Gary Cooper

Fils d’un Juge à la Cour Suprême de l’état du Montana et riche propriétaire terrien, Frank James Cooper naît le 7 mai 1901, à Helena (Montana). Avec son frère aîné Arthur, il reçoit une solide éducation à l’Ecole de Dunstable, en Angleterre, où sa mère Alice Cooper c’est établie quelques temps, puis au Wesleyan College du Montana. En 1922, excellent dessinateur, il poursuit des études d’Art au Grinnell College de l’Iowa avec l’espoir de devenir caricaturiste. Deux ans plus tard, il rejoint ses parents installés en Californie, dessine pour des journaux locaux et pratique plusieurs petits métiers.

À Los Angeles, l’athlétique et beau jeune homme se lie d’amitié avec des jeunes acteurs qui l’incitent à se présenter à des castings. Il débute ainsi au cinéma, en 1924, dans des figurations au sein d’une dizaine de westerns. L’année suivante, Henry King lui confie un premier vrai rôle dans «La conquête de Barbara Worth» aux côtés de Vilma Bánky. Pour cette occasion, il change son nom en Gary Cooper. Sa prestation, dans le film, est suffisamment marquante pour que la Paramount lui signe un contrat de sept ans. Il enchaîne alors, en tête d’affiche, les westerns et les comédies avec une certaine aisance qui attirent rapidement le respect de ses pairs. En 1930, Gary Cooper s’impose définitivement auprès de Marlene Dietrich dans «Cœurs brûlés» de Joseph von Sternberg, où il incarne un beau légionnaire. Au cours des années trente, il confirme son statut de vedette sous la direction des plus grands réalisateurs comme Rouben Mamoulian, Frank Borzage, Ernst Lubitsch, Henry Hathaway, Frank Capra où Cecil B. DeMille. En 1933, il épouse Veronica Balfe, plus connue sous le nom de Sandra Shaw, une actrice qui arrête sa carrière pour se consacrer à son époux. De cette union naît une fille, Maria. Malgré les multiples conquêtes féminines de l’acteur, le couple restera uni jusqu’à sa mort.

Dans les années quarante, Gary Cooper collectionne les succès en incarnant des héros exemplaires. Son interprétation du courageux Sergent Alvin C. York dans «Sergent York» (1941) de Howard Hawks lui vaut l’Oscar du meilleur acteur. Il campe avec talent et sobriété des héros aussi différents que le combattant républicain Richard Jordan dans «Pour qui sonne le glas» (1943) de Sam Wood, le Capitaine Christopher Holden dans «Les conquérants du nouveau monde» (1947) de Cecil B. DeMille et l’architecte Howard Roark dans «Le rebelle» (1948) de King Vidor. Lors de ce tournage, il donne la réplique Patricia Neal avec qui il entretient une passion amoureuse durant plusieurs années.

Par la suite, Gary Cooper reste incontestablement une des plus grandes stars qu’Hollywood a produit. En 1952, il décroche un second Oscar pour sa magistrale interprétation du Marshal Will Kane dans «Le train sifflera trois fois» de Fred Zinnemann. Deux ans plus tard, il partage la vedette avec Burt Lancaster dans le western «Vera Cruz», chef-d’œuvre réalisé par Robert Aldrich. Fervent Républicain, il s’engage dans l’organisation conservatrice «Alliance cinématographique pour la préservation des idéaux américains» qui lutte contre les influences fasciste ou communiste. Il termine sa carrière, en 1961, auprès de Deborah Kerr dans «La lame nue», son seul rôle antipathique. La même année, l’Academy Award, qui le sait très malade, lui décerne un Oscar d’honneur. Gary Cooper s’éteint le 13 mai 1961, à Beverly Hills, emporté par un cancer de la prostate qui s’est propagé aux poumons et aux os.

© Philippe PELLETIER