1959 Shadows – de John Cassavetes avec Lelia Goldoni, Ben Carruthers, Hugh Hurd & Dennis Sallas | 1968 Faces – de John Cassavetes avec Gena Rowlands, John Marley, Lynn Carlin & Seymour Cassel | 1974 Une femme sous influence (a woman under the influence) de John Cassavetes avec Gena Rowlands & Peter Falk | 1979 Gloria – de John Cassavetes avec Gena Rowlands, Buck Henry, Julie Carmen & Lawrence Tierney | ||
Avec son physique de bad boys, John Cassavetes était voué à faire du cinéma. Il en a exploré tous les registres: acteur, scénariste, réalisateur, producteur. Avec l’ambition d’affranchir le Septième Art de la gangue rigide dans laquelle Hollywood l’emprisonnait. John Cassavetes naît le 9 décembre 1929 à New York dans une famille d’origine grecque. Fasciné par les salles obscures, il étudie l’art dramatique dans une école qui prône la symbiose entre le comédien et son personnage. Un parti pris qui aura une grande influence sur son approche du cinéma. Broadway, sa première expérience, lui permet de rencontrer celle qui sera sa vie durant son épouse et son actrice fétiche, Gena Rowlands. John Cassavetes quitte le théâtre pour des rôles dans des séries télévisées, puis pour le grand écran. «Face au crime» (1956) de Don Siegel et «L’homme qui tua la peur» (1956) de Martin Ritt lui apportent notoriété et goût pour la mise en scène qu’il va concrétiser en tournant «Shadows» (1958) avec ses propres fonds. Le film, primé à Venise, décrit le racisme que subissent de jeunes noirs. Là est l’originalité qui fait sa griffe: rendre le jeu des acteurs libre et spontané et raconter sans dénouement une tranche de vie de gens ordinaires, souvent puisés au sein de la classe moyenne américaine. Pour éponger ses dettes, il endosse le rôle d’un détective privé, «Johnny Staccato» (1959), dans une série à succès. Sa réputation est en marche.
Hollywood fait appel à ce prometteur réalisateur pour deux longs métrages, «La ballade des sans-espoir» (1961), qui dépeint les désillusions d’un pianiste de jazz, et «Un enfant attend» (1963) sur le thème de l’autisme. Mais ces expériences décevantes incitent John Cassavetes à préserver son indépendance et à ne plus brider sa créativité. Dès lors, ses films se tournent en huis-clos, privilégiant la sphère intime. Et révèlent le talent de sa femme, Gena Rowlands, et de ses amis Ben Gazzara, Peter Falk, Seymour Cassel. Lui-même reste comédien. «Les douze salopards» (1966) de Robert Aldrich, «Le bébé de Rosemary» (1968) de Roman Polanski, avec Mia Farrow, ou encore «Furie» (1978) de Brian De Palma face à Kirk Douglas, autant de grands films qui lui assurent notoriété et moyens financiers destinés à ses propres œuvres. Pour «Faces» (1968), John Cassavetes laisse les acteurs interpréter leurs rôles à leur guise, mais sans improvisations. Le film traite des failles dans les unions conjugales. «Les maris» (1969), puis «Ainsi va l’amour» (1971) prolongent ces approches du couple, de la famille, du mal de vivre, thèmes chers au réalisateur, enclin aussi à mettre en valeur le corps comme mode d’expression. «Une femme sous influence» (1974) est couronné de plusieurs prix, notamment pour la performance de Gena Rowlands en épouse névrosée. Si «Opening night» (1977), ode à l’art et à la vie, est un échec financier, «Gloria» (1979), drame policier dont le cinéaste s\'empare pour se renflouer, est bâti sur un scénario nerveux et bien planifié aux antipodes de son registre habituel. Après «Torrents d’amour» (1983), également ovationné, et «Pagaille monstrueuse» (1985), de moindre audience, John Cassavetes cesse de tourner.
Porté sur l’alcool, il décède à 59 ans des suites d’une cirrhose, le 3 février 1989 à Los Angeles. Il laisse dans l’histoire du cinéma une empreinte indélébile dans laquelle s’inscrivent ses trois enfants, Nick, Alexandra et Zoe, et qui plane sur des cinéastes tels que Martin Scorsese, Pedro Almodovar, Woody Allen, Maurice Pialat. «Tout dans un film doit trouver son inspiration dans l’instant», disait-il. Un farouche appel à la liberté artistique et à l’intelligence émotionnelle des comédiens.
