1938 Luciano Serra, pilote (Luciano Serra, pilota) de Goffredo Alessandrini avec Amedeo Nazzari | 1940 Le pont de verre (il ponte di vetro) de Goffredo Alessandrini avec Isa Pola & Rossano Brazzi | 1952 Nous les vivants (noi vivi) de Goffredo Alessandrini avec Alida Valli, Fosco Giachetti & Rossano Brazzi | 1956 Le fils du Cheik (los amantes del desierto) de Goffredo Alessandrini avec Ricardo Montalban | ||
C’est au Caire que naît Goffredo Alessandrini le 19 novembre 1904. Fils d’un ingénieur venu travailler en Egypte, il grandit dans une famille aisée et cultivée. Diplômé en architecture, il rêve de faire carrière au cinéma. En 1929, il réalise un documentaire sur la construction spectaculaire du barrage de Maghmod sur le Nil. Ce premier travail lui permet d’être remarqué et engagé comme assistant par Alessandro Blasetti sur les tournages de «Sole» (1929) et «Le rappel de la terre» (1930). Il réalise en 1931 «La secrétaire particulière» avec Marisa Merlini, version italienne du film de Wilhelm Thiele «Die privatsekretärin», qui remporte un beau succès public et les éloges de la critique. Il part ensuite travailler au Etats-Unis, pour le doublage en italien des films de la Metro-Goldwyn-Mayer.
De retour en Italie en 1934, Goffredo Alessandrini rencontre Anna Magnani qu’il épouse l’année suivante mais leur relation reste très compliquée. Ils se séparent en 1942 et leur mariage sera finalement annulé en 1950. Toujours en 1934, il dirige Sergio Tofano et María Denis dans la comédie sentimentale «Seconda B» qui remporte un prix à la Mostra de Venise. Après une évocation de la vie de Saint Jean Bosco en 1925, il réalise «La cavalerie héroïque» (1936), un mélodrame qui célèbre les valeurs militaires et patriotiques dans l’Italie de la fin du XIXème siècle, avec Amedeo Nazzari, Elisa Cegani et Anna Magnani dans un rôle secondaire. Il retrouve Amedeo Nazzari pour «Luciano Serra, pilote» (1938) qui vente l’héroïsme d’un pilote et son fils pendant la conquête coloniale en Afrique. Il confirme son soutien officiel au régime fasciste avec «L’apôtre du désert» (1939), un film qui exalte l’œuvre d’un missionnaire italien dans l’Éthiopie d’avant la conquête italienne. Ces deux productions seront couronnées de la coupe Mussolini du meilleur film au Festival de Venise. Au cours de la fin des années trente et du début des années quarante, il met en scène d’autres films de propagande qui seront de grands succès: «Giarabub» (1942) œuvre à la gloire de la résistance italienne dans une oasis libyenne contre les troupes anglaises; «Nous les vivants» (1942) et «Addio Kira!» (1942), dyptique avec Alida Valli, Rossano Brazzi et Fosco Giachetti, deux mélodrames larmoyants qui sont une nouvelle fois primés à Venise.
Après la guerre, Goffredo Alessandrini revient avec «Furia» (1947) un drame réussi avec Rossano Brazzi, Isa Pola et Gino Cervi en tête d’affiche. En 1948, il transpose le mythe de l’homme condamné à errer éternellement dans «Le juif errant» d’après Eugène Sue et avec Vittorio Gassman dans le rôle-titre. L’année suivante, il retourne dans son pays natal, le temps de tourner «Amina» avec Assia Noris en vedette. Sa dernière grande réalisation «Les chemises rouges» (1952) sera finalement terminée par son assistant Francesco Rosi pour cause de divergences artistiques avec son ex-femme Anna Magnani, la vedette du film. Par la suite, il se consacre essentiellement à la supervision. Au début des années soixante, il dirige deux films en Argentine, avant de revenir en Italie où il va faire l’acteur, en 1964, pour un sketch de Franco Indovina dans «Les trois visages» et pour Carlo Lizzani dans «La celestina».
Malgré son appartenance au cinéma de propagande mussolinienne, Goffredo Alessandrini reste un cinéaste majeur de l’Italie de l’entre deux guerres, qu’il faut redécouvrir. Il est mort le 16 mai 1978 à Rome. Il était le père de deux filles qu’il eut avec l’actrice Regina Bianchi, sans jamais l’épouser.
