1948 Le point du jour – de Louis Daquin avec René Lefèvre, Jean Desailly & Marie-Hélène Dasté | 1951 Seul dans Paris – de Hervé Bromberger avec Bourvil, Magali Noël, Albert Rémy & Léonce Corne | 1956 Crime et châtiment – de George Lampin avec Jean Gabin, Robert Hossein, Ulla Jacobsson & Bernard Blier | 1961 La guerre des boutons – de Yves Robert avec Jacques Dufilho, Michel Galabru & Jean Richard | ||
Née le 30 décembre 1922 à Paris, Yvette Etiévant est la fille du comédien et réalisateur Henri Etiévant dont la carrière fut pratiquement stoppée avec l’arrivée du cinéma parlant. Enfant de la balle, elle intègre la troupe de Louis Jouvet au Théâtre de l’Athénée. Sous la direction du maître, elle créé avec Monique Mélinand «Les bonnes» (1947) de Jean Genet et joue dans «Dom Juan» (1947) de Molière et «Ondine» (1949) de Jean Giraudoux. Elle entame ainsi une brillante carrière théâtrale qui lui vaut d’être dirigée par Claude Régy, Jean-Louis Barrault, Laurent Terzieff, Peter Brook, Georges Vitaly ou Raymond Rouleau au cours des deux décennies suivantes.
Au cinéma, Yvette Etiévant débute en incarnant une femme de chambre auprès de Paul Bernard et Maria Casares dans «Les dames du Bois de Boulogne» (1944) de Robert Bresson. Réalisateur qu’elle retrouve pour un rôle similaire dans «Journal d’un curé de campagne» (1950) avec Claude Laydu d’après Georges Bernanos. Entre-temps, elle joue dans un film policier intitulé «Entre onze heures et minuit» (1948) de Henri Decoin dont Louis Jouvet partage l’affiche avec Madeleine Robinson. Elle enchaîne les films sous la direction de Marcel Pagnol, Louis Daquin, Jean Anouilh, Jean Grémillon ou Marc Allégret sans obtenir de rôles décisifs. En 1955, Yvette Etiévant incarne l’épouse délaissée de Jean Gabin au profit de Françoise Arnoul dans «Des gens sans importance» de Henri Verneuil. Cette composition marquante d’une femme fragile la cantonne souvent dans le même registre. Néanmoins, elle apparaît dans des succès populaires: en patronne de bistrot dans «Les vieux de la vieille» (1960) de Gilles Grangier ou en mère du héros de «La guerre des boutons» (1961) de Yves Robert. Mais avec «La Nouvelle Vague», ses apparitions sur le grand écran se raréfient. En 1965, après le suicide de la comédienne Françoise Spira, Yvette Etiévant assure l’intérim de la direction du Théâtre de l’Athénée. Malgrè tout, Alain Resnais la dirige dans «La guerre est finie» (1965) avec Yves Montand et Ingrid Thulin et dans «Je t’aime, je t’aime» (1967) avec Claude Rich et Olga Georges-Picot puis plus tard dans «L’amour à mort» (1984).
Mais pour une génération de téléspectateurs, Yvette Etiévant est associée à la distribution d’un feuilleton mythique de l’ORTF «L’homme de Picardie» (1968). Au cours des 40 épisodes, elle incarne l’épouse de Christian Barbier vivant paisiblement sur le «Picardie», leur péniche et leur outil de travail. Malgré la reconnaissance médiatique elle n’obtient qu’un second rôle dans «Etat de siège» (1973) de Costa-Gavras. À la même époque, elle effectue une tournée au Moyen-Orient dans le cadre des «Tréteaux de France» de Jean Danet avec Silvia Monfort qui est sa partenaire dans «Phèdre» et «Le mal-court».
Déçue de ne pas obtenir des rôles conséquents, Yvette Etiévant se reconvertit dans une carrière d’agent artistique chez Artmédia de 1973 à 1991 puis participe à la création d’une société de production. Dès lors, ses rôles sur le grand écran relèvent de l’anecdotique et se limitent à de simples apparitions dans «Les Misérables» (1981) de Robert Hossein, «Le bon plaisir» (1983) de Francis Girod, «Le journal d’un fou» (1986) de Roger Coggio ou «Les baisers de secours» (1989) de Philippe Garrel. À l’image de sa carrière, Yvette Etiévant décède discrètement le 17 mars 2003 à Paris puis est inhumé auprès de son père Henri Etiévant dans le petit cimetière de Chambray dans l’Eure.
