1955 Bob le flambeur – de Jean-Pierre Melville avec Isabelle Corey, Daniel Cauchy & Roger Duchesne | 1966 Le deuxième souffle – de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Raymond Pellegrin & Paul Meurisse | 1968 L’armée des ombres – de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura, Paul Meurisse & Simone Signoret | 1970 Le cercle rouge – de Jean-Pierre Melville avec Bourvil, Yves Montand, Alain Delon & François Périer | ||
Issu d’une famille juive alsacienne, Jean-Pierre Grumbach naît le 2 octobre 1917, à Paris. Adolescent passionné de cinéma, il aide son oncle photographe à développer des pellicules. Une formation qui lui permettra, plus tard, de devenir un cinéaste complet. À vingt and, il s’engage dans les spahis. Rallié aux Forces Françaises Libres, il participe à la campagne d’Italie et au débarquement en Provence. Une mission à Marseille, lui permet de découvrir la résistance et le milieu des gangsters, deux mondes qui vont nourrir son œuvre. Il est démobilisé en 1945.
En 1947, le jeune homme qui n’a jamais fréquenté d’école de cinéma, ni les studios, qui n’a été l’assistant de personne et n’a réalisé qu’un court métrage l’année précédente, tourne en vingt jours une adaptation du «Silence de la mer» de Vercors, avec Howard Vernon dans le rôle de Werner von Ebrennac. Il prend alors le pseudonyme de Jean-Pierre Melville, nom emprunté à l’auteur de «Moby Dick», Herman Melville. Le film connaît un succès d’estime, malgré une critique souvent élogieuse, et annonce le mouvement de la Nouvelle Vague qui va déferler sur les écrans dix ans plus tard. En 1949, il adapte, en étroite collaboration avec l’auteur Jean Cocteau, «Les enfants terribles», qui sera mal accueilli. Trois ans plus tard, il réalise «Quand tu liras cette lettre» avec Philippe Lemaire et Juliette Gréco, mais le film est un échec total.
Jean-Pierre Melville coécrit, en 1955, avec Auguste Le Breton son premier film policier, «Bob le flambeur» qui n’attire à l’époque qu’un public averti, mais qui fera de lui l’objet d’un véritable culte cinéphilique. Sa réalisation suivante, «Deux hommes à Manhattan» (1959) est à nouveau un fiasco. En 1960, sa rencontre avec Jean-Paul Belmondo pour «Léon Morin, prêtre» va donner suite à deux autres pièces maîtresses du cinéaste: «Le doulos» (1962) avec toujours Jean-Paul en vedette, mais cette fois dans le milieu de la pègre, mais aussi Serge Reggiani, et à «L’aîné des Ferchaux» (1963) avec Charles Vanel, d’après Georges Simenon. Après trois ans d’absence, il revient avec «Le deuxième souffle», fidèle transposition d’un roman de José Giovanni, avec Lino Ventura en tête d’affiche. L’immense succès l’impose désormais parmi les réalisateurs majeurs de son époque.
En 1967, Jean-Pierre Melville signe «Le samouraï», l’histoire d’un tueur solitaire, premier volet de sa trilogie avec Alain Delon. Puis c’est «Le cercle rouge» (1970) avec Delon devenu truand, mais aussi Yves Montand en ancien inspecteur alcoolique, Bourvil en policier corse ambigu et Gian Maria Volonté en dangereux criminel évadé. Et enfin «Un flic» (1972) avec Catherine Deneuve en amie de Richard Crenna et en confidente du jeune commissaire de brigade incarné par Delon. Entre temps, Melville adapte «L’armée des ombres» (1968) de Joseph Kessel, fresque magistrale sur la résistance qui partagera pourtant la critique. Le film est servi par une distribution prestigieuse: Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret, Jean-Pierre Cassel, etc. Alors qu’il travaille sur les scénarii de son prochain film, Jean-Pierre Melville succombe prématurément des suites d’une crise cardiaque, le 2 août 1973, à Paris. Avec seulement treize films à son actif, le cinéaste précurseur de la nouvelle vague, artisan solitaire, producteur indépendant et réalisateur mythique, continue à surprendre encore beaucoup de passionnés de cinéma.
© Philippe PELLETIER - Source «Jean-Pierre MELVILLE» par Jacques Zimmer & Chantal de Béchade, édition EDILIO ©
1946 | CM Vingt-quatre heures de la vie d’un clown – de Jean-Pierre Melville
avec Maïs
+ scénario & production |
1947 | Le silence de la mer – de Jean-Pierre Melville
avec Howard Vernon
+ montage, dialogues, scénario & production CM Les drames du Bois de Boulogne – de Jean Loew avec Gérard Philipe Seulement interprétation |
1949 | Orphée – de Jean Cocteau
avec Jean Marais
Seulement apparition Les enfants terribles – de Jean-Pierre Melville avec Nicole Stéphane + décors, scénario & production |
1953 | Quand tu liras cette lettre – de Jean-Pierre Melville
avec Juliette Gréco
+ adaptation |
1955 | Bob le flambeur – de Jean-Pierre Melville
avec Isabelle Corey
+ décors, adaptation, scénario & commentaires |
1957 | Un amour de poche – de Pierre Kast
avec Geneviève Page
Seulement interprétation |
1959 | Deux hommes dans Manhattan – de Jean-Pierre Melville
avec Pierre Grasset
+ dialogues, scénario & interprétation À bout de souffle – de Jean-Luc Godard avec Jean Seberg Seulement interprétation |
1961 | Léon Morin, prêtre – de Jean-Pierre Melville
avec Jean-Paul Belmondo
+ adaptation, dialogues & scénario Prix de la ville de Venise, Italie |
1962 | Le doulos – de Jean-Pierre Melville
avec Serge Reggiani
+ production, adaptation, dialogues & scénario Landru – de Claude Chabrol avec Charles Denner Seulement interprétation |
1963 | L’aîné des Ferchaux / Un jeune homme honorable – de Jean-Pierre Melville
avec Charles Vanel
+ adaptation, dialogues & scénario |
1966 | Le deuxième souffle – de Jean-Pierre Melville
avec Lino Ventura
+ adaptation, dialogues & scénario |
1967 | Le samouraï – de Jean-Pierre Melville
avec Alain Delon
+ adaptation, dialogues & scénario |
1968 | L’armée des ombres – de Jean-Pierre Melville
avec Simone Signoret
+ scénario |
1970 | Le cercle rouge – de Jean-Pierre Melville
avec Bourvil
+ montage, scénario & production |
1971 | DO Cinéma de notre temps : Jean-Pierre Melville : Portrait en neuf poses – de André S.
Labarthe
Seulement apparition |
1972 | Un flic – de Jean-Pierre Melville
avec Catherine Deneuve
+ scénario |