© Isabelle MICHEL
1951 | Quatorze heures ( fourteen hours ) de Henry Hathaway avec Grace Kelly |
1952 | Taxi – de Gregory Ratoff avec Constance Smith |
1955 | Nuit de terreur / Le gang frappe la nuit ( the night holds terror ) de Andrew L. Stone avec Jack Kelly |
1956 | Face au crime ( crime in the streets ) de Don Siegel
avec James Whitmore
L’homme qui tua la peur ( edge of the city / a man is ten feet tall ) de Martin Ritt avec Sidney Poitier |
1957 | Affair in Havana – de Laslo Benedek
avec Raymond Burr
Libre comme le vent ( saddle the wind ) de Robert Parrish avec Robert Taylor |
1958 | Sur une île avec toi ( Virgin Island / our Virgin Island ) de Pat Jackson
avec Virginia Maskell
Shadows – de John Cassavetes avec Lelia Goldoni + scénario & montage Prix Pasinetti au festival du cinéma de Venise, Italie |
1959 | TV Staccato – de John Cassavetes
avec Edouardo Ciannelli
Série – + réalisation de 5 épisodes |
1961 | La balade des sans-espoir ( too late blues ) de John Cassavetes
avec Stella Stevens
+ scénario & production The Webster boy / Middle of nowhere – de Don Chaffey avec Elizabeth Sellars |
1962 | Un enfant attend ( a child is waiting ) de John Cassavetes
avec Judy Garland
+ apparition TV The Lloyd Bridges show – de John Cassavetes avec Lloyd Bridges Série – Seulement réalisation des épisodes « My daddy can lick your daddy » & « A pair of boots » |
1964 | À bout portant / Les tueurs sont lâchés ( the killers / Ernest Hemingway’s the killers ) de Don Siegel avec Angie Dickinson |
1966 | Les anges de l’enfer ( devil’s angels ) de Daniel Haller
avec Mimsy Farmer
Les douze salopards ( the dirty dozen ) de Robert Aldrich avec Robert Ryan CM Operation dirty dozen – de Ronald Saland avec Robert Aldrich Seulement apparition TV Bob Hope presents the Chrysler Theatre – de John Cassavetes avec Bob Hope Série – Seulement scénario & réalisation de l’épisode « In pursuit of excellence » |
1967 | Le bébé de Rosemary ( Rosemary’s baby ) de Roman Polanski
avec Mia Farrow
DO Mia and Roman – de Hatami avec Ruth Gordon Seulement apparition |
1968 | Rome comme Chicago ( Roma come Chicago / banditi a Roma ) de Alberto De Martino
avec Gabriele Ferzetti
Les intouchables ( gli intoccabili ) de Giuliano Montaldo avec Britt Ekland Mardi, c’est donc la Belgique ( if it’s Tuesday, this must be Belgium ) de Mel Stuart avec Joan Collins Faces – de John Cassavetes avec Gena Rowlands Seulement réalisation, scénario, montage & production Prix Pasinetti du meilleur film au festival du cinéma de Venise, Italie Prix NSFC du meilleur scénario par la société national des critiques de cinéma, USA |
1969 | Les maris ( husbands ) de John Cassavetes
avec Ben Gazzara
+ scénario |
1971 | Ainsi va l’amour ( Minnie and Moskowitz ) de John Cassavetes
avec Seymour Cassel
+ scénario |
1972 | TV Columbo – de John Cassavetes
avec Peter Falk
Série – + réalisation de l’épisode « Etude in black » |
1974 | Une femme sous influence ( a woman under the influence ) de John Cassavetes
avec Gena Rowlands
Seulement scénario & réalisation Coquille d’Argent au festival international du cinéma de San Sebastián, Espagne Prix OCIC – Mention honorable au festival international du cinéma de San Sebastián, Espagne |
1975 | Capone – de Steve Carver
avec Susan Blakely
Le bal des vauriens / Meurtre d’un bookmaker chinois ( the killing of a chinese bookie ) de John Cassavetes avec Ben Gazzara Seulement scénario & réalisation Mikey et Nicky ( Mikey & Nicky ) de Elaine May avec Ned Beatty |
1976 | Un tueur dans la foule ( two minute warning ) de Larry Peerce avec Charlton Heston |
1977 | Opening night – de John Cassavetes
avec Joan Blondell
+ scénario Héros ( heroes ) de Jeremy Paul Kagan avec Sally Fields Seulement apparition |
1978 | Furie ( the fury ) de Brian De Palma
avec Kirk Douglas
La cible étoilée ( brass target ) de John Hough avec Sophia Loren |
1979 | Gloria – de John Cassavetes
avec Gena Rowlands
Seulement scénario & réalisation Lion d’Or au festival du cinéma de Venise, Italie Prix OCIC, Mention d’Honneur, au festival du cinéma de Venise, Italie |
1981 | C’est ma vie après tout ( whose life is it anyway ? ) de John Badham
avec Richard Dreyfuss
Incubus ( the incubus ) de John Hough avec John Ireland |
1982 | Tempête ( tempest ) de Paul Mazursky
avec Susan Sarandon
Marvin & Tige ( Marvin and Tige / like father and son ) de Eric Weston avec Billy Dee Williams CM The haircut – de Tamar Simon Hoffs avec Joyce Bulifant |
1983 | Torrents d’amour ( love streams ) de John Cassavetes
avec Gena Rowlands
+ scénario Ours d’Or au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix FIPRESCI au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Ruban d’Argent du meilleur acteur étranger par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Fraülein Berlin – de Lothar Lambert avec Jim Jarmusch |
1984 | King Kongs Faust / King Kong’s fist – de Heiner Stadler
avec Wim Wenders
Seulement apparition DO I’m almost not crazy… John Cassavetes : The man and his work – de Michael Ventura avec Seymour Cassel |
1985 | Pagaille monstrueuse ( big trouble ) de John Cassavetes
avec Charles Durning
Seulement réalisation |
AUTRES PRIX : | |
Prix pour l’ensemble de sa carrière par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA ( 1986 ) |