© Olivier SINQSOUS
1944 | Les dames du Bois de Boulogne – de Robert Bresson avec Maria Casares |
1948 | Dernier amour – de Jean Stelli
avec Georges Marchal
Entre onze heures et minuit – de Henri Decoin avec Louis Jouvet Le point du jour – de Louis Daquin avec René Lefèvre |
1949 | Le parfum de la dame en noir – de Louis Daquin avec Serge Reggiani |
1950 | Le rosier de madame Husson – de Jean Boyer
avec Bourvil
Maître après dieu – de Louis Daquin avec Pierre Brasseur Topaze – de Marcel Pagnol avec Fernandel Sous le ciel de Paris / Sous le ciel de Paris coule la Seine – de Julien Duvivier avec Paul Frankeur Le journal d’un curé de campagne – de Robert Bresson avec Claude Laydu Sans laisser d’adresse – de Jean-Paul Le Chanois avec Bernard Blier |
1951 | Le voyage en Amérique – de Henri Lavorel
avec Pierre Fresnay
Deux sous de violettes – de Jean Anouilh avec Michel Bouquet Seul dans Paris – de Hervé Bromberger avec Bourvil Jocelyn – de Jacques de Casembroot avec Jean Desailly |
1952 | Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte
avec Raymond Pellegrin
Une fille dans le soleil – de Maurice Cam avec Henri Genès Les dents longues – de Daniel Gélin avec Jean Chevrier |
1953 | Les compagnes de la nuit – de Ralph Habib
avec Pierre Cressoy
L’amour d’une femme – de Jean Grémillon avec Massimo Girotti |
1954 | Le fil à la patte – de Guy Lefranc
avec Noël-Noël
Le dossier noir – de André Cayatte avec Jean-Marc Bory |
1955 | Futures vedettes – de Marc Allégret
avec Jean Marais
Des gens sans importance – de Henri Verneuil avec Jean Gabin |
1956 | Crime et châtiment – de George Lampin
avec Robert Hossein
La roue – de André Haguet & Maurice Delbez avec Pierre Mondy |
1958 | Les jeux dangereux – de Pierre Chenal avec Jean Servais |
1959 | Merci Natercia ! – de Pierre Kast
avec Pierre Vaneck
Les yeux sans visage – de Georges Franju avec Alida Valli Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau Pantalaskas – de Paul Paviot avec Albert Rémy |
1960 | Les vieux de la vieille – de Gilles Grangier
avec Noël-Noël
La mort de Belle – de Edouard Molinaro avec Alexandra Stewart L’ours – de Edmond Séchan avec Renato Rascel CM Le rêve – de Jean Prat avec Bernard Verley |
1961 | La guerre des boutons – de Yves Robert avec Michel Galabru |
1962 | Le jour et l’heure ( the day and the hour / today we live ) de René Clément avec Simone Signoret |
1963 | L’année du bac – de José-André Lacour & Maurice Delbez avec Bernard Murat |
1964 | Les yeux cernés – de Robert Hossein
avec Michèle Morgan
Mata-Hari / Mata Hari agent H-21 – de Jean-Louis Richard avec Jean-Louis Trintignant CM La côte d’Adam – de Paule Senguissen Seulement voix |
1965 | La guerre est finie – de Alain Resnais avec Yves Montand |
1967 | Je t’aime, je t’aime – de Alain Resnais avec Claude Rich |
1973 | État de siège – de Costa-Gavras avec Renato Salvatori |
1981 | Les misérables – de Robert Hossein avec Lino Ventura |
1983 | Le bon plaisir – de Francis Girod avec Michel Serrault |
1984 | L’amour à mort – de Alain Resnais
avec Pierre Arditi
Seulement voix |
1985 | L’amour en douce / Une amie de passage – de Edouard Molinaro avec Jean-Pierre Marielle |
1986 | L’état de grâce – de Jacques Rouffio avec Sami Frey |
1987 | Le journal d’un fou – de Roger Coggio avec Fanny Cottençon |
1989 | Les baisers de secours – de Philippe Garrel avec Maurice Garrel |
1996 | Passage à l’acte – de Francis Girod avec Daniel Auteuil |