![]() 1931 La fine combine – de André Chotin avec Edwige Feuillère, Suzanne Nivette, Raoul Marco & Fernandel | ![]() 1941 Croisières sidérales – de André Zwoboda avec Madeleine Sologne, Jean Marchat & Julien Carette | ![]() 1950 Olivia – de Jacqueline Audry avec Edwige Feuillère, Simone Simon, Marie-Claire Olivia & Yvonne de Bray | ![]() 1957 Sénéchal le magnifique – de Jean Boyer avec Fernandel, Nadia Gray, Robert Pizani & Madeleine Barbulée | ||
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Il n’y a pas de féminin au mot «clown», et c’est bien dommage, car il aurait été comme un gant à Suzanne Dehelly. La coupe à la garçonne, les yeux en boule de loto et la main sur la hanche, elle surgit sur l’écran comme un coup de vent et file ses répliques avec un débit de mitraillette qui provoque l’hilarité du public d’alors. Née le 1er octobre 1896 à Paris, elle débute chez Gémier, à L’Odéon. Mais, très vite, sa pétulance et ses talents vocaux l’orientent vers les revues et les opérettes. En 1927, elle est ainsi Nérine de Térac dans «Ketty boxeur», avec Gaston Gabaroche, Pirouette dans «Cinquante centimes» (1931), de Henri Christiné et Maurice Yvain, où elle chante «L’amour est un plaisir vraiment doux», avec Armand Dranem, ou encore «Normandie» (1936), opérette de Paul Misraki, sur un livret de Henri Decoin, où Suzanne Dehelly crée l’immortelle «Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine»!
Au cinéma, où elle débute vraiment à l’orée des années 1930, Suzanne Dehelly donne dans la gaudriole et la pochade militaire. Elle va des «Bleus de la marine» (1934) de Maurice Cammage, où elle croise le marin Lafraise, alias Fernandel, à «La mariée du régiment» (1935), du même réalisateur, en passant par «La petite dame du wagon lit» (1936), toujours de Cammage, ou encore «La brigade en jupons» (1936) de Jean de Limur. Tout un programme! Et puis voilà encore Victorine qui, dans «La reine des resquilleuses» (1934) de Marco de Gastyne, se fait passer pour un homme, ou bien cette Léonie Vigoulette qui, dans «Une de la cavalerie» (1937), terrorise Frédéric Duvallès, qui aimerait bien faire la bombe avec son conscrit, ou encore Totoche de «Titin des Martigues» (1937) de René Pujol.
Et puis, lassée des films de pioupious, des simagrées et des pasquinades, Suzanne Dehelly devient sérieuse et adopte un registre sobre qui dévoile des talents inattendus de comédienne dramatique. C’est en partie son mariage avec le scénariste Marcel Rivet qui donne ce tour nouveau à sa carrière. Dans «La belle aventure» (1942) de Marc Allégret, elle incarne ainsi Mme d’Eguzon, la tante de Giselle Pascal. Puis elle incarne Mlle Dubois, la maîtresse d’arithmétique au solide appétit d’«Olivia» (1950), l’histoire sagement saphique d’un pensionnat de jeunes filles, contée par Jacqueline Audry, et elle n’hésite pas à porter la cornette dans «La nuit est mon royaume» (1951) de Georges Lacombe, où elle campe une religieuse prête à aider Jean Gabin à lutter contre sa cécité. Elle figure dans d’autres drames, comme «Les amours finissent à l’aube» (1952) de Henri Calef ou «Châteaux en Espagne» (1953) de René Wheeler. Elle fait même partie de la distribution de «Huis-clos» (1954),de Jacqueline Audry, d’après la pièce de Sartre.
Mais c’est plus fort qu’elle! Sa nature débridée et le goût du public la ramènent vers la farce. Et la voilà reine de Neustrie en exil, tentée de donner son fils en mariage à un roi de la conserve dans «Pas un mot à la reine mère» (1946) de Maurice Cloche. Dans «Ma tante d’Honfleur» (1948) de René Jayet, elle vient perturber la vie peu studieuse de son neveu, Jean Parédès, et elle est une des dames patronnesses chargées de désigner une rosière dans «Le rosier de Mme Husson» (1950) de Jean Boyer, avec Bourvil. Dans «Ils sont dans les vignes» (1951) de Robert Vernay, elle soutient son mari Lucien Baroux dans sa croisade antialcoolique et sa promotion d’un nouveau breuvage tonique, le koku-colu! Cette championne de France d’échecs, en 1943, se retire des écrans vingt ans plus tard, et s’éteint le 12 octobre 1968 à Paris.
