Ken Annakin

Fils d’un employé du gouvernement, Kenneth Annakin naît le 10 août 1914 à Beverley, dans le Yorkshire. Il grandit et étudie dans cette ville industrielle. À seize ans, il délaisse l’école pour travailler comme commis dans un bureau des impôts. Parallèlement, il s’inscrit au cours du soir de théâtre à l’Université de Hull. Esprit aventurier, il achète un billet de bateau avec ses économies et part à Auckland en Australie. Début d’un long voyage qui le mène en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis où, pour subvenir à ses besoins, il pratique plusieurs petits métiers au grès de ses escales.

De retour dans son pays au début de la Seconde Guerre Mondiale, Ken Annakin vend des voitures, des assurances et travaille pour de service des incendie avant d’être enrôlé dans la RAF en tant que mécanicien. Blessé dans la campagne-éclair de Liverpool, il est transféré à la «RAF Film Unit», où il suit une formation d’opérateur-caméra sur des documentaires de propagande pour le Ministère de l’Information, le Conseil britannique et l’Armée de terre. Il collabore à plusieurs films pour «Verity Films», dirigée par Sydney Box. Ce dernier, qui est également à la tête de la «Gainsborough Pictures», est séduit par ce jeune assistant plein de bonne volonté et l’invite à réaliser son premier long métrage. C’est «Holiday camp» (1947), premier chapitre de quatre comédies, toutes dirigées par Ken Annakin, mettant an scènes les aventures de la famille Huggett, avec Jack Warner dans le rôle du père et Kathleen Harrison dans celui de la mère. Une série qui remporte un franc succès auprès du public outre-manche.

Au cours des années cinquante, la carrière de Ken Annakin prospère avec des films, tels que «Hotel Sahara» (1951), une comédie-fiction dont l’action se situe en Afrique du Nord pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec Peter Ustinov et Yvonne De Carlo en vedettes. Il réalise aussi quatre productions pour l’antenne britannique des studios de Walt Disney : «Robin des Bois et ses joyeux compagnons» (1951) avec Richard Todd, «La rose et l’épée» (1952) avec Glynis Johns, «Le troisième homme sur la montagne» (1959) avec Michael Rennie et James MacArthur, et «Les Robinson des mers du Sud» (1959) avec Dorothy McGuire et John Mills. En 1959, il épouse Pauline, mère de ses deux filles Jane et Deborah. En 1961, Ken Annakin est engagé par Darryl F. Zanuck pour filmer les scènes britanniques du «Jour le plus long» superproduction sur la préparation des troupes alliés et le débarquement en Normandie en juin 1944. En 1965, il s’intéresse à nouveau à la guerre en dirigeant Henry Fonda, Robert Shaw, Dana Andrews, Pier Angeli et Robert Ryan dans «La bataille de Ardennes». Le cinéaste réalise deux épopées comiques sur les début de l’automobile et de l’aviation où il s’offre un prestigieux casting international: «Ces merveilleux fous volant dans leurs drôles de machines » (1965) et «Gonflés à bloc» (1968). En 1972, il adapte honorablement le roman de Jack London «L’appel de la forêt» coproduction européenne avec Charlton Heston et Michèle Mercier en tête d’affiche, puis sa carrière s’enlise inexorablement dans des ratages quasi-total et des productions télévisées.

Bien qu’il soit difficile d’identifier un véritable chef-d’œuvre parmi sa filmographie, Ken Annakin n’en reste pas moins un excellent artisan du Septième Art au service du divertissement. Il s’éteint dans la nuit 21 au 22 avril 2009 dans sa maison californienne de Beverly Hills, à quatre-vingt-quatorze ans.

© Pascal DONALD