![]() 1932 Dainah la métisse – de Jean Grémillon avec Charles Vanel, Laurence Clavius & Gabrielle Fontan | ![]() 1937 Les secrets de la Mer Rouge – de Richard Pottier avec Harry Baur, Edouard Delmont & Gaby Basset | ![]() 1939 L’homme du Niger – de Jacques de Baroncelli avec Victor Francen, Harry Baur & Annie Ducaux | ![]() 1957 Tamango (la rivolta dell’esperanza) de John Berry avec Dorothy Dandridge & Curd Jürgens | ||
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Habib Benglia naît le 25 août 1895 à Oran, un des chefs-lieux de l’Algérie alors française. Il est élevé à Tombouctou, sur les rives du Niger, au Soudan (aujourd’hui Mali) en Afrique Occidentale française, d’où sa famille est originaire. Très bon élève, il est envoyé en métropole pour poursuivre des études secondaires. Son baccalauréat obtenu (1913), il envisage de devenir ingénieur agronome. Mais inconditionnel de la littérature française, il se fait remarquer en récitant des vers devant des amis dans un café parisien et obtient un premier engagement dans un théâtre à la veille de la Première Guerre mondiale. Comme tous les jeunes Français de sa tranche d’âge, il est mobilisé en 1915. Après le conflit, il fait partie de la compagnie de Gaston Baty. Il rejoint ensuite le Théâtre de l’Odéon et devient le premier comédien noir à jouer des rôles du répertoire classique (Molière, Shakespeare) jusque-là confiés à des blancs. Il participe aussi à des revues notamment aux Folies Bergères où il est enthousiasmé par Josephine Baker qui triomphe avec «La Revue Nègre» (1925).
Côté cinéma, Habib Benglia commence sa carrière avec deux films muets: «Mon curé chez les pauvres» (1925) adaptation de l’œuvre du très satirique Clément Vautel, et «Yasmina» de André Hugon, d’après un roman de Théodore Valensi, sur l’histoire des amours contrariées d’une jeune Franco-tunisien jouée par Huguette Duflos qui épouse finalement un docteur interprété par Léon Mathot. Habib Benglia fait son premier parlant en 1930, «La femme et le Rossignol», nouveau film colonial où il est chef de tribu et Alexandre Mihalesco, médecin. Il tourne encore quinze films jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux il faut citer «Daïnah la métisse», de Jean Grémillon, où il incarne un illusionniste travaillant sur un paquebot, époux de l’héroïne jouée par Laurence Clavius dont la sensualité provoque les pires réactions: un sujet exceptionnellement osé pour l’époque. Mais les interprétations de ce niveau restant rares, Habib a surtout des rôles secondaires voire de figuration. Il joue notamment dans «Tempête sur l’Asie» (1938) de Richard Oswald avec Michiko Tanaka et Sessue Hayakawa, et bien sûr dans «L’homme du Niger» (1939) avec Victor Francen et Harry Baur. Il fera aussi la voix française du Nord-Américain Paul Robeson, interprétant le chef nigérian «Bozambo» (1935) de Zoltan Korda.
Pendant l’occupation, Habib Benglia apparaît dans un seul film commencé en 1943 aux studios de la Victorine (Nice), «Les enfants du Paradis» de Marcel Carné, avec Arletty. Après la guerre, il poursuit une carrière théâtrale ininterrompue: il est notamment le noir injustement désigné comme violeur de «La P. respectueuse» (1946) de Jean-Paul Sartre. Il se lance également dans l’écriture sur des thèmes africains. Pour le cinéma, il tourne encore huit films dont la comédie «Certains l’aiment froide» (1958) avec Robert Manuel; mais aussi «Tam Tam» (1955) de Gian Gaspare Napolitano, avec Charles Vanel et Marcello Mastroianni en médecins militaires, et Pedro Armendariz; «Tamango » (1957) de John Berry, avec Curd Jürgens en négrier hollandais; «Les racines du ciel» (1958) de John Huston, d’après Romain Gary.
Habib Benglia décède à Paris, à l’âge de soixante-cinq ans, le 2 décembre 1960. Comédien original et talentueux, il s’est illustré au théâtre, au cinéma, au music-hall, à la radio, comme acteur, danseur, metteur en scène ou encore comme auteur. Il est un très bel exemple à méditer.
© Philippe PELLETIER

1925 | Mon curé chez les pauvres – de Donatien avec Louis Kerly |
1926 | Yasmina – de André Hugon avec Léon Mathot |
1930 | La femme et le rossignol – de André Hugon
avec Rolla France
CM Cœurs perdus – de Kerven & Pierre Schwab avec Carlos Conté |
1931 | Sola – de Henri Diamant-Berger
avec Marguerite Moreno
Coiffeur pour dames – de René Guissart avec Mona Goya Tu seras duchesse – de René Guissart avec Marie Glory Razzia – de Jacques Séverac avec Leila Atouna |
1932 | Dainah la métisse – de Jean Grémillon
avec Charles Vanel
CM Champion de boxe – de Robert Bossis avec Edith Méra |
1934 | CM Nous irons à Tombouctou – de René Petit & Eddy Max avec Suzanne Revonne |
1935 | Les mystères de Paris – de Félix Gandéra
avec Lucien Baroux
Bozambo ( sanders of the river ) de Zoltan Korda avec Paul Robeson Seulement voix française de Paul Robeson |
1936 | Le roman d’un spahi – de Michel Bernheim
avec Mireille Balin
Nitchevo / L’agonie du sous-marin – de Jacques de Baroncelli avec Marcelle Chantal L’empreinte rouge – de Maurice de Canonge avec André Berley Les gaietés du palace – de Walter Kapps avec Armand Bernard |
1937 | Les secrets de la Mer Rouge – de Richard Pottier
avec Harry Baur
Mollenard – de Robert Siodmak avec Gabrielle Dorziat |
1938 | Mon curé chez les riches – de Jean Boyer
avec Elvire Popesco
Les rois de la flotte – de René Pujol avec Paul Azaïs Tempête sur l’Asie – de Richard Oswald avec Conrad Veidt |
1939 | L’homme du Niger – de Jacques de Baroncelli avec Victor Francen |
1944 | Les enfants du paradis – de Marcel Carné
avec Arletty
Film en 2 parties 1 : Le boulevard du crime 2 : L’homme en blanc |
1946 | Le bateau à soupe – de Maurice Gleize
avec Charles Vanel
La renégate – de Jacques Séverac avec Louise Carletti |
1947 | La figure de proue – de Christian Stengel avec Madeleine Sologne |
1948 | La danseuse de Marrakech – de Léon Mathot avec Gina Manès |
1955 | Tam-tam ( tam tam mayumbe ) de Gian Gaspare Napolitano
avec Pedro Armendariz
Un missionnaire – de Maurice Cloche avec Darling Légitimus |
1957 | Tamango ( la rivolta dell’esperanza ) de John Berry avec Dorothy Dandridge |
1958 | Certains l’aiment froide / Les râleurs font leur beurre… – de Jean Bastia
avec Louis de Funès
Les racines du ciel ( the roots of heaven ) de John Huston avec Errol Flynn |
1960 | Candide / Candide ou l’optimisme au XXème siècle – de Norbert Carbonnaux avec Pierre Brasseur |