1947 L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Edwige Feuillère, Jean Marais & Jacques Varennes | 1954 Les évadés – de Jean-Paul Le Chanois avec Pierre Fresnay, François Périer & Jacques Marin | 1957 Les misérables – de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin, Bernard Blier, Serge Reggiani & Bourvil | 1959 Par-dessus le mur – de Jean-Paul Le Chanois avec Pierre Larquey, François Guérin & Louis Velle | ||
Silvia Monfort naît Simonne Marguerite Favre-Bertin, le 7 juin 1923, à Paris dans le quartier historique du Marais où sa famille est installée depuis plus de deux siècles. Elle perd sa mère très jeune, et son père Charles-Maurice Favre-Bertin, un célèbre sculpteur, décorateur et médailleur, doit la mettre en pension. Elève surdouée, elle passe son baccalauréat avec trois ans d’avance puis devient apprentie comédienne. Pendant la guerre elle participe activement à un réseau de résistance avec Maurice Clavel, son futur époux mais aussi dramaturge, journaliste, et philosophe. Pour son action, la jeune femme recevra des décorations prestigieuses au nom de la France mais aussi des États-Unis.
Silvia Monfort est, à partir de 1947, de la grande aventure du Théâtre National Populaire avec Jean Vilar. Elle sera notamment en 1954 la Chimène de Gérard Philipe dans «Le Cid» de Pierre Corneille. Et elle peut inscrire bientôt son nom à côté de celui de Sarah Bernhardt, parmi les grandes tragédiennes françaises du vingtième siècle. Mais la comédienne veut aussi renouer avec la tradition des théâtres ambulants et apporter la culture aux classes défavorisées. Avec Jean Danet et ses «Tréteaux de France» elle joue des tragédies de Sophocle dans les banlieues déshéritées. La décennie suivante, elle fonde sa propre salle «Le Carré Thorigny» puis à la fin des années quatre-vingts elle entreprend la construction d’un nouveau théâtre qui porte aujourd’hui son nom. Elle crée aussi, avec Alexis Gruss, la première école officielle de cirque et de mime en France.
Bien qu’étant essentiellement une femme de théâtre, Silvia Monfort sera au générique d’une quinzaine de longs métrages. Dès 1943, elle apparaît avec Renée Faure, Jany Holt et Mila Parély, dans le film de Robert Bresson «Les anges du pêché» réalisé à partir d’un scénario du Révérend Père Bruckberger et de Jean Giraudoux. Elle retrouve le cinéma en 1947 pour «La grande Maguet» de Roger Richebé avec Madeleine Robinson. En 1948, elle est aux côtés de Edwige Feuillère et Jean Marais, dans «L’aigle à deux têtes», pièce de Jean Cocteau qu’il adapte lui-même à l’écran. Puis c’est «Le secret de Mayerling» (1948) de Jean Delannoy, où elle joue l’épouse de l’archiduc Rodolphe, interprété par Jean Marais. Silvia revient au cinéma en 1952 pour travailler avec le nouvel homme de sa vie, le cinéaste Jean-Paul Le Chanois dont elle partage la sensibilité communiste. Ils tourneront ensemble six films dont «Les évadés» (1952) avec Pierre Fresnay; et avec Jean Gabin, «Le cas du Dr Laurent» (1956) et «Les misérables» (1957). Puis séparée du réalisateur, Silvia Monfort abandonne définitivement le grand écran en 1962. Elle tourne néanmoins quelques téléfilms dont «Le bunker» (1972) avec François Chaumette dans le rôle de Martin Bormann; et «Phèdre»(1982) de Jean Racine, où elle est l’héroïne, face à Alain Cuny, en Thésée.
Silvia Monfort écrit aussi plusieurs romans et entretient une correspondance très dense avec son dernier compagnon puis époux, Pierre Gruneberg, moniteur de ski et de natation. Cette grande Dame, toute de courage, de passion et de talent, décède d’un cancer des poumons, à l’âge de soixante-sept ans le 30 mars 1991. En son hommage, Pierre Gruneberg créé en 1996 l’«Association Prix Silvia Monfort» qui remet, tous les deux ans, une distinction à un espoir féminin de la tragédie.
© Caroline HANOTTE
1943 | Les anges du péché – de Robert Bresson avec Louis Seigner |
1946 | La grande Maguet – de Roger Richebé avec Madeleine Robinson |
1947 | L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Edwige Feuillère |
1948 | Le secret de Mayerling / Mayerling – de Jean Delannoy avec Jean Marais |
1954 | Les évadés – de Jean-Paul Le Chanois avec Pierre Fresnay |
1955 | La Pointe Courte – de Agnès Varda
avec Philippe Noiret
Ce soir les jupons volent / Princesses de Paris – de Dimitri Kirsanoff avec Sophie Desmarets |
1956 | Le cas du docteur Laurent – de Jean-Paul Le Chanois
avec Jean Gabin
CM Le Théâtre National Populaire – de Georges Franju avec Jean Vilar |
1957 | Les misérables – de Jean-Paul Le Chanois
avec Jean Gabin
Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque |
1958 | Du rififi chez les femmes – de Alex Joffé avec Eddie Constantine |
1959 | Par-dessus le mur – de Jean-Paul Le Chanois avec Pierre Larquey |
1960 | La Française et l’amour – de Christian-Jaque, Henri Decoin, René Clair, Michel Boisrond,
Jean Delannoy, Henri Verneuil & Jean-Paul Le Chanois
avec Robert Lamoureux
Segment « La femme seule » de Jean-Paul Le Chanois |
1962 | Mandrin – de Jean-Paul Le Chanois
avec Georges Rivière
L’itinéraire marin – de Jean Rollin avec Anne Tonietti |
1970 | La rose et le revolver – de Jean Desvilles avec Michael Lonsdale |
1975 | CM Jean Marais, artisan du rêve – de Gérard Devillers
Seulement narration |
1977 | Nuova colonia – de Patrick Bureau avec Jean-Claude Dreyfus |