Peter Cushing

Peter Wilton Cushing naît le 26 Mai 1913 à Kenley, petit village du Surrey, en Angleterre. Après avoir suivi des études à la Purley Secondary School, il prend des cours d’art dramatique de la Guildhall School of Music and Drama et se dirige vers le théâtre. En 1939, fasciné, comme beaucoup de comédiens de sa génération, par Hollywood et son cinéma, le jeune homme décide de partir pour les Etats-Unis. C’est là qu’il fait ses premières apparitions. Son premier travail consiste un petit rôle dans «L’homme au masque de fer» (1939) avec Joan Bennett. En 1941, dirigé par James Whale, Peter Cushing apparaît au générique de «They dare not love». Ceci n’aurait rien de remarquable si, dans cet œuvrette bien oubliée, le comédien américain Paul Lukas n’interprétait le rôle d’un certain Baron Von Helsing! Mais la guerre fait rage en Europe et notre homme, bien que réformé pour blessure, décide de rentrer en Angleterre, où il débarque en 1942, à l’issue d’un périple semé d’embûches. Il participe alors à des spectacles itinérants pour soutenir les troupes de Sa Gracieuse Majesté. Ce n’est qu’en 1948 qu’il refait son apparition sur les écrans, dans le film de Laurence Olivier, dont il est membre de la troupe, «Hamlet».

Peter Cushing tourne alors avec des réalisateurs reconnus: Tay Garnett, John Huston, Edward Dmytryk, Robert Rossen, William Dieterle, Joseph Losey. À cette époque, son travail pour la télévision lui est plus satisfaisant, lui valant, de 1954 à 1956, de remporter le titre de meilleur acteur du petit écran britannique. C’est donc plein d’assurance que Peter Cushing se déclare candidat au rôle du baron Frankenstein dans «Frankenstein s’est échappé » (1956), un film que va mettre en scène le réalisateur Terence Fisher pour la société Hammer. Le monstre est interprété par un certain Christopher Lee. Aucun de ses trois hommes ne le sait encore, mais une page importante du cinéma fantastique est en train de s’écrire. Du monstre de Frankenstein en Vampire Dracula pour Lee, de Baron von Frankenstein en Doctor Van Helsing pour Cushing, les deux compères se rencontreront sur les plateaux à une vingtaine de reprises dans les années qui suivront.

En 1960, Peter Cushing joue le shérif de Nottingham dans «Le serment de Robin des Bois», dirigé, il est vrai, par Terence Fisher. De même, en 1967, il remplace l’acteur Douglas Wilmer dans la série télévisée «Sherlock Holmes», un rôle déjà tenu en 1958 dans «Le chien des Baskerville». Le début des années soixante-dix annonce le déclin des productions Hammer. Mais Peter Cushing continue pourtant à jouer dans de nombreux films d’horreur. En 1971, l’acteur se voit obligé d’interrompre sa participation au tournage de «Blood from the mummy’s tomb», à la suite du décès de sa chère épouse Helen. Son rôle sera repris par Andrew Keir. Très marqué par ce décès, songeant même parfois au suicide, l’acteur se réfugie dans le travail et sa filmographie s’en ressent. Ainsi, en 1974, le voici au générique de son unique film français, «La grande trouille», aux côtés de Miou-Miou et Alida Valli.

En 1977, Peter Cushing participe au premier épisode de «La guerre des étoiles» de George Lucas, interprétant le rôle du général Tarkin. Se sentant âgé, atteint d’un cancer, l’acteur entre dans une semi-retraite, rarement interrompue par les tournages, s’adonnant à sa seconde passion, la peinture. Atteint d’un cancer de la prostate, il nous quitte le 11 août 1994, à Canterbury en Angleterre.

© Philippe PELLETIER – Source Christian GRENIER