![]() 1932 La terreur de la Pampa – de Maurice Cammage avec Fernandel, Monette Dinay, Henri Baudin & Joe Alex | ![]() 1935 La mariée du régiment – de Maurice Cammage avec Pierre Larquey, Lyne Clevers & Gaby Basset | ![]() 1937 L’innocent – de Maurice de Canonge avec Noël-Noël, Madeleine Robinson, Jacques Varennes & Fréhel | ![]() 1939 Les cinq sous de Lavarède – de Maurice Cammage avec Fernandel, Josette Day, André Roanne & Andrex | ||
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Ne cherchez pas le nom de Maurice Cammage dans les rétrospectives des cinémathèques. Les histoires du cinéma l’oublient ou font à peine attention à lui. Il est vrai que ses films ne valent ni par leurs audaces formelles ni par l’ingéniosité des scénarios. Maurice Cammage fait partie de ces artisans laborieux, qui connaissent leur métier, mais dont le principal souci est de divertir les spectateurs. Ce qui, après tout, est bien l’un des objectifs du cinéma.
Né le 6 avril 1906, à Nîmes, il s’oriente d’abord vers le théâtre, où il met en scène des pièces de boulevard. Mais le cinéma l’attire et, dès 1931, il tourne son premier film, «Vive la classe», avec Fernandel, qui devient son acteur de prédilection. Un genre retient vite ses faveurs, le vaudeville militaire. Bidasses en goguette, adjudants grognons et colonels libidineux peuplent ces pantalonnades, dont la seule ambition est de faire marcher le tiroir-caisse. Dans «Ordonnance malgré lui» (1932), le colonel, interprété par Anthony Gildès, n’a d’autre but dans la vie que d’épouser la baronne du Flair (sic!), incarnée par la pétulante Alice Tissot. Dans «Le coq du régiment» (1933), il est question d’un lieutenant coureur de jupons, André Roanne, qui, pour plus de commodité, se fait passer pour un simple soldat, Fernandel, qui se trouve être son frère de lait. Tourlourous et autres pioupious continuent leurs fredaines dans «La caserne en folie» (1934) ou «La mariée du régiment» l’année suivante.
Maurice Cammage adapte aussi des pièces comiques pour l’écran. Il ne puise pas dans le répertoire de Corneille ou de Marivaux, mais dans celui, plus léger, de Jean Guitton, scénariste abondant et auteur d’aimables opérettes, comme «Six filles à marier» ou «Couss-couss».C’est donc à partir d’une pièce de cet auteur que Maurice Cammage réalise «Les maris de ma femme» en 1936; la même année, c’est une pièce de boulevard de Maurice Desvallières qui lui inspire un autre film, «Prête-moi ta femme», dans lequel Pierre Brasseur est obligé de se marier pour avoir droit à l’héritage de sa tante (Mady Berry). Même quand il adapte «Un chapeau de paille d’Italie» (1941), l’un des chefs-d’œuvre du maître du vaudeville, Eugène Labiche, Maurice Cammage montre bien que, pour être un bon faiseur, il est dépourvu de cette étincelle de génie qui est la signature du talent. Son film manque de rythme, ce qui est le comble pour une œuvre dont le secret réside précisément dans le tempo endiablé.
Maurice Cammage nous laisse au moins un film très réussi: «Les cinq sous de Lavarède» (1939), d’après le roman de Paul d’Ivoi, qui voit Fernandel obligé de faire le tour du monde avec cinq sous en poche pour recevoir un riche héritage. Tout au long d’un film qui, lui, ne manque pas de dynamisme, le cocasse naît de situations loufoques, sans qu’on n’ait jamais l’impression d’un comique forcé. Pour le reste, le réalisateur continue de confectionner à la chaîne des œuvrettes comme «Une nuit de folies» (1934), où Julot et le Frisé se retrouvent au bal de la Terreur, ou «Un soir de bombe» (1935), où un clochard, sosie d’un banquier, les deux interprétés par Pierre Larquey, s’habitue bien vite à mener la belle vie. le 12 avril 1946, Maurice Cammage meurt sur le tournage d’un film policier, «L’ennemi sans visage» (1946), dans lequel Franck Villard succède à Pierre Fresnay dans le rôle de Monsieur Wens, l’inspecteur imaginé par Stanislas-André Steeman.
© Jean-Pascal LHARDY

1931 | Vive la classe – de Maurice Cammage avec Fernandel |
1932 | Ordonnance malgré lui – de Maurice Cammage
avec Alice Tissot
+ dialogues & scénario CM Un beau jour de noces – de Maurice Cammage avec Gabrielle Fontan CM Quand tu nous tiens, amour – de Maurice Cammage avec Gaby Basset CM Par habitude – de Maurice Cammage avec Pierre Finaly + adaptation & scénario CM La terreur de la Pampa – de Maurice Cammage avec Monette Dinay |
1933 | Le coq du régiment – de Maurice Cammage
avec André Roanne
+ adaptation, dialogues & scénario CM Le gros lot / La veine d’Anatole – de Maurice Cammage avec Fernandel + scénario |
1934 | Une nuit de folies / Une nuit de volupté – de Maurice Cammage
avec Dolly Davis
Les bleus de la marine – de Maurice Cammage avec Colette Darfeuil La caserne en folie – de Maurice Cammage avec Raymond Cordy |
1935 | Un soir de bombe – de Maurice Cammage
avec Alice Field
La mariée du régiment – de Maurice Cammage avec Pierre Larquey + production |
1936 | La petite dame des wagons-lits / La petite dame du wagon-lit – de Maurice Cammage
avec Paul Pauley
+ production Prête-moi ta femme – de Maurice Cammage avec Pierre Brasseur + production Les maris de ma femme – de Maurice Cammage avec Christiane Delyne + production Une femme qui se partage – de Maurice Cammage avec Odette Joyeux + production |
1937 | La belle de Montparnasse – de Maurice Cammage
avec Jeanne Aubert
Mon député et sa femme – de Maurice Cammage avec Suzanne Dehelly + production L’innocent – de Maurice de Canonge avec Noël-Noël Une de la cavalerie – de Maurice Cammage avec Frédéric Duvallès CM Plus on est de fous – de Maurice Cammage |
1938 | Vacances payées – de Maurice Cammage avec Andrex |
1939 | Les cinq sous de Lavarède – de Maurice Cammage
avec Josette Day
+ production Le chasseur de chez Maxim’s – de Maurice Cammage avec Bach |
1940 | Monsieur Hector – de Maurice Cammage avec Denise Grey |
1941 | Un chapeau de paille d’Italie – de Maurice Cammage
avec Jacqueline Laurent
+ adaptation & scénario Une vie de chien – de Maurice Cammage avec Josseline Gaël |
1942 | CM Guignol, marionnette de France… – de Maurice Cammage avec Fernandel |
1946 | L’ennemi sans visage – de Maurice Cammage & Robert-Paul Dagan avec Louise Carletti |