1971 Rosa, je t’aime (ani ohev otach Rosa / אני אוהב אותך רוזה) de Moshé Mizrahi avec Michal Bat-Adam & Moshe Tal | 1977 La vie devant soi – de Moshé Mizrahi avec Simone Signoret, Michal Bat-Adam & Samy Ben-Youb | 1980 Chère inconnue – de Moshé Mizrahi avec Simone Signoret, Delphine Seyrig, Jean Rochefort & Jean Obé | 1988 Mangeclous – de Moshe Mizrahi avec Pierre Richard, Charles Aznavour, Jacques Dufilho & Bernard Blier | ||
Quand on a «la vie devant soi», comment la réussir au mieux de ses aspirations et de ses talents? Le réalisateur et scénariste Moshé Mizrahi a choisi de vouer la sienne au cinéma. Né à Alexandrie en Egypte le 5 septembre 1931, il est adolescent lorsqu’il part avec sa mère et son jeune frère en Palestine, deux ans avant la création de l’Etat d’Israël. La culture du kibboutz où il grandit, puis la perte de son frère, tué lors de la Guerre d’Indépendance, le marquent profondément. Au début des années 1950, Moshé Mizrahi s’installe en France et s’y forge une solide expertise cinématographique en autodidacte. Et c’est à l’orée de ses 40 ans qu’il se lance dans la réalisation de ses propres films, avec une considération immédiate de la part des critiques. Dans «Le client de la morte saison» (1969), un ancien dirigeant nazi, qui se cache en Israël et y tient une auberge, voit sa vie basculer quand son secret est éventé avec l’arrivée d’un étranger. L’année suivante, «Les stances à Sophie» (1970) confronte une jeune fille émancipée à une vie bourgeoise dont elle rejette les contraintes. «Rosa, je t’aime» (1971) fait référence à l’autorité du rabbin d’une communauté qui oblige une veuve à se remarier avec un frère de son mari défunt, de sept ans son cadet. L’actrice vedette s’appelle Michal Bat-Adam. Moshé Mizrahi tombe amoureux et l’épouse en seconde noce. De leur union naît un fils.
Les tournages s’enchaînent. «La maison de la rue Chelouche» (1972) est le récit autobiographique d’une famille juive quittant Alexandrie pour s’installer à Tel Aviv. «Les filles à Papa» (1973), sélectionné au festival de Cannes, conte la désolation d’un père de n’avoir que des filles. «La vie devant soi» (1977), consacre enfin le talent du scénariste. Et son héroïne, Simone Signoret, remporte le César de la meilleure actrice. L’histoire, remarquablement adaptée du roman éponyme de Romain Gary, alias Emile Ajar, est celle d’une ex-prostituée juive rescapée d’Auschwitz, Madame Rosa, qui élève clandestinement des enfants d’autres prostituées et qui se prend d’affection pour un jeune algérien Momo. Auréolé d’une distinction qu’il est le seul réalisateur israélien à avoir décroché, Moshé Mizrahi étoffe une œuvre pétrie de quête sur les rapports amoureux et sociaux, et surtout imprégnée de réflexion sur l’intolérance et la coexistence de différentes confessions.
«Chère inconnue» (1980), avec Jean Rochefort, tisse un lien d’amour entre une femme célibataire et son frère infirme dont elle s’occupe. «La vie continue» (1981), qui réunit Annie Girardot et Jean-Pierre Cassel, est la rencontre de deux êtres esseulés. Dans «Une jeunesse» (1981), d’après le roman de Patrick Modiano, un couple se remémore l’itinéraire chaotique qui a précédé sa rencontre, tandis que «La rage de vivre» (1984) plonge deux adolescents fougueux dans les affres du ghetto de Varsovie. Après avoir dirigé nombre de grands acteurs français, Moshé Mizrahi, qui a séduit Hollywood, offre à Tom Hanks, dans «Parole d’officier» (1986), le rôle d’un pilote américain qui vit une idylle, contrecarrée par la religion, avec une jeune juive. «Mangeclous» (1988), une comédie loufoque, inspirée du roman d’Albert Cohen, sur les tribulations de juifs caricaturaux, est l’un des derniers longs métrages de Moshé Mizrahi. Sa passion pour le cinéma se double d’une ardeur à prêcher la tolérance entre religions dans des conférences données à l’université de Tel Aviv. Humaniste, mais aussi phare du cinéma israélien, Moshé Mizrahi s’éteint le 3 août 2018 à Tel Aviv, à l’âge de 86 ans. Mais son message de paix s’est heurté à un mur. Lamentations!
