1954 Johnny Guitar – de Nicholas Ray avec Joan Crawford, Sterling Hayden, Scott Brady & Ward Bond | 1955 Géant (giant) de George Stevens avec James Dean, Rock Hudson, Elizabeth Taylor & Carroll Baker | 1960 La ruée vers l’Ouest (Cimarron) de Anthony Mann avec Glenn Ford, Maria Schell & Anne Baxter | 1969 L’amour dans les prisons de femmes (99 mujeres) de Jesus Franco avec Maria Schell & Herbert Lom | ||
Issue d’une famille d’origine irlandaise catholique, Carlotta Mercedes Agnes McCambridge voit le jour le 16 mars 1916, dans la ferme familiale de Joliet dans l’Illinois. Après des études à l’Université de Mundelein de Chicago, la jeune femme entame une carrière artistique en prêtant sa voix à des feuilletons et des dramatiques radiophoniques. Sa polyvalence vocale lui permet d’aborder tous les rôles. Une adaptation, pour une radio new-yorkaise, de la pièce «Abie’s Irish Rose», la rend célèbre et attire l’attention de Orson Welles. Celui-ci l’engage dans sa troupe du Mercury Theater et la surnomme déjà: la plus grande actrice de radio vivante. En 1941, elle épouse William Fifield. Le temps de faire un enfant, John Lawrence, et le couple se sépare cinq ans plus tard.
Mercedes McCambridge est rapidement courtisée par Hollywood. En 1949, elle est engagé par la Columbia pour tourner dans l’adaptation du roman de Robert Penn Warren, «Les fous du roi», dirigé par Robert Rossen et aux côtés de Broderick Crawford. Son extraordinaire prestation est couronnée par deux Golden Globes et de l’Oscar du meilleur second rôle féminin. L’année suivante, elle se remarie une seconde fois, avec le cinéaste canadien Fletcher Markle. Ils divorceront en 1962.
Dans les années cinquante, Mercedes McCambridge se spécialise dans les rôles de femmes fortes et acquiert ainsi la réputation d’être une femme de tête. Sa confrontation pleine de haine et de violence face à Joan Crawford, dans «Johnny Guitar» (1954) en est la preuve. En 1956, son interprétation de Luz Benedict dans «Géant» dirigé par George Stevens, lui vaut une seconde nomination aux Oscars, mais la statuette sera finalement décernée à Dorothy Malone pour «Ecrit sur le vent».
Par la suite, Mercedes McCambridge déserte les plateaux de cinéma au profit de la scène. Elle reprend notamment le rôle de Martha dans la pièce «Qui a peur de Virginia Woolf ?» de Edward Albee au Billy Rose Theatre de Broadway, en 1964. Pour le cinéma, elle apparaît cependant dans «La ruée vers l’Ouest» (1961) de Anthony Mann, puis dans deux productions de Jesus Franco. Elle revient en force dans les années soixante-dix, où elle enchaîne les films, aussi bien pour le cinéma que pour la télévision. Son plus grand titre de gloire reste sans conteste sa prestation vocale pour «L’exorciste» (1973) de William Friedkin. Mercedes y est la voix diabolique de Linda Blair envoûtée par les démons. Elle n’obtiendra, qu’après de longs pourparlers, que son nom soit enfin cité au générique.
Mercedes McCambridge n’a hélas pas eu une carrière à la hauteur de son talent. Dotée d’une volonté de fer, elle mènera, toute sa vie durant, une lutte acharnée contre l’alcoolisme. Deux mariages ratés et plusieurs drames familiaux, dont le suicide collectif de John Lawrence, son fils avec femme et enfants, ne l’aideront pas à résoudre son idéal psychologique.
Elle apparaît une dernière fois au cinéma en 1983, dans «Echoes» de Arthur Allan Seidelman, puis se retire définitivement du show-business. Mercedes McCambridge meurt discrètement le 2 mars 2004, à La Jolla près de San Diego dans le Sud de la Californie.
© Philippe PELLETIER
1949 | Les fous du roi ( all the king’s men ) de Robert Rossen
avec Broderick Crawford
Oscar du meilleur second rôle féminin, USA Golden Globe du meilleur second rôle féminin, USA Golden Globe du meilleur espoir féminin, USA |
1950 | Le foulard ( the scarf / the dungeon ) de Ewald André Dupont
avec John Ireland
CM Screen snapshots: Hollywood awards – de Ralph Staub avec Gregory Peck Seulement apparition |
1951 | La dernière carte ( inside straight ) de Gerald Mayer
avec David Brian
Lightning strikes twice – de King Vidor avec Richard Todd |
1954 | Johnny Guitar – de Nicholas Ray avec Joan Crawford |
1955 | Géant ( giant ) de George Stevens
avec James Dean
CM Warner Pathé news issue # 87 – de ? avec Elizabeth Taylor Seulement apparition |
1956 | L’adieu aux armes ( a farewell to arms ) de Charles Vidor avec Rock Hudson |
1957 | La soif du mal ( touch of evil ) de Orson Welles
avec Charlton Heston
Seulement apparition |
1959 | Soudain l’été dernier ( suddenly, last summer ) de Joseph L. Mankiewicz avec Montgomery Clift |
1960 | La ruée vers l’Ouest ( Cimarron ) de Anthony Mann avec Glenn Ford |
1961 | Angel Baby – de Paul Wendkos avec George Hamilton |
1964 | Run home slow – de Tim Sullivan avec Gary Kent |
1968 | De Sade : Les infortunes de la vertu / Justine ( deadly sanctuary / Justine and Juliet / Justine ovvero le disavventure della virtù / Marquis de Sade : Justine ) de Jésus Franco
avec Klaus Kinski
Piège à San Francisco ( the counterfeit killer / crackshot ) de Joseph Leytes avec Jack Lord |
1969 | L’amour dans les prisons de femmes ( 99 mujeres / 99 women / 99 done / der heiße tod / the hot death / island of despair / isle of lost women / prostitutes in prison ) de Jesus Franco avec Herbert Lom |
1970 | The last generation – de William A. Graham avec Lew Ayres |
1972 | The other side of the wind – de Orson Welles
avec Cameron Mitchell
Sixteen / Like a crow on e june bug – de Lawrence Dobkin avec Buddy Foster |
1973 | L’exorciste ( the exorcist / William Peter Blatty’s the exorcist ) de William Friedkin
avec Ellen Burstyn
Seulement voix |
1977 | Thieves – de John Berry avec Charles Grodin |
1978 | Airport 80 ( the Concorde : Airport’79 / airport’79 / airport’ 80 : The Concorde / the Concorde affair / the Concorde / S.O.S. Concorde ) de David Lowell Rich avec Alain Delon |
1981 | Echoes ( living nightmare ) de Arthur Allan Seidelman avec John Spencer |