Menahem Golan

Fils de parents d’origine polonaise, Menahem Golan est né le 31 mai 1929, à Tibériade, ville de Palestine alors sous mandat britannique. Il étudie la mise en scène en Angleterre, à l’Vic Old School dans un premier temps puis à la London Academy of Music and Dramatic Art. Pendant la Guerre d’Indépendance d’Israël (1948/49), il sert comme pilote dans l’armée de l’air israélienne et combat dans la Vallée du Jourdain et pour la libération de sa ville natale. En 1960, il part continuer sa formation à l’Université de New York. Deux ans plus tard, il est engagé pour assister Roger Corman sur le tournage de «The young racers» un film d’action sur les courses automobiles avec Mark Damon et Luana Anders.

De retour en Israël, Menahem Golan travaille au théâtre Habima de Tel Aviv. En 1963, il écrit et réalise son premier film «El Dorado», un drame avec Chaim Topol et Gila Almagor. L’année suivante, il s’associe avec son cousin Yoram Globus, il fonde sa première compagnie de production «Sallah Ltd.» pour financer le film de Ephraim Kishon «Sallah Shabbati», une comédie qui remporte un beau succès et qui décroche une nomination aux Oscars en 1965, dans la catégorie du meilleur film étranger. Dans les années 1960 et 1970, il réalise encore une dizaine de films dans son pays, parmi lesquels: «Dalia et les marins» (1964) avec Véronique Vendell, «La fille de la Mer Morte» (1966) avec Gila Almagor et Pierre Brasseur, «Lupo!» (1969) avec Yehuda Barkan dans le rôle-titre ou «La fuite vers le soleil» (1972) avec Laurence Harvey. Il produit des films en Europe et aux Etats-Unis, sans pour autant oublier son pays où il finance, personnellement ou par l’intermédiaire de ses maisons de production, toujours en association avec Yoram Globus, des films réalisés par Joel Silberg, Boaz Davidson, Leo Filler et Moshé Mizrahi.

Au milieu des années 1970, Menahem Golan s’ouvre au marché international. En 1974, il réalise deux films d’action efficaces «Un coup de deux milliards de dollars» avec Robert Shaw et Richard Rountree, et «Lepke, le caïd» avec Tony Curtis. Il enchaîne les productions de films d’action servis par des «gros bras» comme Charles Bronson, Chuck Norris, Michael Dudikoff, Sylvester Stallone, Lou Ferrigno, Dolph Lundgren et Jean-Claude Van Damme. Des films aux qualités scénaristiques proches du néant mais qu’un large public affectionne tout particulièrement pour la qualité des combats et pour les scènes de violence souvent très impressionnantes. Son parcours de producteur est ponctué aussi de films plus pointus dirigés par des cinéastes de renom comme John Cassavetes, Liliana Cavani, Andrei Konchalovsky, Robert Altman, Lina Wertmüller, Franco Zeffirelli, Barbet Schroeder, Norman Mailer et même Jean-Luc Godard pour une surprenante adaptation de la pièce de William Shakespeare «King Lear» en 1987 ou le Hollandais Fons Rademakers avec «Le jardin de roses» en 1989, d’après le roman de Günther Schwarberg. À partir des années 1990, il reprend plus intensément la réalisation en dirigeant encore une vingtaine de ses propres productions.

En octobre 2013, Menahem Golan tombe dans la rue et se blesse grièvement à la tête, un accident qui le laisse fortement handicapé et le contraint au fauteuil roulant. Lors d’une visite en famille à Jaffa, le 8 août 2014, il est victime d’un malaise. Les secours dépêchés sur les lieux n’arrivent pas à le réanimer, il meurt quelques minutes plus tard. Il avait 85 ans, marié, il était le père de trois enfants.

© Pascal DONALD