1958 Les amants – de Louis Malle avec Jeanne Moreau, Alain Cuny, José Luis de Vilallonga & Judith Magre | 1963 Amours sans lendemain (un tentativo sentimentale) de Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa | 1967 L’étranger (lo straniero) de Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni, Anna Karina & Bernard Blier | 1981 L’amour des femmes – de Michel Soutter avec Aurore Clément, Pierre Clémenti & Heinz Bennent | ||
C’est à Noville, en Suisse que naît le 17 mars 1934, Jean-Marc Bory. Son père est un acteur amateur et sa mère, elle, est musicienne. Il fréquente l’école du village puis fait ses études à Lausanne. Il commence dans cette ville à suivre des cours d’art dramatique. Il décide de se rendre à Paris en 1953 et s’inscrit aux cours de Maurice Escande. Aussi bizarre que cela paraisse, c’est par le métier de souffleur qu’il entame sa carrière d’artiste. Mais très vite il s’illustre sur les planches en donnant la réplique à des gens tels Maria Casares, Serge Reggiani. Il participe ainsi au Festival d’Angers.
En 1955, André Cayatte lui donne sa chance sur le grand écran et pour un premier rôle au cinéma, celui du jeune juge intègre du «Dossier noir». Déjà un premier rôle pour commencer! 1958: c’est l’année où Jean-Marc Bory tourne aux côtés de Jeanne Moreau, «Les amants» de Louis Malle, une de ses participations les plus marquantes dans un film que l’époque d’alors juge très sulfureux. Il dira plus tard avoir été quelque peu gêné du tapage médiatique autour du film. Dans «Austerlitz» (1960) de Abel Gance, changement total de personnage pour endosser l’uniforme du Maréchal d’empire Soult. En 1962, dans «Le repos du guerrier», sous la houlette de Roger Vadim, le voilà rival de Robert Hossein dans le cœur d’une certaine Brigitte Bardot. L’année suivante il goûte aux fameuses «Dragées au poivre» de Jacques Baratier avec toute une bande de joyeux drilles. Jean-Marc Bory est sur la même affiche qu’Alain Delon, en 1974, dans «La race des seigneurs» de Pierre Granier-Deferre, il y campe un adversaire politique complice de Julien Dandieu, un politicien ambitieux. Yves Boisset le met face au «Juge Fayard dit le Shériff» alias Patrick Dewaere en 1977.
Entre ses emplois dans le cinéma français, Jean-Marc Bory est demandé fréquemment par le cinéma italien dans des opus qui ne seront pas forcément distribués en France mais qui lui auront permis de rencontrer Elsa Martinelli, Massimo Girotti, Luchino Visconti et bien d’autres. En France, il termine sa carrière dans deux réalisations de Jean Delannoy. En 1988 «Bernadette» où il campe un abbé Peyramale très bourru et sans ménagement face à la jeune voyante et on retiendra la scène très convaincante où «il comprend» certaines choses, se prenant la tête dans les mains et écoutant enfin l’adolescente en face de lui et «Marie de Nazareth» en 1994 où il incarne Ponce Pilate. Pour la scène, il est distribué dans une quarantaine de pièces signées entre-autres par Peter Ustinov, Bertolt Brecht, Shakespeare, Harold Pinter, Alfred Jarry, Henrik Ibsen ou Franz Kafka. Sans négliger le théâtre qui reste sa première passion, Jean-Marc Bory prête sa voix pour commenter des documentaires, et vient à la télévision dans des fictions réussies telles «La grande Bretèche» (1960) de Claude Barma d’après Honoré de Balzac, ou «L’affaire Seznec» (1993) de Yves Boisset. Il n’hésite pas non plus à se lancer dans la mise en scène, notamment d’opéras à Lausanne ou au théâtre de Caen.
En 2001, il a alors 67 ans, se reposant et profitant du début du printemps à Locmaria à Belle-Ile en Mer, où il a un havre de calme et de repos. Tandis qu’il s’adonne au plaisir du jardinage et qu’il tond sa pelouse, une crise cardiaque l’emporte, nous privant d’un comédien talentueux, inspiré, discret, très cultivé. Jean-Marc Bory repose pour toujours au cimetière de Locmaria.
© Donatienne ROBY
1954 | Le dossier noir – de André Cayatte avec Bernard Blier |
1958 | Les amants – de Louis Malle avec Alain Cuny |
1959 | Les loups dans la bergerie – de Hervé Bromberger
avec Françoise Dorléac
Les loups dans l’abîme ( lupi nell’abisso ) de Silvio Amadio avec Massimo Girotti |
1960 | Austerlitz – de Abel Gance & Roger Richebé
avec Pierre Mondy
Le tank du huit septembre ( il carro armato dell’8 settembre ) de Gianni Puccini avec Elsa Martinelli Adorable menteuse – de Michel Deville avec Marina Vlady |
1961 | Maléfices – de Henri Decoin avec Juliette Gréco |
1962 | Ro-Go-Pa-G ( laviamoci il cervello ) de Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini, Jean-Luc
Godard & Ugo Gregoretti
avec Alexandra Stewart
Segment « Le nouveau monde » de Jean-Luc Godard Le repos du guerrier – de Roger Vadim avec Brigitte Bardot |
1963 | Vacances portugaises / Les égarements / Les sourires de la destinée – de Pierre Kast
avec Françoise Arnoul
Dragées au poivre – de Jacques Baratier avec Simone Signoret Amours sans lendemain ( un tentativo sentimentale ) de Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa avec Françoise Prévost |
1965 | DO Les animaux – de Frédéric Rossif
Seulement voix |
1966 | La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman ( triple cross ) de Terence Young avec Christopher Plummer |
1967 | L’étranger ( lo straniero / amare per vivere ) de Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni |
1968 | Les visionnaires ( i visionari ) de Maurizio Ponzi avec Luigi Diberti |
1970 | Comptes à rebours – de Roger Pigaut
avec Charles Vanel
Une prostituée au service du public et en règle avec la loi ( una prostitua al servizio del pubblico e in regola con le leggi dello stato / una prostitua al sevizio del pubblico… ) de Italo Zingarelli avec Giovanna Ralli |
1972 | Le dernier tango à Paris ( ultimo tango a Parigi / last tango in Paris ) de Bernardo Bertolucci
avec Marlon Brando
Seulement voix Au rendez-vous de la mort joyeuse / Lune lune coquelune – de Juan Luis Buñuel avec Françoise Fabian |
1974 | La race des seigneurs – de Pierre Granier-Deferre avec Jeanne Moreau |
1975 | Jamais plus toujours – de Yannick Bellon avec Bulle Ogier |
1976 | Les fougères bleues – de Françoise Sagan
avec Gilles Segal
Le juge Fayard dit « le shérif » / Le shérif – de Yves Boisset avec Patrick Dewaere |
1981 | L’amour des femmes – de Michel Soutter
avec Aurore Clément
Rosa ( casta e pura ) de Salvatore Samperi avec Laura Antonelli |
1984 | L’amour braque – de Andrzej Zulawski
avec Sophie Marceau
DO Le temps détruit : Lettres d’une guerre – de Pierre Beuchot Seulement voix |
1985 | Le meilleur de la vie… – de Renaud Victor
avec Sandrine Bonnaire
Derborence – de Francis Reusser avec Bruno Cremer |
1987 | Bernadette – de Jean Delannoy avec Sydney Penny |
1994 | Marie de Nazareth – de Jean Delannoy avec Francis Lalanne |