Henry Brandon

Le 8 juin 1912 naît à Berlin, capitale de l’Empire Allemand, le futur acteur Henry Brandon sous le véritable nom de Heinrich von Kleinbach. Ses parents émigrent vers les Etats-Unis quelques mois après sa naissance. Après ses études à l’université Stanford en Californie, il suit une formation de comédien à la «Pasadena Community Playhouse». Il n’a pas vingt ans quand il commence à jouer ses premiers rôles sur scène. Ses deux mètres de haut et son physique d’athlète ne tarde pas à attirer les producteurs de cinéma.

En 1932, c’est pour Cecil B. DeMille qu’il fait sa première brève apparition à l’écran, en spectateur au Colysée dans «Le signe de la croix», film biblique qui réunit Claudette Colbert et Fredric March. Deux ans plus tard, il interprète son premier rôle de méchant auprès de Stan Laurel et Oliver Hardy dans «Un jour, une bergère». En 1935, pour jouer un membre de la famille rivale de «La fille du bois maudit», incarnée par Sylvia Sidney, il adopte définitivement le nom de Henry Brandon.

Abonné aux rôles secondaires, Henry Brandon ne tarde pas à se faire connaître pour ses personnages fort peu sympathiques. On le voit entre-autres, en légionnaire déserteur dans «Beau Geste» (1939) de William A. Wellman avec Gary Cooper, en docteur Fu Manchu dans le sérial «Les tambours de Fu Manchu (1940) de John English et William Witney, en espion britannique dans «L’ange des ténèbres» (1943) de Lewis Milestone avec Errol Flynn, en Gilles de Rais dans «Jeanne d’Arc» (1948) de Victor Fleming avec Ingrid Bergman, en capitaine de l’armée française dans «Vera Cruz» (1954) de Robert Aldrich avec Burt Lancaster et Gary Cooper, en officier allemand dans «Bandido Caballero» (1956) de Richard Fleischer avec Robert Mitchum, en Jesse James dans «Carrefour de la vengeance» (1957) de Franklin Adreon avec Stephen McNally, etc. Il est surtout connu pour ses personnages d’amérindiens, comme dans «Le visage pâle» (1948) de Norman Z. McLeod avec Jane Russell et Bob Hope; «À l’assaut de Fort Clark» (1953) de George Sherman avec Jeff Chandler; «Comanche» (1956) de George Sherman avec Dana Andrews. Il se distingue particulièrement en chef indien dans deux westerns de John Ford, «La prisonnière du désert» (1955) où il est poursuivit par John Wayne après avoir kidnappé la jolie Natalie Wood et «Les deux cavaliers» (1961) avec James Stewart et John Wayne.

Parallèlement à son prolifique parcours cinématographique, Henry Brandon s’est produit sur scène. Le public a pu notamment l’applaudir à Broadway dans les pièces suivantes: «Boudoir» (1941) de Jacques Deval, «Army play-by play» (1943) de Irving Gaynor Neiman, «Médée» (1949) d’Euripide et «La nuit des rois» (1949) de Shakespeare. Il travaille aussi beaucoup pour la télévision en apparaissant des séries à succès comme «Maverick» (1960), «La grande caravane» (1957/62), «Daniel Boone» (1966), «Max la Menace» (1965/69), «Mission impossible» (1969), «E/R» (1984) ou «Arabesque» (1987).

Henry Brandon ne se maria jamais et n’eut pas d’enfants. Tout le monde sait depuis que cet acteur au physique viril était homosexuel et, que pour des raisons évidentes à l’époque, le secret fût bien gardé par les studios. Après presque deux cents films pour le grand et le petit écran et une vingtaine de pièces de théâtre, l’acteur est terrassé par une crise cardiaque le 15 février 1990.

© Pascal DONALD