© Isabelle MICHEL
1968 | TV Laure – de Moshé Mizrahi avec Marlène Jobert |
1969 | Le client de la morte saison ( ore’ach b’onah metah / אורח בעונה מתה ) de Moshé Mizrahi
avec Claude Rich
+ scénario Prix Spécial des journalistes au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix OCIC, recommandation, au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne La fiancée du pirate – de Nelly Kaplan avec Bernadette Lafont Seulement directeur de production |
1970 | Les stances à Sophie – de Moshé Mizrahi
avec Bulle Ogier
+ adaptation & scénario |
1971 | Rosa, je t’aime ( ani ohev otach Rosa / אני אוהב אותך רוזה ) de Moshé Mizrahi
avec Michal Bat-Adam
+ scénario |
1972 | La maison de la rue Chelouche ( ha-bayit berechov Chelouche / הבית ברחוב שלוש ) de Moshé
Mizrahi avec Gila Almagor
+ scénario |
1973 | Les filles à papa ( abu el banat / אבו אל בנאת ) de Moshé Mizrahi
avec Shaike Ophir
+ scénario |
1974 | Rachel’s man ( Ish Rachel / איש רחל ) de Moshé Mizrahi
avec Rita Tushingham
+ scénario |
1977 | La vie devant soi / Madame Rosa – de Moshé Mizrahi
avec Simone Signoret
+ adaptation & scénario Prix LAFCA du meilleur film étranger par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA |
1979 | Moments de la vie d’une femme ( rega’im / moments / רגעים ) de Michal Bat-Adam
avec Assi Dayan
Seulement collaboration artistique & production |
1980 | Chère inconnue – de Moshé Mizrahi
avec Jean Rochefort
+ dialogues & scénario |
1981 | La vie continue – de Moshé Mizrahi
avec Annie Girardot
+ scénario Une jeunesse – de Moshé Mizrahi avec Charles Aznavour + scénario |
1984 | La rage de vivre ( war and love ) de Moshé Mizrahi avec Kyra Sedgwick |
1986 | Parole d’officier ( every time we say goodbye ) de Moshé Mizrahi
avec Tom Hanks
+ scénario |
1988 | Mangeclous – de Moshe Mizrahi
avec Pierre Richard
+ scénario |
1989 | Men don’t leave – de Paul Brickman
avec Jessica Lange
Seulement sujet |
1991 | TV Warburg, le banquier des princes – de Moshé Mizrahi
avec Sam Waterston
Série – + scénario FIPA d’Or de la série télévisée au festival des programmes audiovisuels de Biarritz, France |
1995 | Femmes ( nashim / נשים ) de Moshé Mizrahi
avec Michal Bat-Adam
+ scénario |
2002 | Life is life ( haïm ze haïm / חיים זה חיים ) de Michal Bat-Adam
avec Yaël Abecassis
Seulement interprétation & production |
2006 | Week-end en Galilée ( sof shavua be-Galil / סוף שבוע בגליל ) de Moshé Mizrahi
avec Sharon Alexander
+ scénario & production Rita ( Rita shem zemani ) de Michal Bat-Adam avec Elie Cohen Seulement interprétation & production |
2008 | DO Une histoire du cinema Israélien ( historia shel hakolnoah Israeli / toldot ha-kolnoa ha-israeli
/ היסטוריה של הקולנוע הישראלי ) de Raphaël Nadjari
avec Ronit Elkabetz
Seulement apparition |
2009 | DO L’honneur des brigands ( ganavim ba hok ) de Alexander Gentelev
avec Dirk Nonninger
Seulement apparition |
2016 | The road to where ( hadereh lean / הדרך לאן ) de Michal Bat-Adam
avec Lana Ettinger
Seulement interprétation & production DO Hope I’m in the frame ( mekava SheAni BaFrame ) de Netalie Braun avec Michal Bat-Adam |
AUTRES PRIX : | |
Prix pour l’ensemble de sa carrière aux prix de l’Académie du cinéma israélien, Israël ( 2001 ) |