© Jean-Pascal LHARDY

1912 | CM Joséphine vendue par ses sœurs – de Georges Denola avec Emile Milo |
1913 | CM Joséphine veut faire du patinage – de Georges Denola |
1925 | Graziella – de Marcel Vandal avec Antonin Artaud |
1930 | La prison en folie – de Henry Wulschleger
avec Bach
Un trou dans le mur – de René Barberis avec Dolly Davis Tout s’arrange – de Henri Diamant-Berger avec André Roanne |
1931 | Mon ami l’assassin – de Solange Bussi
avec Pierre Etchepare
CM La fine combine – de André Chotin avec Fernandel |
1932 | Ma femme… Homme d’affaires – de Max de Vaucorbeil avec Robert Arnoux |
1933 | Une nuit de folies / Une nuit de volupté – de Maurice Cammage avec Pierre Bertin |
1934 | La reine des resquilleuses – de Marco de Gastyne
avec Max Dearly
La crise est finie – de Robert Siodmak avec Albert Préjean Les bleus de la marine – de Maurice Cammage avec Andrex |
1935 | Un soir de bombe – de Maurice Cammage
avec Pierre Larquey
La mariée du régiment – de Maurice Cammage avec André Berley Retour au paradis – de Serge de Poligny avec Claude Dauphin |
1936 | Prête-moi ta femme – de Maurice Cammage
avec Pierre Brasseur
La petite dame des wagons-lits / La petite dame du wagon-lit – de Maurice Cammage avec Paul Pauley La brigade en jupons – de Jean de Limur avec Paulette Dubost CM Les frères Delacloche – de Maurice Kéroul & Jean Mugeli avec Alexandre Dréan |
1937 | Titin des Martigues – de René Pujol
avec Jacques Louvigny
Une de la cavalerie – de Maurice Cammage avec Frédéric Duvallès Mon député et sa femme – de Maurice Cammage avec Tramel Monsieur Bégonia – de André Hugon avec Josette Day Cinderella – de Pierre Caron avec Maurice Escande Arsène Lupin détective – de Henri Diamant-Berger avec Jules Berry Chipée – de Roger Goupillères avec Andrée Guize |
1938 | Ça… C’est du sport – de René Pujol
avec Rellys
Vacances payées – de Maurice Cammage avec Andrex La présidente – de Fernand Rivers avec Henri Garat Gargousse – de Henry Wulschleger avec Saturnin Fabre Mon oncle et mon curé – de Pierre Caron avec André Lefaur CM À nous la jeunesse – de Eugene Deslaw avec René Lefèvre |
1939 | Marseille mes amours – de Jacques Daniel-Norman
avec Maximilienne
L’homme qui cherche la vérité – de Alexander Esway avec Raimu |
1940 | Premier rendez-vous – de Henri Decoin avec Danielle Darrieux |
1941 | Pension Jonas – de Pierre Caron
avec Raymond Aimos
Croisières sidérales – de André Zwoboda avec Madeleine Sologne À vos ordres, madame – de Jean Boyer avec Jean Tissier |
1942 | La belle aventure – de Marc Allégret
avec Micheline Presle
Le grand combat – de Bernard-Roland avec Lucien Baroux |
1943 | Feu Nicolas – de Jacques Houssin
avec Yves Deniaud
La collection Ménard – de Bernard-Roland avec Jean Brochard |
1945 | Le roi des resquilleurs – de Jean Devaivre
avec René Génin
Rouletabille joue et gagne – de Christian Chamborant avec Michel Vitold Rouletabille contre la dame de pique – de Christian Chamborant avec Marie Déa |
1946 | Pas un mot à la reine mère – de Maurice Cloche avec André Brunot |
1947 | L’idole – de Alexander Esway avec Yves Montand |
1948 | Ma tante d’Honfleur – de René Jayet
avec Jean Parédès
Cinq tulipes rouges – de Jean Stelli avec René Dary |
1949 | Au Grand Balcon – de Henri Decoin avec Pierre Fresnay |
1950 | Olivia – de Jacqueline Audry
avec Simone Simon
Le rosier de madame Husson – de Jean Boyer avec Bourvil |
1951 | La nuit est mon royaume – de Georges Lacombe
avec Jean Gabin
Ma femme est formidable – de André Hunebelle avec Noël Roquevert Ils sont dans les vignes – de Robert Vernay avec Line Renaud |
1952 | Quitte ou double – de Robert Vernay
avec Roland Armontel
Les amours finissent à l’aube – de Henri Calef avec Jacques Castelot |
1953 | La loterie du bonheur – de Jean Gehret
avec Raymond Bussières
Châteaux en Espagne ( el torero ) de René Wheeler avec Maurice Ronet |
1954 | Huis clos – de Jacqueline Audry avec Arletty |
1955 | La bande à Papa – de Guy Lefranc avec Fernand Raynaud |
1956 | Fumée blonde – de Robert Vernay avec Sophie Desmarets |
1957 | La garçonne – de Jacqueline Audry
avec Andrée Debar
Sénéchal le magnifique – de Jean Boyer avec Nadia Gray Police judiciaire – de Maurice de Canonge avec Yves Vincent |
1958 | Le temps des œufs durs – de Norbert Carbonnaux
avec Darry Cowl
L’école des cocottes – de Jacqueline Audry avec Dany Robin |
1959 | La valse du gorille – de Bernard Borderie avec Roger Hanin |
1961 | Les livreurs – de Jean Girault avec Francis Blanche |
1962 | Cadavres en vacances / Pas si folles les guêpes – de Jacqueline Audry avec Junie Astor |