© Pascal DONALD
1929 | Sole – de Alessandro Blasetti
avec Lia Bosco
Seulement assistant réalisateur DO Douze mille hommes force ( la diga di Maghmod ) de Goffredo Alessandrini + scénario |
1930 | Le rappel de la terre ( terra madre ) de Alessandro Blasetti
avec Carlo Ninchi
Seulement assistant réalisateur & scénario |
1931 | La secrétaire particulière ( la segretaria privata ) de Goffredo Alessandrini
avec Elsa Merlini
+ scénario & montage |
1934 | Seconda B. – de Goffredo Alessandrini
avec María Denis
+ scénario Prix spécial du jury au festival du cinéma de Venise, Italie |
1935 | La jeunesse merveilleuse de Jean Bosco ( Don Bosco ) de Goffredo Alessandrini
avec Ferdinando Mayer
+ scénario |
1936 | La cavalerie héroïque ( cavalleria ) de Goffredo Alessandrini
avec Amedeo Nazzari
Una donna fra due mondi – de Goffredo Alessandrini avec Isa Miranda |
1938 | Luciano Serra, pilote ( Luciano Serra, pilota ) de Goffredo Alessandrini
avec Germana Paolieri
+ sujet & scénario Coupe Mussolini du meilleur film au festival du cinéma de Venise, Italie |
1939 | La vedova – de Goffredo Alessandrini
avec Osvaldo Valenti
+ scénario L’apôtre du désert ( abuna messias / abuna messia, vendetta africana ) de Goffredo Alessandrini avec Mario Ferrari Coupe Mussolini du meilleur film au festival du cinéma de Venise, Italie |
1940 | Le pont de verre ( il ponte di vetro ) de Goffredo Alessandrini
avec Rossano Brazzi
Le peintre maudit ( Carravaggio il pittero maledetto ) de Goffredo Alessandrini avec Clara Calamai |
1941 | Nozze di sangue – de Goffredo Alessandrini avec Luisa Ferida |
1942 | Giarabub – de Goffredo Alessandrini
avec Doris Duranti
Nous les vivants ( noi vivi ) de Goffredo Alessandrini avec Alida Valli + scénario Prix de la Biennale au festival du cinéma de Venise, Italie Addio Kira ! – de Goffredo Alessandrini avec Fosco Giachetti Prix de la Biennale au festival du cinéma de Venise, Italie |
1943 | Chi l’ha visto ? – de Goffredo Alessandrini
avec Valentina Cortese
Lettere al sottotenente – de Goffredo Alessandrini avec Andrea Cecchi + sujet & scénario |
1947 | Furia – de Goffredo Alessandrini
avec Isa Paola
+ scénario |
1948 | Le juif errant ( l’ebreo errante ) de Goffredo Alessandrini
avec Vittorio Gassman
+ scénario |
1949 | Amina ( Aminah / la peccatrice bianca ) de Goffredo Alessandrini
avec Assia Noris
+ scénario Fascination ( in estasi / sangue sul sagrato / rapture ) de Goffredo Alessandrini avec Lorraine Miller + interprétation |
1952 | Les chemises rouges ( camicie rosse ) de Goffredo Alessandrini avec Anna Magnani |
1953 | La fille du régiment ( die tochter der kompanie ) de Géza von Bolváry
avec Hannelore Schroth
Seulement supervision La fille du régiment ( la figlia del reggimento ) de Tullio Covaz & Géza von Bolváry avec Antonella Lualdi Seulement supervision – Version italienne de « Die tochter der kompanie » Rumeur publique / Chronique scandaleuse ( opinione pubblica ) de Maurizio Corgnati avec Daniel Gélin Seulement supervision & production |
1955 | Un palco all’opera – de Siro Marcellini
avec Isa Barzizza
Seulement supervision |
1956 | Le fils du Cheik ( los amantes del desierto / gli amanti del deserto / la figlia dello sceicco / desert warrior ) de Goffredo Alessandrini, Fernando Cerchio, Léon Klimovsky, Ricardo Muñoz Suay & Gianni Vernuccio avec Ricardo Montalban |
1961 | Rumbos malditos – de Goffredo Alessandrini avec Fernanda Mistral |
1962 | Mate Cosido – de Goffredo Alessandrini avec Inés Moreno |
1964 | Les trois visages ( i tre volti ) de Franco Indovina, Michelangelo Antonioni & Mauro
Bolognini avec Soraya
Seulement interprétation – Segment « Latin lover » de Franco Indovina La celestina ( la celestina P… R… ) de Carlo Lizzani avec Massimo Serato Seulement interprétation |