elle intègre la distribution de la pièce «Mon cœur dans les Highlands» (1955) de William Saroyan, mise en scène par Michel Vitold. Elle est dirigée à deux reprises par André Cellier qui assure la direction du Théâtre de Poche Montparnasse dans «La plus forte» (1959) de August Strindberg et «Histoire de nuit» (1960) de Séan O’Casey. Au cinéma, elle apparaît furtivement dans «Du rififi chez les femmes» (1958) de Alex Joffé avec Nadja Tiller et Robert Hossein. Anecdotiquement, elle joue une religieuse dans «Les demoiselles de Rochefort» (1966) de Jacques Demy.
Liliane de Kermadec abandonne sa carrière de comédienne et devient photographe de plateau. Elle est ainsi créditée au générique de «Cléo de 5 à 7» de Agnès Varda, «Muriel ou le temps du retour» de Alain Resnais ou «Bébert ou l’omnibus» de Yves Robert. Féministe engagée, elle réalise un premier court-métrage documentaire «Le temps d’Emma» (1963) avec Emma Stern, figure de la peinture naïve du XXème siècle qui commença à peindre à l’âge de 70 ans. Sur le tournage de «Muriel ou le temps du retour», elle rencontre Delphine Seyrig et lui propose le court-métrage «Qui a donc rêvé ?» (1965) tiré de «La traversée du miroir» de Lewis Carroll. En 1972, elle signe la réalisation de son premier long-métrage «Home sweet home» dont elle signe le scénario avec Julien Guiomar. Présenté dans une section parallèle à Cannes, elle qualifie ce film «d’un mélange d’impératifs économiques, d’impératifs pratiques et d’imagination». Mais elle se fait véritablement remarquer avec «Aloïse» (1974) avec Isabelle Huppert et Delphine Seyrig qui interprètent le personnage principal à deux âges de sa vie. Elle signe le scénario de cette comédie dramatique avec André Téchiné. Basé sur la vie de Aloïse Corbaz, ce film retrace l’histoire d’une femme internée pour aliénation pendant quarante ans qui parvient à s’exprimer à travers la peinture. En dépit du succès critique de «Aloïse», elle se consacre à la production pour Chantal Akerman et à la réalisation de téléfilms. Ainsi, elle enchaîne une fugue d’enfant sous forme de reportage «Le petit pommier» (1980) où elle retrouve Delphine Seyrig, une enquête de féminisme-fiction «Mersonne ne m’aime» (1981) ou une comédie douce amère sur jeune couple «Un moment d’inattention» (1985).
En 1993, Liliane de Kermadec effectue son retour au cinéma avec «La piste du télégraphe». Ce long-métrage évoque l’histoire vraie de Lilian Alling, femme de chambre à New-York qui en 1927 décide de rejoindre sa Sibérie natale à pied par le Détroit de Béring. Dans le rôle principal, Elena Safonova révélée par «Les yeux noirs» de Nikita Mikhalkov. Avec l’échec du film, devenue auto-entrepreneur, elle se consacre aux documentaires qui sont parfois exploités en salle. Dans «Le murmure des ruines» (2013), elle s’intéresse au Haut-Karabagh, république autoproclamée de Transcaucasie peuplée majoritairement d’arméniens. Dans «Le cri des fourmis» (2016), elle recueille les témoignages des militantes du Mouvement national de libération Tupamaro en Uruguay, qui prôna l’action directe et la guérilla urbaine dans les années 1960 et 1970. Alors qu’elle avait le projet de consacrer un film à un petit garçon pendant la Shoah sur les ruines de Varsovie, Liliane de Kermadec décède le 13 février 2020 à l’âge de 91 ans.
© Olivier SINQSOUS
1958 | Du rififi chez les femmes – de Alex Joffé
avec Nadja Tiller
Seulement apparition |
1961 | Cléo de 5 à 7 – de Agnès Varda
avec Corinne Marchand
Seulement photographe de plateau |
1963 | Muriel / Muriel ou le temps d’un retour – de Alain Resnais
avec Jean Dasté
Seulement photographe de plateau Bébert et l’omnibus – de Yves Robert avec Blanchette Brunoy Seulement photographe de plateau CM Le temps d’Emma – de Liliane de Kermadec avec Emma Stern + scénario |
1965 | CM Qui donc a rêvé ? – de Liliane de Kermadec
avec Delphine Seyrig
+ scénario |
1966 | Les demoiselles de Rochefort – de Jacques Demy
avec Françoise Dorléac
Seulement apparition |
1971 | Défense de jouer – de Jean-Jacques Grand-Jouan
avec Pascale Audret
Seulement production – Inédit |
1972 | Home sweet home – de Liliane de Kermadec
avec Julien Guiomar
+ scénario |
1974 | Aloïse – de Liliane de Kermadec
avec Isabelle Huppert
+ scénario & production |
1975 | Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce 1080 Bruxelles – de Chantal Akerman
avec Delphine Seyrig
Seulement production |
1976 | DO News from home – de Chantal Akerman
Seulement production |
1978 | Sophie et le capitaine – de Liliane de Kermadec
avec Juliet Berto
Inachevé |
1980 | TV Cinéma 16 – de Liliane de Kermadec
avec Elise Caron
Série – Réalisation & scénario d’un épisode Le petit pommier |
1982 | TV Mersonne ne m’aime – de Liliane de Kermadec
avec Michael Lonsdale
+ scénario |
1986 | TV Un moment d’inattention – de Liliane de Kermadec
avec Anne Caudry
+ scénario |
1991 | TV La création du monde de Théodore – de Liliane de Kermadec
avec Alexander Eitner
+ scénario |
1994 | La piste du télégraphe – de Liliane de Kermadec
avec Mylène Demongeot
+ scénario |
2004 | DO La très chère indépendance du Haut Karabagh – de Liliane de Kermadec & He Fu Quan
+ scénario |
2008 | Le murmure des ruines – de Liliane de Kermadec
avec Hovhanes Khoderyan
+ scénario & directrice de la photographie |
2011 | DO He film – de Liliane de Kermadec
avec He Fu Quan
+ scénario |
2015 | DO Le cri des fourmis – de Liliane de Kermadec
+ scénario, directrice de la photographie & production |