1931 Il est charmant – de Louis Mercanton avec Henri Garat, Meg Lemonnier, Armand Dranem & Jean Mercanton | 1949 Les nouveaux maîtres – de Paul Nivoix avec Albert Préjean, Raymond Bussières & Hélène Perdrière | 1964 Yoyo – de Pierre Etaix avec Pierre Etaix, Claudine Auger, Philippe Castelli & Gabrielle Doulcet | 1979 Comment passer son permis de conduire? – de Roger Derouillat avec Claude Legros & Liliane Rovère | ||
Martine de Breteuil naît Moussia Bielinnko le 21 mars 1908 à Kharkov (aujourd’hui Kharkiv en Ukraine), à l’époque sous souveraineté russe. Mais la révolution d’octobre 1917 transforme bientôt la région en champs de bataille où les troupes bolcheviques vont avoir raison de la résistante de l’Armée blanche. La famille Bielinnko se réfugie en France. La jeune Moussia, après avoir pris des cours de danse, gagne sa vie dans les années trente comme artiste de comédies musicales. Et c’est sous le nom de Moussia qu’elle tourne dès 1930 ses premiers cours métrages. L’année suivante, elle donne la réplique à Henri Garat dans «Il est charmant» de Louis Mercanton, d’après l’opérette d’Albert Willemetz. Elle est également aux côtés de Betty Stockfeld et Roland Toutain dans la comédie «Blanc comme neige», mise en scène à partir d’une pièce de Léon Fourneau dit Zanrof, par Jean Choux, Camille Lemoine et Francisco Elías. Moussia retrouve le réalisateur espagnol pour «Pax» (1932) avec Gina Manès et Felix de Pomés. Deux films musicaux de Karl Anton, «Monsieur Albert», avec Noël-Noël, et «Un soir de réveillon» (1933) avec de nouveau Henri Garat, clôtureront cette première période cinématographique de Martine de Montreuil qui, à l’occasion, pose en maillot de bain pour des magazines de mode.
Mais pour Moussia Bielinnko, c’est la scène qui va rester toute sa vie sa principale activité. Elle sera après la Seconde Guerre mondiale la directrice d’un théâtre parisien (le futur théâtre de la Potinière) pendant une dizaine d’année puis gestionnaire d’une compagnie théâtrale «L’Orangeraie». Elle donnera également dans la mise en scène («Le grand écart» de Jean Cocteau, au théâtre des déchargeurs) et écrira ou coécrira quelques pièces dont «Lewis et Alice» ou «La vie secrète de Lewis Carroll» (1977).
Moussia Bielinnko déserte ainsi presque complètement les plateaux de cinéma jusque dans les années cinquante. Et quand elle revient aux génériques de films, c’est sous le nom de Martine de Breteuil (porté après un bref mariage survenu avant guerre). Elle joue alors des rôles secondaires dans une vingtaine de films au cours des cinq décennies suivantes comme dans: «La porteuse de pain» (1963) de Maurice Cloche, d’après le mélodrame de Xavier de Montépin, avec Suzanne Flon; «Le bal du comte d’Orgel» (1970) avec Jean-Claude Brialy; «La passante du Sans-Souci» (1981) avec Romy Schneider, Michel Piccoli, Jacques Martin; mais aussi le film franco-italien «L’amour nécessaire» (1991) de Fabio Carpi avec Marie-Christine Barrault et Ben Kingsley et «Une étoile pour deux» (1991) de Jim Kaufman qui fait tourner, dans une maison de retraite, les célébrités à l’automne de leur vie, Lauren Bacall, Anthony Quinn, Jean-Pierre Aumont, Lila Kedrova.
Martine de Breteuil ne dédaigne pas le petit écran où elle tourne dès le début des années soixante quelques feuilletons («Commandant X» - 1962; «L’homme qui revient de loin» - 1972 d’après Gaston Leroux, avec Louis Velle; «Sans famille» (1981) avec Petula Clark et Edward Meeks. La comédienne fait une dernière petite apparition devant une caméra à l’âge de quatre-vingt douze pour la comédie de Harriet Marin, «Épouse-moi» (2000), avec Vincent Pérez, Michèle Laroche et Audrey Tautou. Moussia Bielinnko, cette grande artiste née aux confins de l’Europe un siècle plus tôt, et plus connue sous le nom de Martine de Breteuil, décède à Paris dans un anonymat presque complet, le 13 novembre 2007.
© Caroline HANOTTE
1930 | CM Les papillons de nuit – de Maurice Kéroul
avec Gaston Norès
CM Elle veut faire du cinéma – de Henry Wulschleger avec Emile Saint-Ober |
1931 | Blanc comme neige – de Francisco Elías, Camille Lemoine & Jean Choux
avec Roland Toutain
Il est charmant / Paris, je t’aime – de Louis Mercanton avec Henri Garat |
1932 | Pax – de Francisco Elías
avec Georges Charlia
La pouponnière – de Jean Boyer avec Robert Arnoux Monsieur Albert – de Karl Anton avec Noël-Noël |
1933 | Un soir de réveillon – de Karl Anton
avec Marcel Carpentier
CM Byrrh-Cass gagnant – de Pierre Weill avec Nane Germon |
1934 | CM Le suis-je ? – de René Sacquin avec Jean Granier |
1942 | La grande marnière – de Jean de Marguenat avec Fernand Ledoux |
1947 | L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Jean Marais |
1949 | Les nouveaux maîtres – de Paul Nivoix avec Albert Préjean |
1953 | Rires de Paris – de Henri Lepage avec André Claveau |
1954 | Les carnets du Major Thompson ( the diary of Major Thompson / the french, they are a funny race ) de Preston Sturges avec Jack Buchanan |
1958 | Police judiciaire – de Maurice de Canonge avec Yves Vincent |
1962 | Carambolages – de Marcel Bluwal avec Louis de Funès |
1963 | La porteuse de pain – de Maurice Cloche avec Philippe Noiret |
1964 | Une ravissante idiote – de Edouard Molinaro
avec Anthony Perkins
Le gendarme de Saint-Tropez – de Jean Girault avec Guy Grosso Yoyo – de Pierre Etaix avec Claudine Auger |
1965 | Le journal d’une femme en blanc – de Claude Autant-Lara
avec Marie-José Nat
La tête du client – de Jacques Poitrenaud avec Jean Poiret |
1967 | Des garçons et des filles – de Etienne Périer avec Marc Porel |
1969 | La philosophie dans le boudoir / Sade 76 / Le triomphe de l’érotisme – de Jacques Scandelari avec Jean-Christophe Bouvet |
1970 | Le bal du comte d’Orgel – de Marc Allégret avec Jean-Claude Brialy |
1976 | Nuit d’or – de Serge Moati avec Klaus Kinski |
1979 | Comment passer son permis de conduire ? – de Roger Derouillat avec Claude Legros |
1981 | La passante du Sans-Souci / La passante – de Jacques Rouffio avec Romy Schneider |
1990 | L’amour nécessaire ( l’amore necessario ) de Fabio Carpi avec Ben Kingsley |
1991 | Une étoile pour deux ( a star for two ) de Jim Kaufman avec Anthony Quinn |
1995 | Coup de vice – de Patrick Levy avec Samy Nacery |
1999 | Epouse-moi – de Harriet Marin avec Vincent Perez |